Je tiens tout d’abord à vous souhaiter une bonne année 2014. Même si ma chronique a fait relâche durant les deux dernières semaines, le travail à la clinique vétérinaire n’a pas beaucoup ralenti. Comme je dis parfois, on ne choisit pas son moment pour être malade.
Juste avant Noël, j’ai d’ailleurs eu à examiner un petit furet bien sympathique. Cette petite femelle souffrait de problèmes de diarrhée intermittente. Achetée d’un particulier deux mois auparavant, elle avait vécu beaucoup de changements dans sa vie. Autrement elle se portait bien.
L’examen clinique de révélait rien de bien significatif non plus. L’analyse des selles pour la présence de parasite s’avéra négative. Les recommandations furent d’abord simples: s’assurer que la petite patiente ne mangerait plus de nourriture à chat. En effet, elle était nourrie avec une diète sèche de qualité pour furet, mais elle se plaisait à voler des croquettes dans le bol du chat de la maison.
Carnivores
Les furets sont des carnivores stricts, c’est-à-dire que leur système digestif n’est adapté que pour digérer des proies entières. Leur menu à l’état sauvage est d’ailleurs constitué de petits mammifères comme des rongeurs, des oiseaux, des œufs, des grenouilles, des poissons et des insectes.
Les particularités anatomiques qu’ils possèdent leur permettent difficilement d’utiliser les hydrates de carbone (sucres) et de digérer les fibres.
Il est donc recommandé de nourrir un furet avec de grandes teneurs de protéines d’origine animale (minimum 35%), de gras (plus de 15%) et un minimum d’hydrates de carbone (moins de 25%) et de fibres (moins de 2.5%). Si la diète de notre furet est appropriée, les selles devraient être fermes, de faible volume et posséder peu d’odeur. Malheureusement, les selles de mes patients furets sont trop souvent molles, abondantes et la présence de grains non digérés est apparente.
Alimentation
La raison de ces dernières observations est l’alimentation avec une nourriture sèche non appropriée. Non seulement la consommation de celle-ci amène la production de selles inadéquates, mais elle prédispose nos petits compagnons à avoir des problèmes urinaires et de pancréas.
Ce qui peut être une bonne stratégie pour nourrir notre furet pour combler tous ses besoins serait de lui servir en alternance deux à trois sortes de moulée d’excellente qualité pour furet en deux à trois repas par jour, en variant l’heure et la place des services.
Cela a pour but de stimuler ses sens et son comportement de chasse. On peut même étaler la nourriture par terre pour le faire fouiner et chercher ses croquettes. Comme moulée, par exemple, on pourrait offrir la Totally Ferret Complete, la Marshall et encore la Zupreem.
Suppléments
À cette alimentation, on pourrait ajouter des suppléments. Mais attention, pas n’importe lesquels. D’abord, une fois par semaine, on pourrait offrir une proie entière comme une souris (achetée congelée, mais décongelée) d’un fournisseur de confiance.
À cela, on pourrait présenter de la nourriture en conserve ou de la viande deux à trois fois par semaine. Pour la viande, on peut la servir crue, quoiqu’on expose notre animal à d’éventuels problèmes de gastro-entérite bactérienne. Mieux vaut la servir cuite et éviter les viandes préparées (comme les charcuteries).
Avec tous ces aliments, nous sommes presque assurés de couvrir les besoins de notre furet tout en lui fournissant une alimentation stimulante. L’eau changée tous les jours devrait être accessible. Les fruits et autres aliments sucrés devraient toujours être évités.
Pour ma petite patiente, j’aurai des nouvelles prochainement tout en souhaitant qu’elles soient bonnes.
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