Agréable promenade à Narbonne et Aigues-Mortes

Par Raymond Marier
Agréable promenade à Narbonne et Aigues-Mortes
Firat Abbas

Aujourd’hui, avec Alain, le frère de Pauline, nous allons visiter Narbonne et Aigues-Mortes, dans le sud de la France, à l’ouest de Marseille, aux abords de la Méditerranée.

En arrivant, un gros orage s’abat sur la ville de Narbonne. La pluie tombe tellement fort qu’on n’arrive pas à lire les panneaux routiers. En suivant le canal, on sait qu’on approche du centre-ville et, dans une rue transversale, on trouve une place de stationnement.

Au pas de course, on se dirige vers l’entrée des Halles. À l’intérieur, on oublie la pluie en voyant les étals de fruits, légumes, viandes, poissons, produits régionaux et quelques petits bouchons.

Des bouchons? Oui, c’est comme ça qu’on appelle, en France, un restaurant typique, simple et convivial offrant des spécialités régionales. Comment ça? Anciennement, le bouchon désignait un paquet de branches de pin arrangé en boule et suspendu pour montrer l’entrée d’un cabaret; c’était son enseigne. L’association des deux mots fit en sorte que les gens utilisèrent le terme bouchon pour désigner le cabaret. Par la suite, le sens a glissé de cabaret à petit restaurant.

Du bagou

Ça tombe bien, c’est l’heure du dîner. Les marchands commencent à ranger leurs étals, mais les bouchons restent ouverts jusqu’à 15 heures et servent des produits frais du marché. On vérifie les menus et les prix jusqu’à ce qu’on arrive au bar Les Tapas de la Clape.

Reconnaissant notre accent, Firat Abbas, Kabyle comme il aime le dire, fier descendant de tribus berbères d’Algérie, décide que c’est chez lui qu’on mange ce midi. Le bagou, la parlote, le baratin, l’éloquence… impossible de résister!

Souriant, sympathique, il nous accueille. Il dit qu’on parle de lui à Montréal. Il active son téléphone intelligent et montre une chronique touristique parue dans le Journal de Montréal.

Il est chouette son bar, longues tables surélevées, hauts tabourets. Il parle, il parle, tire les bancs, nous fait assoir, explique que le Languedoc-Roussillon avait une très mauvaise réputation pour ses vins: des vins de quantité, de gros rouges qui tachent, des vins de mineurs, mais aujourd’hui, savez-vous que tout est en train de changer?

Vins

L’ensoleillement et le terroir permettent la production de vins de grande qualité. Les investisseurs, Allemands, Anglais, et même un ex-premier ministre du Québec, y mettent le prix. Ils acquièrent les équipements les plus sophistiqués et embauchent les meilleurs viticulteurs et œnologues. Les résultats commencent à se faire sentir. Les meilleurs vins du monde viendront bientôt du Languedoc-Roussillon. Nous sommes heureux de l’apprendre, car la SAQ en offre en abondance.

Trêve de présentation, il nous offre de goûter un rosé, le Château Mire l’Étang. Une fois les verres remplis, nous commandons des tapas, tout à fait délicieux, et commençons à nous convertir aux vertus des vins du Languedoc-Roussillon.

Le bar offre 300 vins différents. On peut les goûter, comme chez les producteurs, et acheter au même prix qu’au château ou à la propriété. Merci, merci monsieur Abbas, Kabyle et Français, qui sert des spécialités espagnoles.

Via Domitia

Nous nous dirigeons ensuite vers le centre historique de Narbonne. Nous marchons sur une petite section de la Via Domitia, voie romaine construite au 2e s. av. J.-C. pour relier l’Italie à l’Espagne.

Sur la gauche, le Passage de l’ancre relie la Place de l’hôtel de ville et la mairie au cloître, à la cathédrale inachevée et au palais épiscopal. Le musée d’art et d’histoire et celui de l’archéologie y sont logés.

En fin d’après-midi, nous reprenons la E80 vers l’est pour arriver aux portes d’Aigues-Mortes dans la Petite Camargue. C’était le port d’embarquement du roi Louis IX – Saint-Louis – qui partit en croisade vers Chypre, en 1248: 1500 bateaux transportant 35 000 hommes, chevaux, matériel et victuailles.

C’est lui qui fit construire un rempart de 500 mètres par 300 mètres. À l’intérieur, la ville s’est construite sur un plan strié de cinq rues longitudinales et trois rues transversales. Aujourd’hui, Aigues-Mortes vit de tourisme, d’élevage des taureaux et chevaux de Camargue et d’un peu d’agriculture: vignes et asperges.

Conservation

Les remparts sont encore intacts, les tourelles et les portes aussi. La tour de Constance, la plus célèbre, loge un donjon circulaire, 22 mètres de diamètre et 40 mètres de hauteur. On passe facilement deux heures à Aigues-Mortes en marchant le long des remparts et des rues, en admirant ici, une porte, là, une tour, une chapelle, une jolie maison colorée, une église et des fleurs partout. Il va de soi que les restaurants, hôtels et vendeurs de babioles y sont aussi bien représentés.

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