Les meubles décoratifs de nos grands-parents

Par Mario Wilson
Les meubles décoratifs de nos grands-parents
Ce petit meuble se vendait 14

Les premiers colons confectionnaient des meubles pratiques, utiles, dont l’espace de rangement palliait au manque de garde-robes et d’espace spécifiquement conçus pour les couvertures ou les vêtements qu’il fallait bien protéger de la poussière, ainsi que des petits doigts sales qui se promenaient partout.

Personne n’avait de petites figurines de porcelaine, de plats décoratifs ou encore de pièces d’orfèvrerie dont le seul côté esthétique justifiait qu’on les mette en valeur pour le plaisir des visiteurs.

Avec l’arrivée de la révolution industrielle et la construction de maisons plus spacieuses, les nouveaux riches commencèrent à mettre en valeur tous ces petits objets dont ces personnes aisées faisaient l’acquisition afin de meubler la monotonie des longues soirées d’hiver.

Les petits meubles, comme ceux de la chronique de cette semaine, devinrent les nouveaux défis de conception des ébénistes dont le côté artistique pouvait enfin éclater au grand jour, au travers des styles victorien, art nouveau et art déco.

Miroir

On a vite compris que le miroir, très utile lors de la mise en valeur de pièces de céramique, de verre ou de métal argenté, pouvait très bien s’incorporer à la construction de ces petits meubles de noyer, d’acajou ou de chêne.

On a donc créé ces meubles délicats, habituellement sombres, dont les courbes et les fonds de miroir revalorisaient les Royal Doulton, LLadro, Lalique et toutes ces petites pièces de collection que les marchés européens exportaient vers l’Amérique nouvellement riche.

Malheureusement, ces petits curios ne sont pas de gros coffres en chêne; lorsqu’ils eurent la vie dure et que les coups portés furent trop prononcés, on les jetait simplement aux déchets. Ils sont plutôt rares, difficiles à trouver même dans les maisons des familles fortunées qui s’amusent à conserver les souvenirs des grands-parents qui ont toujours été sur le petit meuble du salon.

Je n’en avais pas rencontré depuis 2005 et je peux même affirmer que celui de cette semaine est plus intéressant.

Élégance

Comme tous les meubles anciens de petite dimension, les amateurs apprécient l’élégance et la commodité qu’offrent encore aujourd’hui ces souvenirs d’autrefois. Je mentionne souvent à mes clients que ceux qui déménagent d’une grande maison à un condo plus restreint gardent ce genre de meuble plutôt que l’ensemble de salle à manger comprenant une grande table, six chaises, un vaisselier ainsi qu’un buffet. Comme je les comprends!

En effet, avec ses deux portes vitrées, pour la partie inférieure; les trois petits miroirs biseautés ainsi que la corniche plus élaborée, ce meuble plus que centenaire offre un coup d’œil que son contenu ne peut qu’améliorer.

Dans le catalogue du magasin Paquet de Québec, ce petit meuble se vendait 14,95$ en 1912. Malgré sa valeur marchande actuelle de près de 500$, il y a fort à parier que les propriétaires ne sont pas prêts de s’en départir. Les figurines que leurs parents y ont installées il y a près de cinquante ans auront encore et toujours une élégante niche afin de s’y faire admirer.

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