«Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on est assis ici», a réagi le maire Gilles Dolbec, lors d’un point de presse tenu par les autorités municipales, à la suite de l’arrestation de deux de ses fonctionnaires dans le cadre de l’opération menée par l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
Une enquête administrative concernant les deux fonctionnaires soupçonnés d’actes criminels sera menée à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Les fonctionnaires Thierry Garcia, 47 ans, ingénieur chargé de projet aux Services techniques, et Jacques Vallières, 60 ans, acheteur au Service des approvisionnements, seront d’abord rencontrés avant que quelque mesure soit décidée à leur endroit.
Le maire a fait valoir que depuis avril 2011, la municipalité a collaboré à l’enquête menée par l’UPAC et il en est ressorti malheureusement que deux employés de la Ville sont accusés, a-t-il poursuivi tout en faisant référence à la présomption d’innocence à laquelle ils ont droit.
Le maire a ajouté que les journalistes en savaient probablement plus que lui. L’administration municipale n’a pas été informée des accusations portées contre ses fonctionnaires.
Trop payé Sur une des conclusions de l’enquête que Saint-Jean aurait payé jusqu’à 25% trop cher pour des travaux d’infrastructures, le maire a répondu que les employés de la Ville formulent des recommandations aux élus qui n’ont pas à douter d’eux.
Par ailleurs, le maire a dit qu’il n’était du genre à se réjouir de la tournure des événements ajoutant qu’il est trop facile d’accuser quelqu’un.
Questionné à savoir si la Ville entend initier des démarches pour récupérer les sommes qu’elle aurait déboursées en trop en raison de la collusion présumée, le directeur général de la Ville, Daniel Desroches, a répondu qu’il ne savait pas à quoi l’UPAC faisait référence.
Questionné sur l’impact pour la région qui voit de ses grandes entreprises en construction d’infrastructures être accusées, le maire répond que dans le contexte économique qui règne depuis 2008, on n’a pas besoin d’un scandale chez nous.
Opposition Présents au point de presse du maire, les conseillers de l’opposition, Justin Bessette et Alain Laplante, estiment que l’administration municipale doit réagir immédiatement et ne pas attendre la conclusion des procédures judiciaires pour revoir ses façons de faire.
«Il y a beaucoup de contrats sur la table, il faut qu’ils soient revus aujourd’hui», demande M. Bessette. On sait que l’UPAC n’a pas enquêté sur tous les contrats, ajoute le conseiller qui croit préférable de faire le ménage à l’interne plutôt que d’attendre qu’on vienne de l’extérieur le faire. C’est la pointe de l’iceberg, croit son collègue Laplante.
Un des contrats examinés par l’UPAC est celui des travaux à l’usine de filtration d’Iberville. À la lumière des conclusions de l’enquête. M. Bessette, conseiller dans ce secteur, est d’avis que les contribuables d’Iberville et de Saint-Athanase ont été trop taxés et devraient être remboursés.
M. Laplante estime que la Ville doit chercher à récupérer les sommes qu’elle aurait payées en trop, en raison de la collusion présumée, lors de l’attribution des contrats.
Il saisit l’occasion pour se plaindre du manque d’information transmise aux élus appelés à voter. «Quand nous posons trop de questions, nous sommes expulsés des comités», enchaîne-t-il.