Le terrain de l’ancienne station Crevier sera décontaminé en 2017

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Par Gilles Berube
Le terrain de l’ancienne station Crevier sera décontaminé en 2017
Le terrain doit être décontaminé pour lui donner un nouvel usage.

Le terrain de l’ancienne station-service Crevier, situé rue Richelieu, dans le Vieux-Saint-Jean, sera décontaminé au cours de l’année 2017. L’opération pourrait toutefois s’échelonner sur plusieurs années.

Actuellement, le terrain est utilisé comme stationnement. À la suite de la démolition du bâtiment et de la marquise de l’ancien poste d’essence, des relevés ont été effectués pour déterminer le niveau de contamination du site. Sans surprise, ces travaux ont révélé la présence d’hydrocarbures (produits pétroliers), indique Benoît Fortin, directeur du Service des infrastructures et de la gestion des eaux.

À l’emplacement du bâtiment et le long du canal, la contamination descend jusqu’à environ deux mètres dans le sol. Par contre, sur le reste du terrain, on a décelé des contaminants à une profondeur pouvant atteindre six mètres dans le sol. C’est l’équivalent de deux étages.

En acquérant l’immeuble, la Ville avait affiché son intention de le remettre éventuellement sur le marché pour un projet qui s’insérerait bien dans le nouvel aménagement du centre-ville. En attendant, le niveau de contamination actuel lui permet de l’utiliser pour un stationnement, bien qu’il y ait eu un différend à ce sujet avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la lutte aux changements climatiques.

Travaux

Les travaux de décontamination vont comporter deux opérations distinctes, précise M. Fortin. Une première étape consistera à excaver le sol contaminé dans les zones moins profondes. Les déblais contaminés seront acheminés dans un site autorisé par le ministère de l’Environnement.

Pour le reste du terrain, la Ville prévoit utiliser une méthode <I>in situ<I>, soit un traitement sur le site même. Il s’agira d’un procédé bactériologique. Des bactéries qui dégradent le pétrole seront injectées dans le sol. Ce processus a l’inconvénient d’être lent.

Selon M. Fortin, il devrait durer entre trois et cinq ans, le temps que les bactéries bouffent littéralement le pétrole. Pendant ce temps, le terrain ne sera pas accessible pour le stationnement. De l’équipement de monitorage sera maintenu en permanence sur place pour suivre l’évolution du processus.

Ce procédé est privilégié à l’excavation du sol. Creuser à six mètres dans le sol juste à côté du canal nécessiterait des mesures d’ingénierie aussi exceptionnelles que coûteuses. Il faudrait sans doute construire un batardeau de palplanches tout le tour du terrain. À six mètres dans le sol, on se retrouve plus bas que le fond du canal ou à peu près à son niveau.

Avant d’entreprendre les travaux, il faudra soumettre un plan de décontamination au ministère de l’Environnement en vue d’obtenir un certificat d’autorisation. Les travaux d’excavation devraient se dérouler à l’automne, mais le traitement bactériologique ne devrait pas commencer avant l’an prochain.

Si le terrain peut actuellement être utilisé comme stationnement, il faut nécessairement le décontaminer pour un usage commercial ou résidentiel. En lançant les travaux cette année, l’immeuble pourrait être revendable dans cinq ou six ans, à peu près au moment où s’achèvera le chantier de réfection de la rue Richelieu.

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