Reaction Dynamics obtient 1,5 M$ de l’Agence spatiale

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Par Stéphanie MacFarlane
Reaction Dynamics obtient 1,5 M$ de l’Agence spatiale
Reaction Dynamics développe une fusée qui permettra de lancer des satellites de 50 à 150 kilos sur une orbite héliosynchrone située à 500 kilomètres d’altitude. (Photo : Gracieuseté)

Reaction Dynamics, qui développe actuellement une fusée afin de démarrer un service de lancement de satellites à faible coût, vient de recevoir un support monétaire totalisant 1,5 M$ de l’Agence spatiale canadienne (ASC) pour continuer ses travaux. Parallèlement à cela, l’entreprise johannaise réalise une ronde de financement de 5 M$ US et planifie la mise en place d’une usine à fusées.

Reaction Dynamics développe une fusée qui permettra de lancer des satellites de 50 à 150 kilos sur une orbite héliosynchrone située à 500 kilomètres d’altitude. Elle est l’une des seules compagnies canadiennes à oeuvrer dans ce créneau de l’industrie spatiale.

L’entreprise a récemment obtenu deux contributions de l’ASC à la suite d’un appel de projets compétitifs dans deux volets distincts du Programme de développement des technologies spatiales. Dans les deux cas, Reaction Dynamics a obtenu le plus haut montant admissible.

1 M$
Une contribution de 1 M$ a été octroyée à l’entreprise située à l’incubateur H2 dans le cadre du volet de technologie avancée, soit pour le développement d’un démonstrateur de moteur-fusée en grandeur réelle pour un lanceur.

«L’Agence regarde le mérite technologique, mais aussi les bénéfices apportés au Canada si la compagnie réussit. Le fait d’avoir réussi à sécuriser ce montant est une très grosse fierté parce qu’on est une des plus petites compagnies à en bénéficier, mais aussi la preuve qu’on a atteint un certain niveau de maturité technologique», témoigne Bachar Elzein, le président et fondateur de Reaction Dynamics.

Cette contribution va permettre à Reaction Dynamics de franchir une étape importante pour le développement du moteur de sa fusée. «Le but est qu’à la fin de la contribution, on soit rendu à un point où la majorité des risques technologiques auront été mitigés pour le moteur. On va avoir prouvé que le moteur marche. Cette contribution vient à un moment charnière», ajoute Bachar Elzein.

500 000$
L’autre montant versé par l’ASC provient du volet dédié à la prochaine vague technologique. Reaction Dynamics a obtenu 500 000$ pour continuer à développer son système d’allumage catalytique de moteur-fusée intégré à haut rendement.

Par le passé, Reaction Dynamics a bénéficié d’une première contribution de l’ASC de 200 000$ en janvier 2018, puis de 473 936$ au printemps 2019.
Bachar Elzein mentionne que les deux récentes contributions touchent le système de propulsion, mais ce sont deux parties différentes. «Dans les deux cas, on a fait beaucoup de tests», enchaîne-t-il.

L’entreprise effectue des tests à petite échelle dans une ancienne mine de Thetford Mines. Un jalon important sera atteint au début de l’automne. Un premier moteur à grande échelle sera testé. L’engin sera d’une proportion représentative de la version finale afin de valider les acquis réalisés précédemment. «Si certains éléments des tests ne se déroulent pas bien, on veut le savoir pour apprendre rapidement de nos erreurs et que ça coûte le moins cher possible», expose Bachar Elzein.

La jeune pousse technologique réalise aussi une première ronde d’investissements dont l’objectif est fixé à 5 M$ US. «Il y a de l’intérêt ferme pour un montant qui représente plus que la moitié de cet objectif. On cherche des investisseurs pour compléter le reste», indique Bachar Elzein.

Usine
Parallèlement au développement de sa technologie, Reaction Dynamics effectue des démarches pour bâtir une usine à fusées. Des sommes provenant de l’actuelle ronde d’investissements serviront à acquérir certains équipements.

«On planifie déjà ça. Ça ne donne absolument rien d’avoir la capacité de lancer une fusée si on est incapables de la produire pour répondre à la demande», souligne M. Elzein.

Il estime qu’une équipe de 50 à 60 personnes sera nécessaire pour produire la première fusée, mais que 200 travailleurs supplémentaires seront requis pour réaliser la production à plus grande échelle.

L’été passé, l’entreprise comptait cinq employés et deux stagiaires. Son équipe est maintenant composée d’une douzaine de personnes, incluant les stagiaires et les consultants. Reaction Dynamics est présentement en processus d’embauche. Bachar Elzein souhaite que l’entreprise ait une quinzaine d’employés d’ici la fin de 2020.

Lancement
L’objectif de Reaction Dynamics est de lancer sa première fusée en 2023. Des discussions sont en cours, notamment avec la Norvège et l’Australie, pour pouvoir le faire depuis un port spatial situé sur leur territoire.

Des pourparlers sont aussi réalisés avec l’Est du Canada. Le gouvernement canadien effectue actuellement des travaux pour se doter d’une réglementation afin de régir les vols spatiaux à partir du territoire canadien, si tel est la volonté finale d’Ottawa.

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