Coupe d’arbres dans le bois des Artisans

Photo de Gilles Berube
Par Gilles Berube
Coupe d’arbres dans le bois des Artisans
Le bois sera déchiqueté en copeaux.

Des travaux d’abattage d’arbres se déroulent dans le bois des Artisans, dans le secteur Saint-Luc. Cette initiative d’un regroupement de propriétaires a reçu l’autorisation de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.

 

Depuis mardi, une débroussailleuse montée sur une pelle mécanique et un tracteur forestier sont sur le terrain pour couper une partie du bois en vue d’un futur développement domiciliaire. Ce projet planifié depuis plusieurs années a été à l’origine de la vaste consultation sur les boisés tenue cette année par la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Cette consultation a conduit à l’adoption d’un nouveau plan de conservation des milieux naturels.

S’il protège environ 90% des bois restants de la zone urbaine de Saint-Jean, le nouveau plan sacrifie quelques espaces, dont cette partie qui représente un peu plus de la moitié du bois des Artisans. Le reste, formé d’une forêt mature, sera conservé. C’est environ deux fois plus que ce qui était prévu dans le premier plan.

Le choix de la Ville de développer ces terrains s’appuie sur différents arguments. Pour un, le projet était en planification depuis plusieurs années. Le ministère de l’Environnement a déjà délivré le certificat d’autorisation permettant le développement. Il manque le certificat sur les réseaux d’aqueduc et d’égout, qui nécessite les plans d’ingénierie.

En outre, la Ville avait déjà pris un engagement envers les propriétaires des lots et ces derniers avaient versé leur 15% de compensation au fonds de conservation. Le coût d’acquisition de ces lots déjà subdivisés était jugé trop important. Enfin, la partie à développer est formée d’une forêt en regénération, d’une friche arbustive et d’une clairière.

Autorisation

Mardi, quand les travaux ont commencé, des appels et des courriels ont vite été transmis au Canada Français. L’initiative des travaux revient à un regroupement de propriétaires, indique Luc Castonguay, directeur du Service de l’urbanisme. Ils étaient dans leur droit et ils n’avaient pas à demander d’autorisation.

Ils l’ont quand même fait pour s’assurer qu’ils ne contrevenaient pas à la réglementation, raconte M. Castonguay. Ils ont aussi demandé à la ville de leur remettre une attestation confirmant leur droit. Des citoyens ont contacté la Ville pour tenter de stopper les travaux, ajoute M. Castonguay. À la Ville, on juge que le débat a été fait.

Dans ce dossier, comme il s’agit d’un projet comportant plusieurs propriétaires, c’est la Ville qui s’occupera de la construction des infrastructures et de la rue. Elle n’intervient pas sur les lots. Il semble que seulement quelques-uns des propriétaires n’ont pas fait couper les arbres sur leur terrain.

Cogénération

Un entrepreneur forestier de la région de Saint-Hyacinthe, Gilles Couture,  se charge de récupérer les arbres de plus de quatre pouces de diamètre. Tout le bois est coupé en longueur de huit pieds pour être acheminé à une usine de la compagnie Domtar, à Sherbrooke. Il sera déchiqueté en copeaux pour alimenter une usine de cogénération. Ils seront brûlés pour produire de l’énergie.

Selon M. Couture, il n’a aucune valeur commerciale. D’une part, les arbres sont trop petits et d’autre part, leur bois est de mauvaise qualité, affirme-t-il. Il s’agit essentiellement de peupliers faux-tremble et de bouleaux gris.

Ces essences n’ont pas de valeur pour le bois de charpente. Elles pourraient servir à la fabrication de contre-plaqué, mais il faudrait que les arbres aient un diamètre d’au moins vingt pouces. Même pour le sciage, les arbres sont trop petits puisqu’il faut un diamètre d’au moins neuf pouces. Ils n’ont même pas de valeur pour le bois de chauffage, conclut notre interlocuteur.

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