«Saint-Jean d’abord. Saint-Jean sans compromis.» Denis Hurtubise résume ainsi son programme pour convaincre les électeurs de retourner au Bloc québécois. Il promet de travailler à obtenir du fédéral le maximum pour le comté.
Dans la perspective d’un gouvernement minoritaire, il fait valoir que le Bloc peut détenir la balance du pouvoir et réaliser des gains pour le Québec. «Nous avons pu démontrer que seule une forte représentation du Bloc québécois à Ottawa peut donner du pouvoir au Québec.»
Pour le candidat souverainiste, le centre d’intérêt des conservateurs, des libéraux comme des néodémocrates est toujours ailleurs, soit à Calgary, soit à Toronto. «Nos valeurs, celles des gens de Saint-Jean, on ne les retrouve pas dans leurs programmes», soutient-il.
Campagne
Ancien organisateur politique du Bloc et du Parti québécois, M. Hurtubise reconnaît qu’il n’est peut-être pas le meilleur des orateurs, mais il dit est très à l’aise dans le porte-à-porte et aime beaucoup échanger avec les électeurs.
Tout comme son chef, Gilles Duceppe, il répète avoir commencé la campagne avec un vent de face. Il sent maintenant que le vent souffle fort dans le dos. «Les gens s’aperçoivent qu’avec le Bloc auparavant, le Québec était au pouvoir à Ottawa,» affirme-t-il.
«Le message du NPD depuis quatre ans a été que pour battre Stephen Harper, ça prenait le NPD. Or, le NPD est en perte de vitesse», ne manque-t-il pas de souligner confiant de regagner le terrain perdu en 2011.
Gestion de l’offre
Il présente son parti comme celui qui défend la souveraineté alimentaire du Québec menacée par les ententes internationales. La question de la protection de la gestion de l’offre a une grande résonnance dans la circonscription, évalue-t-il après s’être entretenu avec les agriculteurs. Le Pacte transpacifique devra être revu et il fait valoir que sa formation politique sera la mieux placée pour s’en assurer.
Le Bloc fait campagne aussi contre le projet de construction de pipelines compte tenu des risques importants de contamination et de l’absence de retombées économiques pour le Québec. La région n’est pas sur le tracé de l’oléoduc Énergie-Est, mais M. Hurtubise estime que les électeurs doivent s’en soucier. En cas d’accident, le gouvernement du Québec devra assumer des frais de nettoyage avec nos impôts, note-t-il tout en faisant part de ses préoccupations pour l’environnement.
La promesse bloquiste de mettre fin au vol de la caisse de l’assurance-emploi par le fédéral devrait rejoindre aussi les électeurs de Saint-Jean, croit-il. Il faut s’assurer qu’il y ait une plus grande accessibilité au régime, plaide M. Hurtubise.
Il prône des mesures pour accroître la sécurité ferroviaire par une réglementation plus serrée de l’industrie et l’interdiction immédiate des dangereux wagons-citernes DOT-111 en cause dans la tragédie de Lac-Mégantic.
CMR
Sur le rétablissement de l’enseignement universitaire au Collège militaire royal de Saint-Jean, il s’assurera que ce dossier ne tombe pas dans l’oubli. Il fait observer que les conservateurs ont mis des années avant de s’y engager sur le statut universitaire du CMR pendant que la communauté et le Bloc y travaillaient.
Élu député, il s’emploiera aussi à aider les municipalités qui éprouvent des difficultés dans leurs relations avec le gouvernement fédéral. Il veut aussi que le fédéral finance plus de logements sociaux.
Au plan économique, il dit avoir une affection particulière pour les PME et fait valoir la proposition de son parti d’abaisser leur taux d’imposition à 9%.
Mardi soir, M. Hurtubise prenait la parole à la même tribune que Pierre Karl Péladeau, chef du Parti québécois, en visite à Saint-Jean. Le bloquiste peut compter aussi sur l’appui indéfectible du député péquiste Dave Turcotte dans sa campagne.
