Duceppe se met à rêver de la balance du pouvoir

Par Louise Bedard
Duceppe se met à rêver de la balance du pouvoir
Gilles Duceppe a ciblé ses attaques contre le chef du NPD

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, croit que l’élection d’un gouvernement minoritaire se dessine à Ottawa. Toute alliance avec Stephen Harper est impossible. Le Bloc écoutera les autres partis, mais il ne leur signera pas de chèque en blanc.

Devant une centaine de partisans réunis le 16 septembre à Saint-Jean, le leader indépendantiste a lancé: «Mais s’il y avait un gouvernement minoritaire et que le Bloc avait la balance du pouvoir, ce serait drôlement et stratégiquement intéressant.»   

Il était le conférencier à l’activité de financement du candidat Denis Hurtubise. Ce dernier croit que sa campagne va bien. «L’organisation est en place. Nous sommes en marche vers la victoire.» Il a fait appel de nouveau aux convictions des électeurs souverainistes répétant que le Bloc est le seul parti qui fasse la promotion de l’indépendance du Québec dans cette élection. Gilles Duceppe est le bel exemple d’un homme qui s’est engagé par conviction dans cette campagne, a-t-il fait remarquer avant de lui céder la parole.

Gilles Duceppe

Comment convaincre les électeurs dans cette course? M. Duceppe répond à cette question qu’il est d’accord avec le vote stratégique. Or, la stratégie quand on est souverainiste, c’est de voter pour un candidat souverainiste, tranche-t-il.

Sur la division du vote, il signale que le Québec a toujours battu Harper. La division, elle est au Canada, croit-il plutôt. Les Québécois n’ont pas à s’effacer pour laisser gagner le NPD ou les libéraux. «Il faut se tenir debout et défendre les intérêts des Québécois et des Québécoises et ne pas faire les tapis comme le NPD l’a fait dans le comté et à Ottawa,» a-t-il enchaîné.

La campagne fédérale est une occasion pour M. Duceppe de lancer un appel à l’unité des souverainistes signalant que le Bloc compte beaucoup de militants du Parti québécois, mais aussi d’autres issus d’Option nationale et de Québec solidaire. «C’est la convergence. Il faut travailler sur ça. Il faut unir toutes nos forces», et en cela il croit que Pierre Karl Péladeau, le chef du Parti québécois, y travaille bien. 

Faisant référence à différents thèmes qui font l’actualité de cette course électorale, il a fait valoir la nécessité de soustraire l’agriculture à l’Accord de partenariat transpacifique.

Il a insisté sur le respect des champs de compétence des provinces alors que Thomas Mulcair du NPD se lance dans des promesses en santé. Pour faire image, il a donné l’exemple à l’inverse de Dave Turcotte qui se lèverait à l’Assemblée nationale pour demander l’achat de cinq chars d’assaut. «Il faut demander le retrait de tous les programmes fédéraux qui sont dans les champs de compétence du Québec avec pleine compensation et sans condition.»

Adoptant un ton humoristique dans ses attaques, M. Duceppe a ciblé avant tout M. Mulcair le désignant tantôt comme Tom et tantôt comme Thomas. Il lui reproche de tenir un double discours, un au Canada anglais et un autre au Québec quand il est question notamment du passage des oléoducs.

Abordant le sujet du vote à visage couvert le 19 octobre prochain, il a tranché que cela n’avait pas de sens. Pas plus que cela n’a de sens de donner des services dans la fonction publique à visage couvert, a-t-il poursuivi. La position du Bloc est celle adoptée par la quasi-unanimité des Québécois alors qu’il a unanimité au NPD pour le visage couvert, a-t-il ajouté. «On demande aux femmes de s’effacer de l’espace public. Ça n’a pas de sens.»

Anciens députés

Les anciens députés Roger Paquin de Saint-Jean et Jean-Paul Bergeron d’Iberville ont pris la parole en début de soirée pour stimuler la ferveur des troupes en vue de l’élection.

Le premier a insisté sur l’exercice du vote tout en soutenant que «le seul unique pouvoir qu’on peut avoir comme souverainistes à Ottawa, c’est d’envoyer du monde comme nous.»

M. Bergeron y est allé d’une allocution sur la fierté et la nécessité de rallier les souverainistes. «Il faut sonner le ralliement des troupes, des exilés. La patrie dépasse les égos et les luttes stériles.»

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