Dans ma dernière chronique, je vous ai entretenu des oiseaux bleus qu’il est possible de voir au Québec. Contrairement à ces beautés du monde aviaire, il existe toute une catégorie d’espèces d’oiseaux beaucoup moins appréciées, principalement à cause de leur plumage essentiellement composé de noir.
Même s’ils ne font pas tous partie de la même famille taxonomique, ils ont tous un point en commun: ils ne sont pas du tout aimés de l’homme. Plusieurs oiseaux ne sont pas très appréciés, mais c’est souvent en raison de leurs comportements dérangeants (Bernache du Canada, Goéland à bec cerclé, Pigeon biset).
Les oiseaux de cette chronique ont un plumage généralement foncé et, malheureusement, cela ne plaît guère aux humains. Pour ma part, j’appellerais ça de l’ornithoracisme!
Pas si noir que ça
Il n’y a pas beaucoup d’espèces d’oiseaux qui soient entièrement noirs. En fait, on peut dire que le Québec compte environ 13 espèces au plumage noir. Certaines d’entre elles ne causent pas vraiment de préjudices à l’homme et donc, malgré leur couleur terne, elles sont tout de même appréciées.
Il s’agit de la Gallinule d’Amérique, du Foulque d’Amérique, de la Macreuse noire et de l’Urubu à tête rouge. Pour ce qui est des autres oiseaux noirs, on aime les détester surtout à cause des dégâts qu’ils peuvent causer aux cultures céréalières, sauf pour les deux espèces de cormorans, dont le Cormoran à aigrettes qui est surtout contrôlé pour éviter qu’il ne consomme trop de poissons.
Le plus joli de nos oiseaux noirs est sans contredit le Carouge à épaulettes. Avec ses magnifiques «poignets» rouge vif, le mâle carouge se montre particulièrement agressif lorsqu’on se trouve un peu trop près de son nid.
Au contraire, le Quiscale rouilleux et le Quiscale bronzé ne s’approchent guère de l’homme, sauf pour le bronzé qui aime bien nicher dans les gros conifères en milieu urbain. De plus, le Quiscale bronzé n’hésite pas à jeter les excréments de ses petits directement dans la piscine la plus proche. N’est-ce pas ce que nous faisions il n’y a pas si longtemps dans notre belle rivière Richelieu?
Autres espèces
Pour ce qui est du Vacher à tête brune, c’est son très ingénieux comportement de parasite qui fait rager les observateurs d’oiseaux du Québec méridional. Ce petit futé va pondre ses œufs dans le nid des autres espèces d’oiseaux de son voisinage, laissant la besogne d’élever ses petits par d’autres. N’est-ce pas là un modèle tout à fait exceptionnel?
Bien sûr, il faut avouer que dans une grande majorité des cas, les petits de cet hôte ne pourront survivre à ce gros affamé qui s’accapare la nourriture apportée par les deux parents, ce qui fait trois à quatre petits oiseaux morts chez l’oiseau hôte pour un seul petit Vacher à tête brune élevé.
C’est une lourde perte que bien des ornithologues ne pardonnent pas à cet oiseau noir. J’aurai l’occasion de revenir sur ce cas intéressant dans une chronique ultérieure.
Finalement, les deux espèces d’oiseaux les plus noirs de notre faune aviaire sont le Grand Corbeau et la Corneille d’Amérique. Pour conclure cette chronique, je vous inviterais à observer nos Étourneaux sansonnets à l’automne. Ils sont tout à fait magnifiques
Observation
Pour en apprendre davantage sur les oiseaux de proie et avoir réponse à vos nombreuses questions, le parc national du mont Saint-Bruno organise deux fins de semaine consacrées spécifiquement à l’observation de ces magnifiques oiseaux, soit les 13, 14, 20 et 21 septembre, de 10 à 16 heures. Tous les spécimens naturalisés de rapaces nocturnes (chouettes, hiboux et nyctales) et diurnes (faucons, buses, balbuzards) du Québec seront en montre.
Vous pourrez aussi bénéficier de l’expérience de gardes-parc naturalistes qui vous aideront à identifier les oiseaux en vol qui seront observés tout au long de ces journées.
Voilà une façon agréable de se familiariser avec ces étonnants prédateurs. Seule la tarification d’accès au parc (7,50$/adulte, 3,50$/enfant) est exigée.
Vous pouvez me joindre au 514 977-8764 ou par courriel à henri.denis@sepaq.com
