Première mondiale pour Rheinmetall : l’entreprise associée à Air Canada pour ses essais

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Par Stéphanie MacFarlane
Première mondiale pour Rheinmetall : l’entreprise associée à Air Canada pour ses essais
Air Canada testera la première unité de démarrage entièrement électrique au monde. Elle a été conçue par Rheinmetall Canada à Saint-Jean-sur-Richelieu. (Photo : Gracieuseté)

Une première mondiale dans le domaine de l’aéronautique a vu le jour à Saint-Jean-sur-Richelieu. Rheinmetall Canada, dont le siège social est situé sur le boulevard du Séminaire Sud, vient de lancer la première unité de démarrage d’avion entièrement électrique au monde. Un peu plus d’un an de travail a été nécessaire pour la développer. Elle a été présentée au salon GSE Expo Europe qui s’est tenu à Paris à la mi-septembre.

Baptisé le Rheinmetall eMSU, ce produit est une version 100% électrique des unités de démarrage propulsées par turbine que fabrique aussi l’entreprise johannaise. Ces unités sont utilisées par les compagnies aériennes. Elles servent lorsque l’avion se trouve sur le tarmac. Ses moteurs et sa génératrice sont alors à l’arrêt.

«Ces unités permettent d’alimenter tous les systèmes d’un avion, comme la climatisation et le chauffage, sans avoir à démarrer les moteurs. Ça permet d’économiser des heures sur les moteurs d’avion et la génératrice qui se trouve à bord», explique au Canada Français Alain Tremblay, viceprésident expansion commerciale et innovation chez Rheinmetall Canada.

Elles permettent aussi de démarrer les moteurs. «C’est le compresseur qui permet de les lancer. Lorsque les moteurs sont en marche, on le déconnecte. C’est comme si on avait une batterie à l’extérieur d’une voiture pour la faire partir. C’est le même concept», poursuit Alain Tremblay.

Air Canada

L’entreprise johannaise s’est associée à Air Canada pour effectuer les essais de sa nouvelle unité 100% électrique dans les aéroports. «N’importe quel produit qui doit travailler près des avions ou dans les secteurs à haut niveau de sécurité comme les aéroports a besoin de passer à travers une certification et une batterie de tests», souligne Alain Tremblay.

Ce partenariat permettra de tester le Rheinmetall eMSU sur des Boeing 737 et 767, ainsi que sur des Airbus 220, 319, 320, 321 et 330. «Nous n’avons pas ces avions stationnés ici à Saint-Jean-sur-Richelieu, illustre M. Tremblay. Ça nous prenait un milieu de vie réel pour pouvoir faire les tests avec différents types d’aéronefs et différentes grosseurs d’avion. Air Canada nous donne cette possibilité pour finaliser la certification et s’assurer que le produit est au diapason avec les différentes techniques du marché.»

Une fois l’essai réussi, Air Canada «prévoit d’intégrer le Rheinmetall eMSU dans sa flotte d’unités mobiles de démarrage d’avion au sol», écrit Rheinmetall dans un communiqué de presse.

Carnet de commandes

L’entreprise anticipe pouvoir commencer à livrer ses premières plateformes au début de 2023. Elles seront fabriquées sur demande à Saint-Jean-sur-Richelieu. «On est excessivement confiants de bâtir un carnet de commandes intéressant dans les prochains six à douze mois», poursuit Alain Tremblay. Il fait notamment référence à la volonté des acteurs de réduire leur empreinte environnementale.

Les autres unités de démarrage de Rheinmetall, qui se déclinent en plusieurs versions, sont utilisées par l’industrie tant civile (par exemple Purolator et Fedex) que militaire. «Nos systèmes sont sur tous les porte-avions de la marine américaine. On a aussi eu un contrat de mise à niveau des forces aériennes allemandes en juin», ajoute M. Tremblay. Rheinmetall Canada est maintenant le concessionnaire à l’international du Groupe Rheinmetall pour ces unités de démarrage.

Véhicules logistiques

Plus tôt cette année, Le Canada Français publiait que Rheinmetall Canada avait déposé une proposition dans le cadre de l’appel d’offres du Projet de modernisation des véhicules logistiques des Forces armées canadiennes (FAC). Le contrat, dont la valeur se situe entre 1 G$ et 5 G$, serait accordé en 2023 par Ottawa.

Les FAC souhaitent moderniser leur parc de véhicules logistiques légers et lourds, qui comprend également des remorques, des modules de véhicules et des ensembles de protection blindée. Ces bolides sont utilisés par les militaires pour transporter le personnel, l’équipement et les approvisionnements lors d’opérations menées au Canada et à l’étranger.

Deux prétendants ont été retenus : le consortium mené par Rheinmetall et General Dynamics Land Systems. «On se retrouve dans les phases d’évaluation technique des plateformes. Depuis près de six semaines, on a envoyé des véhicules à un centre d’essais aux ÉtatsUnis. Ils passeront au travers de près de quatre mois de tests. Après ça, des tests hivernaux vont avoir lieu», mentionne Alain Tremblay.

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