Abriès en Queyras, magnifique petite station de ski

Par Raymond Marier
Abriès en Queyras, magnifique petite station de ski
Le bureau de poste d’Abriès en Queyras.

À l’approche de Noël, nous vous transportons dans les Alpes de Haute-Provence, en France, pour vivre un séjour de ski multigénérationnel: deux couples de grands-parents et leurs cinq petits-enfants, pendant la semaine de relâche scolaire.

Si vous voulez skier dans les Alpes et que le prix d’un séjour dans les grandes stations vous donne le vertige, le Domaine du Haut Guil vous ravira et les enfants se régaleront.

Avec nous, la marmaille se compose d’une ado de 14 ans, de deux presque ados: garçon et fille de 12 ans, et de deux plus jeunes filles de 9 ans. Nous logeons tous ensemble dans un grand appartement aux Balcons du Viso à Abriès. Il y a même une piscine intérieure, très prisée des enfants.

En période de vacances scolaires, le prix de l’appartement pouvant loger 10 personnes s’élève à 1600$ pour une semaine. Difficile de trouver moins cher dans les stations françaises. Si vous y allez après la première semaine de mars, le prix sera coupé de moitié.

La station se compare avantageusement à celles du Québec. On y trouve sept remontées mécaniques et un dénivelé de 1550 à 2450 mètres. Le forfait d’un jour pour les remontées mécaniques coûte 38$ pour les adultes et 28$ pour les enfants de moins de 11 ans et les adultes de plus de 70 ans.

Expérience magique

Dans le parc naturel régional du Queyras, vous trouvez tout ce que vous aimez de l’hiver et de la montagne: paysage majestueux, sommets à perte de vue, le Pelvas (2906 mètres) à la frontière italienne, rivières en cascades, sous-bois enneigés, chapelles abandonnées, température idéale, soleil radieux, neige épaisse sur toutes les pistes bien damées.

La plus longue piste – on l’adore -, une rouge de 4950 mètres, oui, cinq kilomètres de descente. Vous y rencontrez quelques skieurs, mais si peu; vous avez l’impression que la montagne vous appartient. Vous faites quelques pauses pour admirer le paysage et, au pied de la pente, une navette vous ramène à la remontée mécanique principale, un six places débrayable et sans file d’attente.

Bonheur à l’état pur

Vous êtes presque assurés d’une petite neige vierge chaque matin, d’un repas du midi servi cordialement en terrasse, au soleil, à des prix plus qu’abordables. En plus, imaginez que votre blonde réussit à franchir l’étape décisive de la godille dans des pistes rouges et qu’un trois jours de soleil la rajeunit de dix ans.

C’est le bonheur à l’état pur, à la condition d’oublier les petits aléas de la vie en communauté avec cinq mousses que nous adorons, mignons comme tout! Mais, pourquoi faut-il que les plus grands aient tant besoin de montrer qu’ils en savent plus que leurs grands-parents et bien plus que les plus jeunes?

Émotions garanties

Vous commencez à comprendre qu’à certains moments, le bonheur fait place à des instants de grande consternation. Cinq enfants peuvent-ils former sept clans différents? Mais oui, en fonction des alliances pour les places, pour les disputes, pour les fous rires, pour les pleurs. Toutes les étapes de la routine quotidienne représentent une occasion de heurts entre eux ou entre eux et nous: se lever, manger, se préparer, partir en auto, choisir les pistes, se laver, jouer, regarder la télé et se coucher – oui, toujours trop tôt!

Vous regrettez rapidement d’avoir autorisé la télé, les bandes dessinées criardes et le volume trop élevé qui devient celui des conversations. Dehors, ils se lancent des glaçons, des boules de neige; ils se donnent des coups de ski supposément involontairement, dans le dos ou sur le casque.

Au restaurant, la plus grande s’empare de la bouteille de ketchup, une bouteille pression avec bec verseur. Elle appuie et dessine un bonhomme en ketchup sur la table. Pourquoi? – Parce qu’elle veut embêter le serveur. On a aussi droit au concert des pailles dans les verres remplis de sirop de menthe et d’eau: s’il y en a un qui commence à souffler au lieu d’aspirer, c’est parti, c’est à celui qui éclabousserait le plus autour de lui.

Émouvant

Ça amuse les enfants, mais pas toujours les grands-parents qui doivent puiser dans leur réserve de patience. Chaque jour, on se félicite de les avoir inscrits aux leçons de ski. Ces deux heures de calme quotidien nous font le plus grand bien.

Le plus émouvant, à la fin de la semaine, au moment de partir, c’est que les enfants s’embrassent, ne veulent plus se quitter et demandent de revenir avec nous au même endroit l’année prochaine. Le plus drôle c’est que les grands-parents, quelque temps après, se sont promis de répéter l’expérience.

Joyeuses fêtes!

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