Le syndrome des grandes hauteurs

Le syndrome des grandes hauteurs
Les étapes de la chute d'un chat.

Le jour de Pâques, une annonce paraît sur le forum de mon association vétérinaire: un chat est tombé du huitième étage d’un appartement à Montréal et en ressort vivant. Comment cela peut-il être possible?

Pensez-y: huit étages. Avec le beau temps qui commence tranquillement à se pointer, on ouvre de plus en plus les portes et fenêtres et malheureusement, des minous se glisseront ici et là pour finir par tomber, parfois de quelques mètres, parfois de beaucoup plus.

Dans les grandes villes du monde où les buildings rivalisent de hauteur, les établissements vétérinaires sont bien au fait de cette réalité qu’ils nomment le «high-rise syndrome» pour, traduction libre: «syndrome des grandes hauteurs». Dans cette définition, on entend une chute de plus de deux étages.

Théories

Dans une étude parue en 1987, on rapportait que les chats qui chutaient de moins de six étages, toujours vivants, avaient plus de blessures que les minous tombés de plus de six étages. Une théorie pour expliquer ce phénomène veut qu’une fois la chute du cinquième étage passée, les chats atteignent une vitesse finale et qu’ils relaxent enfin leur corps, se préparant mieux à l’atterrissage.

La deuxième théorie soutient que le taux de mortalité chez les chats tombés de plus de six étages est plus élevé et que, comme ces chats n’ont pas été présentés chez le vétérinaire, ils n’ont pu entrer dans l’étude, faussant ainsi les statistiques.

Une étude plus récente datant de 2004 prétend en effet que les chats qui tombent d’un plus grand nombre d’étages souffrent de traumas plus sévères.

Lésions

Les lésions que l’on retrouve lors du «high-rise syndrome» sont nombreuses. Il y a d’abord les traumas à la mâchoire comme les fractures de la mâchoire, du palais ou d’une dent tout comme les éraflures au niveau du menton.

On retrouve aussi des blessures aux membres, que ce soit au niveau articulaire, au niveau d’un tendon ou d’un ligament et finalement la fracture d’un os. Et il ne faut pas oublier de mentionner les lésions internes comme celles fréquentes au niveau pulmonaire.

Vous souhaitez prévenir un tel accident? Gardez votre chat à l’intérieur! Au-delà de cela, même à l’intérieur, assurez-vous que les moustiquaires aux fenêtres soient bien attachés.

Si vous souhaitez sortir votre chat sur le balcon, créez une terrasse fermée en installant du moustiquaire tout autour, incluant bien sûr la hauteur, jusqu’au plafond. Mais les chats ont un excellent instinct de survie et ne se lanceront pas de façon libérée dans le vide. Ils tomberont plutôt par accident.

Oubli

Par exemple, un chat sera absorbé par la chasse d’une mouche ou d’un papillon et oubliera qu’il est à plusieurs mètres de hauteur avant de donner un petit coup de patte qui pourra avoir des conséquences graves. Sinon, un autre chat pourra simplement se prélasser au soleil, s’endormir, finir par se retourner et tomber dans le vide.

Dans la nature, il arrivera souvent à se retenir sur l’écorce d’un arbre à l’aide de ses griffes, mais ce sera plus difficile à faire sur une surface de béton ou de métal.

Même si une étude a publié que 90% des chats survivaient à un «high-rise syndrome», ce n’est pas une raison pour ne pas être vigilant. Les animaux qui font des chutes sont souffrants et nécessitent des soins qui peuvent être dispendieux.

Vous pouvez rejoindre mon équipe de la Clinique vétérinaire Mont-Saint-Grégoire et moi-même par téléphone au 450 347-7070. Visitez-nous sur Facebook!

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