Le jury délibère

Par Louise Bedard
Le jury délibère
Douze yeux de personnages célèbres de l'histoire de Saint-Jean représentant aussi les douze jurés d'un procès.

Le jury au procès de Doriane Champagne, accusée d’avoir causé des blessures, de la souffrance ou de la douleur, sans nécessité, à ses chevaux, a commencé ses délibérations, lundi, vers 14h45. La juge Hélène Di Salvo qui préside le procès a ordonné la séquestration des douze jurés.

Un procès devant jury pour cruauté envers les animaux est inusité. Le déroulement de ce procès-ci l’a été. L’accusée est arrivée en retard à plusieurs reprises et le jury a dû patienter, sans connaître la raison, dans la salle des délibérés.

La juge a fait preuve d’une grande patiente à L’endroit de la femme de 44 ans, mais vendredi après-midi, alors que la cour devait reprendre à 14h00, Mme Champagne, tout essoufflée, s’est présentée seize minutes en retard. Cette fois-là, la juge l’a avertie que durant le délibéré du jury, si elle devait être une minute en retard, elle la citerait pour outrage au tribunal et la détiendrait.

La semaine dernière, la défense avait entrepris la présentation de sa preuve lundi. Mardi matin, l’accusée brillait par son absence. La juge a dû suspendre le procès jusqu’au jeudi sans que le jury ait d’explication précise. L’accusée avait été conduite, la veille au soir, à l’hôpital.

D’autres incidents sont venus perturber le procès. L’accusée a été vue utilisant son cellulaire et textant durant un témoignage. Hors la présence du jury, la juge l’a rappelée à l’ordre et lui a ordonné de remettre son cellulaire à son avocat quand elle était en salle de cour. En début de procès, la juge avait mis en garde les membres du jury contre l’utilisation des médias sociaux pendant la durée du procès.

La juge a elle-même fourni des Advil à Mme Champagne qui s’est plainte de divers maux.

Témoignage

L’accusé a témoigné pour sa défense. Elle a livré un témoignage en usant de grands gestes théâtraux, parfois les poings sur les hanches, d’autres fois les bras battant l’air, gesticulant, faisant des mimiques, ou encore tapant sur la table devant elle. Son avocat, Me Serge Lavallée, a paru déconcerté durant le témoignage de sa cliente qui a pris souvent le ton d’un long monologue.

La juge a demandé à l’accusée de répondre aux questions. «Je n’arrive pas à vous suivre», lui a-t-elle dit lui mentionnant aussi que c’était étourdissant et que l’accusée s’éparpillait avant que Mme Champagne poursuive de plus belle. Un moulin à paroles que personne ne pouvait stopper y allant d’exagérations comme la maison qu’elle habitait avait 400 ans ou encore qu’elle connaît les chevaux depuis 45 ans alors qu’elle a 44 ans. Me Nicolas Rochon de la Couronne a demandé que l’accusée arrête de se balancer sur sa chaise pendant qu’il plaidait.

Autre procès

Pendant qu’elle subissait son procès au second étage du palais, l’accusée a dû se rendre dans un autre juge de la Cour supérieure, à l’ouverture du terme du printemps des assises. Elle est en attente de subir un autre procès devant jury, dans une autre affaire impliquant un animal.

Dans ce second procès, il s’agit d’un chien. Le ministère public lui reproche d’avoir fait preuve de négligence dans la surveillance de l’animal qui s’est retrouvé sur la route et aurait causé un accident à un motocycliste qui a été blessé. À la défense qui demandait une date pour la tenue de ce second procès, le juge André Vincent a décidé d’attendre l’issue du premier avant de déterminer une date pour le second.

 

 

 

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