Mouvement écologique: «La plaine inondable fait partie de la rivière»

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Par Gilles Berube
Mouvement écologique: «La plaine inondable fait partie de la rivière»
Le développement résidentiel en zone inondable date de quelques décennies. Auparavant

«La plaine inondable fait partie de la rivière Richelieu. Il faut cesser de penser qu’on peut l’adapter à nos désirs. La rivière va toujours continuer de l’envahir», soutient le Mouvement écologique du Haut-Richelieu.

Depuis plus d’un an, l’Association des citoyens de la plaine inondable (ACPI) multiplie les démarches et les interventions auprès du gouvernement dans le but de redonner aux propriétaires riverains le plein usage de leur terrain. Ils demandent que la limite légale de la zone inondable soit revue comme ça a été le cas à Laval.

Le Mouvement écologique du Haut-Richelieu se sent interpellé par ce dossier, qui a été à l’origine de sa fondation, en 1978. La Commission mixte internationale sur les eaux limitrophes (CMI) se penchait alors sur la  possibilité de contrôler le niveau du Richelieu et du lac Champlain, notamment sur la possibilité de construire un barrage à Saint-Jean-sur-Richelieu. Quarante ans plus tard, le débat n’est toujours pas réglé.

La rivière déborde depuis des millénaires, souligne un porte-parole du Mouvement, Marc Delage. Ça a toujours été comme ça et ça le sera dans le futur. En comparaison, l’occupation de la zone inondable est un phénomène relativement récent, observe-t-il.  Jusqu’à la moitié du siècle dernier, les constructions en zone inondable étaient peu nombreuses. Dans la plupart des cas, il s’agissait de chalets construits sur pilotis.

Responsabilité

À l’époque, fait-il valoir, les gens s’adaptaient à la plaine inondable. Aujourd’hui, on voudrait adapter la plaine inondable. «Les gens se sont construits où il ne fallait pas». Le Mouvement écologique appuie le ministère de l’Environnement. Il lui demande de ne pas reculer. M. Delage estime que la décision prise à Laval a été une erreur. Ce n’est pas une raison pour la répéter dans le Haut-Richelieu.

Il ajoute que les municipalités ont une part de responsabilité en laissant les citoyens construire des maisons en zone inondable et en ne les prévenant pas des risques. Il ne doute pas que plusieurs ont agi en toute bonne foi, surtout ceux qui sont à l’écart de la rive.

M. Delage concède que l’élargissement du canal dans les années 70 ait pu avoir un impact sur le niveau, mais pas au point d’être la cause des inondations. Il écarte également l’argument que des ouvrages comme le pont Gouin sont en cause. Ces ouvrages sont construits depuis un siècle, bien avant le développement résidentiel en zone inondable.

Il ne croit pas non plus qu’un barrage réglerait le problème. Un tel ouvrage aurait été complètement inutile en 2011. Avec une crue semblable, la situation aurait été encore plus catastrophique à l’aval si on avait ouvert les vannes.

Il note d’ailleurs que c’est l’ensemble des citoyens qui assume les coûts de tels désastres. M. Delage rappelle que les inondations du printemps 2011 ont coûté plus de 100 millions de dollars aux gouvernements. C’est sans compter le drame humain que les sinistrés ont vécu.

Notre interlocuteur soutient que les solutions passent par l’aménagement du territoire. La question est largement documentée partout dans le monde. Pour éviter des pertes aux citoyens, pour éviter des pertes à l’État, il ne faut pas s’installer en zone inondable. Tôt ou tard, la rivière reviendra y passer le printemps.

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