Ligue d’action civique: un bon bulletin à l’administration Fecteau

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Par Gilles Berube
Ligue d’action civique: un bon bulletin à l’administration Fecteau
Le secrétaire général et le président de la Ligue d'action civique

Trois ans après son élection, l’administration Fecteau mérite un bon bulletin en matière de gouvernance, estime la Ligue d’action civique.

La Ligue d’action civique a été fondée en 2011 dans le but de lutter contre la corruption dans les administrations publiques. Elle veut promouvoir une saine gouvernance, une participation accrue des citoyens à l’administration locale et à leur engagement dans la vie démocratique, notamment en se portant candidat. L’organisme est non partisan.

Au printemps 2013, la Ligue avait tenu une assemblée à Saint-Jean-sur-Richelieu. Elle y avait convié les nombreux candidats à la mairie pour les inviter à mener une campagne électorale propre et à s’engager à lutter contre la collusion et la corruption. Sept candidats avaient participé à la rencontre, chacun s’engageant à respecter les buts de la Ligue.

Le président de la Ligue, Frédéric Lapointe, rappelle qu’en 2013, la Ligue s’est rendue dans une centaine de municipalités à travers le Québec. Elle y a rencontré quelque 300 candidats à qui elle a soumis une grille de questions sur leurs engagements face aux valeurs qu’elle défend.

Suivi

Elle avait promis de faire un suivi avec ceux qui seraient élus. «C’est ce qu’on fait», indique M. Lapointe, assurant que la démarche n’est pas partisane. Un questionnaire est envoyé dans les mairies pour connaître les réalisations des élus face à leurs engagements. C’est à partir de ces réponses que la Ligue établit son évaluation, explique M. Lapointe, qui retourne dans les municipalités pour livrer le bulletin.

La Ligue y rencontre le maire en présence des médias locaux, qu’elle prend à témoin pour s’assurer que les réponses correspondent à la réalité. Notre interlocuteur avoue que dans certaines municipalités, le maire refuse de les recevoir. La rencontre se tient alors uniquement avec les médias. La rencontre de la semaine dernière s’est déroulée au bureau du maire Michel Fecteau en présence du Canada Français. Globalement, l’administration Fecteau reçoit une bonne note.

Médias

Les élus de Saint-Jean tout comme les fonctionnaires ne refusent aucune entrevue aux médias locaux. La Ville diffuse également toute l’information municipale sur son site Internet en plus d’être présente sur les médias sociaux. Selon la Ligue, la Ville fait preuve de transparence en publiant les budgets, rapports financiers et programmes triennaux d’immobilisations (PTI). Le Canada Français met toutefois un bémol sur le PTI. Le document rendu public n’est qu’un pâle résumé du PTI officiellement adopté et qui a toujours été diffusé intégralement avant l’administration Fecteau.

La Ligue soulève cependant un point négatif sur la participation citoyenne. En campagne électorale, M. Fecteau avait promis de former un comité des plaintes composé de deux élus et trois citoyens. Ce projet a été écarté. Le maire explique qu’à son arrivée ne poste, il a jugé que le système en place est efficace. Un comité ne ferait qu’allonger le délai de réponse.

En outre, le conseil de ville jeune promis par M. Fecteau ne s’est jamais concrétisé. Le maire indique qu’un mandat avait été confié à la commission jeunesse de la défunte Conférence régionale des élus (CRE). Avant que le projet ne voie le jour, le gouvernement a aboli les CRE.

La Ligue constate les nombreuses activités de consultation menée par la Ville sur différents enjeux. L’organisme souligne aussi l’ajout d’écrans dans la salle du conseil pour présenter les documents sur lesquels le conseil statue. Elle ne relève cependant pas que les règles des périodes de questions et leur application ont été resserrées.

Le financement du parti, la coopération avec des municipalités voisines, la représentativité des citoyens, l’ouverture aux discussions, l’imputabilité des services, le recours à des avis externes sont des points positifs relevés par la ligue. Le maire se garde également de faire de l’ingérence dans les services, respectant ainsi la ligne hiérarchique.

Enfin, la Ligue juge positives les mesures pour favoriser une saine concurrence entre ses fournisseurs et prévenir la collusion. Le dépôt du registre des fournisseurs, la concurrence entre les services internes de la ville et les fournisseurs et les démarches pour recouvrer les sommes payées en trop en raison d’un système de collusion comptent parmi ces mesures.

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