Les aînés invités à prendre les devants contre la fraude

Par Anne Ammerlaan
Les aînés invités à prendre les devants contre la fraude
André Marcotte

PRÉVENTION. Une centaine d’aînés ont été sensibilisés à la fraude, sous toutes ses formes, lors d’une séance d’information organisée le 27 janvier par la Fédération de l’âge d’or du Québec (FADOQ) dans un centre d’hébergement de Saint-Jean-sur-Richelieu.

André Marcotte anime des séances de sensibilisation pour la FADOQ afin d’outiller les plus vulnérables. Dans ses présentations, le comédien de formation prône l’humour et une approche participative afin de faire passer ses messages. «On rigole, on fait des blagues. Je veux être sûr qu’ils ne s’endorment pas», lance-t-il.

Si le contenant de ses interventions est ludique, le contenu, lui, est très sérieux. «Ces gens-là ont travaillé dur pour avoir leur argent. Et puis bien souvent, ils n’en ont pas tant que ça. Cinq mille dollars en moins, ça fait un méchant trou dans un budget de retraite calculé», convient M. Marcotte.

Six profils de victimes

Pendant sa présentation, André Marcotte dévoile six profils de personnes qui sont plus à risque de tomber dans le panneau des fraudeurs.

Selon lui, il s’agit soit d’être une femme, d’avoir 75 ans et plus, d’être à mobilité réduite, d’avoir des problèmes de santé mentale, d’être dépendant physiquement ou mentalement et/ou d’avoir une relation familiale problématique.

Les aînés entrent souvent dans une combinaison de caractéristiques. Cela explique leur vulnérabilité.

Peu importe la situation, André Marcotte leur conseille de faire confiance à leur instinct. «Dès qu’il y a un mini-doute, il faut couper la conversation ou encore faire de bonnes vérifications. Dans 99% des cas, le doute est justifié», souligne le conférencier.

Populaire

La salle de réception de la résidence pour retraités Oasis était bondée à l’occasion de cette activité. Au total, 115 des 312 résidents ont assisté à la séance d’information animée par la FADOQ, le 27 janvier.

«On se dit toujours que ça ne doit pas être vrai, indique Aline Fournier, membre du conseil des résidents de l’Oasis. Mais quand c’est quelqu’un de l’extérieur qui vient donner des conseils, ça se prend mieux», précise celle qui habite à cette résidence johannaise depuis 12 ans.

Crime moins puni

Au Service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu, la fraude, notamment chez les aînés, est malheureusement un fait connu.

En 2015, quelques incidents ont été rapportés, donc deux cas majeurs. Des sommes approximatives de 32 000 $ et de 48 000 $ ont été volées. «La fraude, c’est de la criminalité sans violence», dit Luc Tougas, sergent au Service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu. «C’est puni moins sévèrement, il y a donc moins de risques pour les personnes qui le font d’aller en prison que s’ils dérobent une banque, par exemple.»

À lire: quelques conseils pour déjouer la fraude.

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