La période industrielle des meubles bruns

Par Mario Wilson
La période industrielle des meubles bruns
Pour un antiquaire

Cette riche période industrielle de l’après-guerre (1940-1955), celle des meubles bruns, nous a laissé des quantités de styles, de modèles et de variantes conçus chez les manufacturiers d’ensembles de chambre à coucher, de cuisine et de salon.

Le seul élément qui ne changeait pratiquement pas fut la couleur. En effet, les variantes de brun passaient du très pâle au très foncé. On conserva tout de même la bonne habitude de meubler en très foncé la chambre à coucher, mais une teinte plus pâle pour la table et les chaises de la cuisine paraissait de bon ton.

Comme les meubles furent fabriqués de placage (habituellement sur un fond d’érable, essence de bois très abondante et solide au Canada), on privilégiait une finition d’acajou, de noyer ou de merisier.

Chêne

Le chêne constituait déjà un souvenir puisqu’il fut utilisé à satiété entre 1880 et 1920. Voilà qui offrait déjà une variété de nuances. L’esprit inventif des créateurs n’en resta toutefois pas à ce stade.

La multitude de styles qu’on mélangeait dorénavant lors de la fabrication du mobilier ajoutait aux innombrables possibilités offertes au marché en pleine croissance.

On peut retrouver dans certains ensembles de chambre à coucher ou de cuisine le mélange des styles suivants: Tudor, Art déco, Victorien et Eastlake. De temps en temps, des relents de style Mission, Duncan Phyfe, Baroque, ainsi que de nombreuses influences américaines.

C’est dire les nombreuses possibilités pour les créateurs et les nombreux écueils pour les évaluateurs contemporains qui doivent reconnaître tous ces styles.

Caractéristiques

Voyez le bureau de monsieur qui fait partie d’un ensemble de chambre à coucher comprenant le lit, le bureau de madame et, hélas, deux meubles de chevet aujourd’hui disparus.

Les nombreuses caractéristiques rendent ce meuble absolument étonnant, comme le petit tiroir supérieur (dont je n’ai toujours pas trouvé l’utilité), l’aspect faux deux corps des deux composantes de la boîte principale de cette commode, sans compter les différentes teintes de placage et les appliques décoratives sur la façade des tiroirs.

Les délicates poignées ainsi que les remarquables chanfreins aux deux coins de façade de la partie supérieure donnent à ce meuble un air classique, très «classe».

Valeur

Évidemment, comme ces ensembles se retrouvent la plupart du temps dans un seul lot, l’antiquaire les offrira en bloc puisque toutes les pattes (habituellement celles du devant) démontrent bien leur homogénéité.

Il faudra calculer un dixième du montant total de chacune des pièces lorsque tous les meubles se vendent en lot. Par exemple, les deux commodes (celle de monsieur et de madame) et le lit pourraient se vendre près de 500$ pour chacun des meubles.

Pour un total de 1500$, lorsqu’ils sont vendus tous ensemble, on pourra certainement en demander 150$ de plus. Mais retenez bien ceci: bien que leur apparence ne manque pas de panache, ces meubles sont assez massifs et la couleur un peu moins à la mode qu’il y a 60 ans.

Il y a présentement sur le marché des antiquités une offre très importante de ce type de mobilier; on ne peut pas en dire autant de la demande, loin de là!

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