L’empire Bossé: pas le flop ni le succès attendu

L’empire Bossé: pas le flop ni le succès attendu

On aimerait vous dire que le long-métrage québécois L’empire Bossé est une réussite. Ce n’est pas le cas. D’un autre côté, même si ce film n’offre que trop peu de bons moments, il est loin d’être un flop aussi évident que l’a été Camping sauvage en 2004, une production imaginée par la même équipe de scénaristes. À voir pour les inconditionnels du cinéma québécois.

Bernard Bossé n’est qu’un jeune garçon de la classe ouvrière lorsqu’il découvre l’importance de l’argent. Débrouillard, il met sur pied une petite compagnie de livraison qui lui permet de récolter son premier million de dollars. Il n’a alors que 20 ans. Au même moment, il rencontre l’amour de sa vie, une jeune femme issue de la haute société. Dès lors commenceront les problèmes.

Sa belle-famille magouillera dans son dos afin d’avoir sa peau. Le jeune homme d’affaires, jusqu’alors honnête, y perdra toute sa fortune et la femme de sa vie. Il finira par reprendre le collier en se mariant avec l’héritière d’une chaîne de magasins. Évidemment, on ne parle pas d’un mariage d’amour. Avide de vengeance, Bernard Bossé n’hésitera pas à user de stratégies douteuses pour renflouer son compte en banque et faire payer ses ennemis.

Scénario

Écrit par André Ducharme, Luc Déry et Yves Lapierre, soit le trio de scénaristes ayant imaginé le navet Camping sauvage, le scénario de L’empire Bossé regorge d’informations. On y retrouve les plus grandes lignes des scandales économiques ayant marqué le Québec des 50 dernières années. En fait, si le personnage de Bernard Bossé est fictif, les faits qui animent sa carrière sont véridiques. Inquiétant!

Il y a évidemment beaucoup de recherche dans ce scénario. Et même si on ne peut s’empêcher de sourire lorsque le personnage principal est convoqué à une commission d’enquête et que son discours est ponctué de trous de mémoire, on ne rit pas énormément au cours de la projection. Pourtant, les personnages sont drôles, bien bâtis et bien joués par les acteurs principaux. Même Guy A. Lepage est convaincant!

On le souligne puisque ce dernier a connu sa part d’échecs au cinéma. En fait, tous les films auxquels il a participé ont été démolis par la critique. Il en allait de même pour son jeu. Cette fois, on sent moins le personnage de RBO et plus l’acteur à l’écran. On irait même jusqu’à dire qu’il sait rendre Bernard Bossé attachant malgré le peu de classe dont le personnage fait preuve dans sa vie. Grâce au scénario, il peut nuancer son jeu.

Ce n’est toutefois pas lui qui amène le comique dans le film. C’est plutôt Claude Legault (eh oui! encore lui!) et Valérie Blais avec leurs personnages respectifs du meilleur ami de Bossé et de sa femme. C’est un contre-emploi très intéressant pour Claude Legault qui personnifie un homme affecté par une commotion cérébrale dont la démarche est tout sauf séduisante. On l’aime beaucoup dans ce rôle.

Éléments techniques

Ce qui agace réellement dans ce film, c’est la qualité des costumes. Était-il voulu que les acteurs soient affublés d’horribles perruques? Cela ne contribue en rien à l’aspect comique du long-métrage. On a plutôt l’impression que l’équipe a dû faire des miracles avec un budget restreint et que ses prières n’ont pas été exaucées. Les décors sont quant à eux corrects, sans plus. Bonne idée toutefois du réalisateur Claude Desrosiers d’associer chacune des époques à une couleur particulière.

En somme, L’empire Bossé est un film à voir dans le confort de son foyer pour se tenir à la page sur ce qui se fait au cinéma québécois.

Fiche technique

Synopsis: Issu de la classe ouvrière, Bernard Bossé grimpe les échelons de la société en mettant sur pied une petite compagnie de livraison. Il deviendra l’un des plus grands hommes d’affaires québécois. Réalisateur: Claude Desrosiers Distribution: Guy A. Lepage, Claude Legault, Valérie Blais Durée: 1h35 Classement: Général

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