Depuis le début de l’hiver, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a éprouvé des problèmes de livraison de ses messages textes annonçant une interdiction de stationnement sur rue la nuit. En fait, ce sont des entreprises de téléphonie qui interprètent ces avis comme des messages indésirables.
Dans le jargon de la téléphonie mobile, il faut comprendre que si vous ne recevez pas l’avis de déneigement, c’est parce que votre cell juge que le SMS est un pourriel.
Jusqu’à l’hiver 2011-2012, la Ville interdisait le stationnement sur rue durant la nuit pendant la saison hivernale. L’hiver suivant, elle a modifié sa réglementation. Le stationnement sur rue est maintenant permis en tout temps sauf lorsque le Service des travaux publics décrète une opération de déneigement.
Elle a mis en place différents moyens d’information à la disposition des citoyens, dont la messagerie texte ou SMS («short message service»), dans le vocabulaire de la téléphonie mobile. Ceux qui possèdent un téléphone mobile peuvent s’abonner à ce service sans fais de leur part. Quand la Ville décrète une opération de déneigement, ils reçoivent un message sur leur téléphone.
Bogue
Sauf que depuis le début de l’hiver, certains éprouvent un bogue. Lors des premiers avis, plusieurs automobilistes ont reçu un constat d’infraction pour avoir laissé leur véhicule sur la rue pendant la nuit. Sur les réseaux sociaux, plusieurs juraient ne pas avoir reçu l’avis, rejetant la responsabilité sur le dos de la Ville.
Il semble qu’ils n’avaient pas tort, mais ce n’est pas la responsabilité de la municipalité. Le Service des technologies de l’information a toutefois entrepris des démarches pour corriger la situation, indique André Labonté, directeur du service.
M. Labonté note qu’au départ, le système fonctionnait bien. Les problèmes sont apparus avec l’augmentation du nombre d’abonnés. En novembre 2015, 4298 citoyens y étaient abonnés. En novembre dernier, c’était 5811 alors que la liste d’abonnés compte maintenant 6357 numéros cellulaires. Les systèmes de compagnies de téléphone interprètent un message envoyé à un grand nombre d’usagers comme un pourriel. Ils le bloquent.
Processus
Selon le processus actuel, la Ville rédige le message et le transmet au fournisseur de service avec les numéros d’abonnés. Ce dernier utilise sa plate-forme pour l’acheminer à un «intégrateur», qui à son tour diffuse le message vers les différents fournisseurs de téléphonie mobile comme Bell, Rogers, Vidéotron, Koodo et autres.
Pourquoi tous ces intermédiaires? La Ville pourrait gérer le système à l’interne, mais ce ne serait pas efficace, note M. Labonté. Le fournisseur exploite non seulement un logiciel spécialisé, mais il dispose aussi de nombreuses lignes téléphoniques pour transmettre rapidement un message à des milliers d’abonnés.
Le rôle de l’intégrateur est en quelque sorte de certifier que le message n’est pas un pourriel. Les intégrateurs sont des entreprises spécialisées qui détiennent une licence du CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes). Ils attribuent un code aux diffuseurs comme la Ville. Ils font ensuite les démarches auprès des entreprises de téléphonie pour qu’elles laissent passer les messages attachés à ce code.
Actuellement, la Ville est en démarche pour obtenir ce code. Il faudra environ deux mois avant de le recevoir. Il servira à tous les messages textes diffusés par la Ville. Actuellement, elle utilise la messagerie texte pour le déneigement et les alertes d’inondation. Dans le futur, elle pourrait ajouter des usages.
Par ailleurs, la Ville rappelle les autres moyens mis à la disposition des citoyens pour s’informer sur les opérations de déneigement. Outre le site Web au www.sjsr.ca, les pages Facebook, le compte Twitter de la Ville et la ligne Info-déneigement au 450 357-2020, ils peuvent aussi jeter un coup d’œil à des panneaux clignotants situés à une dizaine d’endroits stratégique sur le territoire de la ville.
Dès qu’il neige ou que des précipitations de neige cumulant trois centimètres et plus sont annoncées, les citoyens doivent vérifier s’il est permis de stationner sur la rue la nuit.
