Bienvenue à Yogyakarta sur l’île de Java

Par Raymond Marier
Bienvenue à Yogyakarta sur l’île de Java

Depuis le début du voyage en Indonésie, quatre mondes différents ont agrémenté notre route: celui de Bali, tout à fait zen; celui de Lombok, mû par un islamisme modéré; celui de Flores, où le christianisme respecte les croyances animistes; et celui de Komodo, préhistorique.

Dans l’avion qui nous conduit vers l’île de Java, on se demande ce que nous réserve cet autre monde. Cette île, 800 km x 160 km, compte 140 millions d’habitants. Elle présente l’une des plus grandes densités de population sur la Terre.

Depuis le début du XXe siècle, sa population de 28 millions a été multipliée par cinq. Au peuple de Java, s’est agglutinée une mosaïque ethnique issue des îles et des pays voisins. La religion musulmane y est pratiquée par 90% de la population.

Contraste

Nous atterrissons à Yogyakarta, au milieu de l’île, côté sud-est de Java. Un chauffeur nous attend avec sa petite pancarte «Pauline Cloutier», service fourni par l’hôtel où nous avons réservé. La ville, 1,7 million d’habitants, offre un contraste déboussolant après la visite des dragons de Komodo.

Tout yeux et tout oreilles, nous enregistrons la succession de panneaux publicitaires, de magasins, de scooters, taxis, charrettes, vélo taxis, warungs et marchés, sans oublier le bruit qui vient avec.

Une fois dépassé le centre-ville, nous descendons dans un havre de paix, le Dusun Jogja Village Inn. La jeune fille à l’accueil nous offre un jus de fruits et quelques cadeaux: quinze minutes de massage aux pieds, un thé à prendre en après-midi, de la documentation sur la ville et, très important, des bouchons pour les oreilles au cas où l’appel à la prière nous dérangerait à 4 heures le matin.

À première vue, la construction assez récente respecte le style indonésien: bois dominant, étangs avec poissons, végétation luxuriante et des fleurs partout. L’ensemble comprend des salles de repos et de massage, une salle à manger couverte à l’extérieur et une grande piscine au milieu du jardin.

À l’étage, la grande chambre nous ravit avec son balcon donnant sur le jardin. La réservation faite par Internet directement sur le site de l’hôtel, à partir de Labuhan Bajo sur l’île de Flores, nous a permis d’obtenir le prix de 45$ la nuit. Si vous passez par les agences de location, ça coûte plus cher.

Journée de rêve

Nous ne pouvons résister à l’offre de massage en couple pendant deux heures, des caresses, tantôt douces, tantôt en profondeur, de la racine des cheveux au bout des orteils. Un peu plus cher qu’à Bali, mais beaucoup moins cher qu’au Québec.

Quelques minutes plus tard, nous flottons dans la piscine. Pour souper, on nous sert un repas léger: une papaye dénoyautée superbement garnie de bacon, tomates, concombres, salade, fromage et un soupçon de vinaigrette. Un délice!

Le lendemain matin, un serveur jovial et très chaleureux nous accueille: «How are you this morning?». Sa voix mélodieuse haut perchée est accompagnée de gestes gracieux. En anglais, il s’informe de ce que nous avons fait la veille et demande ce que nous prévoyons faire aujourd’hui. Nous ne le savons pas encore… peut-être le Kraton. «Oh, I lllove itttttt! Oh, I lllove itttttt!»

Le buffet offre tout ce que vous pouvez imaginer pour déjeuner, même un peu de sirop qui ressemble au sirop d’érable pour accompagner les crêpes. La beauté de l’endroit et l’ambiance vous donnent envie d’y passer la journée, mais vous décidez quand même de prendre un taxi pour aller visiter le Kraton.

Protégé par une enceinte toute blanche, le Kraton apparaît comme un vaste périmètre résidentiel traversé de ruelles. Une femme offre le «Jamu», potion miracle dont le secret de la recette est bien gardé: un mélange de plantes, épices, cendres, œufs et organes d’animaux. Très intéressant, mais non merci!

Ce quartier abrite le Palais du Sultan. Plusieurs grands espaces ouverts sont réservés à la musique, aux cérémonies et aux festivités. Le Sultan, gouverneur de la province, dispose de 500 employés à son service personnel. À l’entrée d’un des pavillons, plusieurs gardiens sont assis en rangée, attendant une affectation.

Dans les pavillons, des tableaux et photos de famille sont exposés. On peut voir des instruments de musique traditionnels et des objets usuels ayant appartenu au père du sultan, son costume scout, un petit réchaud…

En même temps que nous, une cinquantaine d’ados font la visite avec leur prof. Ils regardent à peine les objets exposés, davantage excités par la présence de jeunes filles de leur âge. C’est le monde des ados, comme partout, comme chez nous.

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