La magie de Lourdes dans le sud des Pyrénées

Par Raymond Marier

En arrivant à Lourdes, nous sommes attirés par les petits panneaux montrant la direction du golf. Comme il approche midi, pourquoi ne pas y aller casser la croûte. On trouvera bien le temps, un peu plus tard, d’aller faire un petit tour à la grotte de Bernadette Soubirous.

Bien installés sur la terrasse ensoleillée, à la table en bordure du départ du trou no 1, notre accent québécois attire un monsieur, un membre golfeur, très sympathique. Il accepte de prendre un verre de vin blanc avec nous. Visiblement heureux, il s’amuse de nous entendre parler des «verts» et non pas des «greens», des «trappes de sable» et non pas des «bunkers», de «l’allée» et non pas du «fairway», du «stationnement» et non pas du «parking»…

Golf

Il nous offre de faire quelques trous avec lui. On aimerait bien, mais à la réception, on nous a dit tantôt qu’il n’y avait pas de place aujourd’hui. «Allez chercher votre équipement, je vous attends devant la porte.»

Pierre a dit qu’il avait deux amis canadiens et qu’il voulait juste faire quelques trous pour leur faire découvrir le parcours. – C’est gratuit. Nous apprécions d’autant plus que Pierre nous donne quelques astuces pour sauver des coups, mais essayez d’imaginer les dénivelés de ce parcours, dans les Pyrénées. La vierge de Lourdes ne nous fut d’aucun secours pour le pointage, mais pour le paysage et le soleil, on doit peut-être la remercier.

Invitation

Après cet exercice des plus agréables, Pierre ajoute: «Si vous voulez, je vous emmène chez nous pour le souper et, si ça vous intéresse, je vous propose un petit hôtel sympathique.» Nous acceptons avec plaisir. Il nous conduit à l’hôtel, prévient sa femme et dit: «Installez-vous, je reviens vous chercher dans une heure».

Chez lui, nous rencontrons Simone et la remercions chaleureusement pour son accueil. On lui demande si son mari lui fait souvent le coup d’ajouter deux couverts à table, comme ça à la dernière minute. Elle dit que son travail l’y oblige souvent, que c’est la coutume dans la famille de son mari d’origine marocaine et que ça lui fait très plaisir.

Après des études à l’université de Pau, ils se sont installés à Pontacq, près de Lourdes. Simone gère une usine de fabrication de chaussons thermo moulants pour les bottes de ski. Avec leur brevet, ils jouissaient d’un quasi-monopole et l’entreprise roulait avec plus de 60 employés.

Leur contact avec le Canada leur a laissé un goût amer. Un Canadien est venu travailler à l’usine et en a copié le procédé; il leur fait maintenant concurrence. Ce Canadien de Vancouver leur a soufflé une bonne partie du marché en faisant fabriquer en Chine et en coupant les prix. «Je hais les Chinois», nous dit-il sans la moindre gêne.

Il raconte une autre expérience canadienne. À l’époque, son père avait été convaincu, par un promoteur suisse, d’investir dans un projet de développement, à côté du futur aéroport de Mirabel. Après un voyage aller-retour toutes dépenses payées, il avait acheté une terre. Quelques années plus tard, réalisant que le développement promis ne viendrait jamais. Il a tout abandonné pour le prix des taxes.

Simone et son frère ont hérité de l’entreprise de leur père. Elle explique les difficultés de l’entreprise française. De 60 employés, ils sont passés à moins de vingt. Une idée nouvelle leur a permis de continuer. Ils ont adapté leur procédé aux sports équestres. Ils fabriquent maintenant des protecteurs pour les pattes des chevaux pendant le transport et des coussins améliorant le confort du cheval et du cavalier pendant l’entraînement et la compétition.

Cette adaptation leur a permis de relancer l’entreprise et d’embaucher, mais le fait d’avoir dépassé le cap des vingt employés les obligeait à payer une taxe supplémentaire grugeant les profits. Qu’ont-ils fait? Ils ont licencié et continuent avec vingt employés. « Voyez le ridicule de ces règles pour l’emploi », nous dit-elle.

Miracle

Pierre raconte qu’il a pris sa retraite en raison de problèmes cardiaques. De plus, un jour, il s’est aperçu qu’une bosse lui poussait sur le front : un cancer pour lequel il devait être opéré. Ayant la foi, il est allé à Lourdes, prendre des bains dans la piscine réservée aux visiteurs. Quand il est retourné voir le médecin, la veille de l’opération, ce dernier l’a renvoyé chez lui parce que la bosse avait disparu. Il est convaincu de l’effet miraculeux des bains de Lourdes.

Tous les deux, Pierre et sa femme, y vont régulièrement et nous encouragent à le faire. Pierre nous confie une autre chose qui semble incroyable: au sortir du bain, ils ne sont pas mouillés; ils n’ont pas à s’essuyer, la peau et les cheveux sont déjà secs.

Un peu abasourdis, nous nous promettons d’y aller, mais en attendant, disons que juste la rencontre de ce couple sympathique et accueillant nous fait croire au miracle ou tout au moins à la magie de Lourdes.

Golf de Lourdes

Prix pour 18 trous (lundi à vendredi)

• Basse saison : 41$

• Haute saison : 55$

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