L’étude sur un train de passagers Sherbrooke – Montréal en réalisation

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Par Gilles Berube
L’étude sur un train de passagers Sherbrooke – Montréal en réalisation
L'an dernier

L’étude de faisabilité d’une liaison ferroviaire pour train de passagers entre Sherbrooke et Montréal est en marche. L’organisme porteur du dossier, la Fondation Trains de nuit, a obtenu les fonds nécessaires pour lancer la démarche.

En octobre l’an dernier, l’instigateur du projet, François Rebello, avait réuni différents à Saint-Jean-sur-Richelieu pour discuter de la possibilité de relancer le train. Le groupe avait tenu sa réunion à bord du train parti de Saint-Jean pour se rendre à Bromont. Il était formé d’élus municipaux, de représentants des affaires et de la compagnie du Chemin de fer Central Maine & Québec CMQR).

M. Rebello exploite l’entreprise Train-Hôtel, qui se rend à New York à même un convoi de la compagnie américaine Amtrak. Il aimerait bien faire la même chose entre Montréal et Sherbrooke et éventuellement Boston. C’est dans ce but qu’il a approché le président de CMQR, John Giles.

L’an dernier, la démarche visait principalement à sensibiliser les municipalités pour qu’elle contribue à l’étude de faisabilité, ouvrant ainsi la possibilité d’obtenir une subvention de 175 000$ de la Fédération canadienne des municipalités (FCM). Cette subvention a finalement été accordée l’été dernier, permettant de lancer l’étude.

Marché

Récemment, le dossier a fait l’objet d’une couverture des médias nationaux. «Par rapport à l’an dernier, il n’y a pas vraiment grand-chose de neuf si ce n’est que l’étude est en marche», note M. Rebello. Il rappelle comment MMA limitait ses investissements dans la mise à niveau de son réseau. En raison de l’état de ses voies, Transports Canada y limitait la vitesse à 10 milles à l’heure (l’industrie ferroviaire roule en milles).

Depuis que ses actifs ont été repris par CMQR, cette dernière a investi 25 millions dans l’amélioration de son réseau, permettant de porter la vitesse moyenne de ses convois à 25 milles à l’heure. Pour le transport de marchandises, il semble que ce ne soit pas loin d’une vitesse optimale, note M. Rebello. Les gains d’efficacité de rouler à une vitesse supérieure ne justifient pas les investissements nécessaires.

Pour les trains de passagers, c’est une autre chose. L’idéal est de rouler au moins 50 milles à l’heure, voire 60 ou même 70 milles à l’heure. Pour atteindre cette vitesse, il faut que la voie ferrée soit en parfaite condition. L’étude vise à mesurer le marché potentiel à différents scénarios de vitesse, à établir les investissements nécessaires et à évaluer la rentabilité.

L’étude tiendra compte des gains environnementaux. En outre, précise M. Rebello, à partir de Saint-Jean, les alternatives d’entrer à Montréal par les voies du CN et du CP seront toutes les deux étudiées, y compris une connexion avec le futur Réseau électrique métropolitain de la Caisse de dépôt et placement.

Des experts de l’École polytechnique se chargeront de mesurer le potentiel de marché. «C’est méconnu, mais on a au Québec parmi les meilleurs experts au monde dans ce domaine», commente M. Rebello. De son côté, CMQR se chargera d’évaluer les coûts de mise à niveau selon les différents scénarios. Un sondage de la firme IPSOS complétera l’exercice.

Les résultats devraient être connus au printemps, prévoit M. Rebello. Ils ne devraient cependant pas être rendus publics avant l’été ou même l’automne 2017.

L’étude pourrait coûter jusqu’à 415 000$. Dix municipalités du corridor Sherbrooke-Montréal défraient 45 000$. Pour sa part, Saint-Jean assume une contribution de 5500$.

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