Tremcar, un manufacturier de remorques et de citernes, dont le siège social est à Saint-Jean-sur-Richelieu, a vu le jour en 1962. Soixante ans plus tard, l’entreprise poursuit toujours sa croissance. Des agrandissements seront réalisés cet été à ses usines de Saint-Césaire et London, en Ontario, tandis qu’une nouvelle usine sera construite à Granby en 2023.
Tremcar a été fondée par Aldé et Léo Tougas. En 1962, l’entreprise s’appelait A & L Tougas et était située sur la rue Tougas, à Iberville. À l’époque, elle se spécialisait dans la fabrication de remorques-citernes pour le transport du lait entre les fermes et les laiteries.
«La fondation de l’entreprise vient avec le changement dans le transport du lait. Avant, le lait était transporté dans des cannisses. C’est devenu du transport par citerne. Le lait a créé une nouvelle demande pour les citernes», expose Daniel Tremblay, le président de Tremcar.
Si Tremcar a été fondée pour concevoir des citernes servant au transport des produits laitiers, aujourd’hui ses citernes transportent du pétrole, des liquides alimentaires (lait, jus, eau, sirop, bière, vin, huile végétale, etc.), des matériaux secs (farine, sucre, ciment en poudre, chaux, etc.) et des produits chimiques.
Ses remorques-citernes circulent sur les routes du Canada, des États-Unis, mais aussi de la République dominicaine, du Costa Rica, du Panama, du Honduras, du Nicaragua et même du Chili, notamment. Aujourd’hui, l’entreprise a un chiffre d’affaires annuel de 150 M$. Environ 500 personnes y travaillent.
Historique
En 1987, A & L Tougas a été acquise par Michel Caron et Jacques Tremblay. L’entreprise, dont le chiffre d’affaires était d’environ 3 M$ à ce moment, a ensuite été renommée Tremcar. Deux ans plus tard, Michel Caron a quitté l’actionnariat. Depuis, Tremcar est resté dans la famille Tremblay.
Le 31 mai 1992, le fils de Jacques Tremblay, Daniel, a joint l’entreprise. La première acquisition de Tremcar a eu lieu cette même année. Elle a acquis son principal compétiteur Technova, à Drummondville. «Ça nous a permis de croître et de nous spécialiser dans les produits d’acier. Ça nous a permis d’augmenter notre expertise dans les citernes pour transporter des produits chimiques», mentionne Daniel Tremblay.
En 1998, Tremcar a construit une usine à Saint-Césaire. «On a créé une filiale pour fabriquer nos pièces pour les citernes conçues à Drummondville et à Saint-Jean», poursuit M. Tremblay.
États-Unis
Quatre ans plus tard, l’usine de Drummondville a été fermée. La production a été transférée à celle de Saint-Césaire. Cette dernière a aussi été agrandie cette année-là. Puis, en 2004, Tremcar s’est établi aux États-Unis, plus précisément à Strasburg en Ohio.
L’année suivante, Tremcar a déménagé, passant de la rue Tougas à l’avenue Montrichard, dans le parc industriel d’Iberville. «On a bâti une usine de classe mondiale. À cette époque, le dollar a pris rapidement de la valeur et était à la parité. Ça a été un combat de survie. On s’est donné les bons outils pour être capable de compétitionner. Ça a été le pari à l’époque», relate Daniel Tremblay. Depuis, cette usine a été agrandie à deux reprises pour totaliser 25 000 pieds carrés supplémentaires.
En 2006, Tremcar a acquis le plus vieux manufacturier de citernes au Canada, Hutchinson Industries, établi à Toronto. En 2008, l’entreprise johannaise a fait sa première incursion dans l’Ouest canadien en s’établissant à Weyburn, dans le sud de la Saskatchewan.
En 2011, une autre acquisition a été réalisée en Ontario. Puis, l’année suivante, Tremcar a ouvert un centre de réparation à Edmonton, en Alberta. En 2014, elle a acheté l’entreprise Boston Steel, dans la région de Boston, au Massachusetts. Et la dernière acquisition en lice réalisée en 2021 est celle de son concurrent Citernes Bédard à Montréal. Aujourd’hui, Tremcar figure parmi les grands manufacturiers de remorques-citernes en Amérique du Nord. Elle compte des usines à Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Césaire, Montréal, London (Ontario), Strasburg (Ohio) et Haverhill (Massachusetts).
Projets à venir
La croissance de Tremcar se poursuit. Elle investira 1,5 M$ pour agrandir son usine de Saint-Césaire de 10 000 pieds carrés cet été. Elle réalisera aussi un agrandissement de 8000 pieds carrés à son usine de London, en Ontario. Les travaux doivent débuter ce printemps. Enfin, une nouvelle manufacture verra le jour à Granby en 2023. Daniel Tremblay indique aussi être à l’affût d’opportunités pour réaliser des acquisitions.
Si le recrutement de la main-d’œuvre demeure un défi, l’inflation et la volatilité des prix des matières premières figurent également parmi les principaux enjeux, notamment avec la guerre qui a éclaté en Ukraine.
«Le coût du lingot d’aluminium a augmenté de 10% en une semaine. La Russie est le premier producteur de nickel au monde. Tout le monde la boycotte. Le prix du nickel a donc augmenté. On a des surcharges sur le prix des métaux et ça monte très rapidement. C’est certain qu’en bout de la ligne, c’est le consommateur qui va payer. Tout ça contribue à faire augmenter les prix des biens qu’on consomme quotidiennement», se désole M. Tremblay.