Logistik Unicorp teste ses exosquelettes dans son entrepôt

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Par Stéphanie MacFarlane
Logistik Unicorp teste ses exosquelettes dans son entrepôt
Des employés de l’entrepôt travaillent avec des lettes développés par Mawashi sciences et technologies, une autre entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Un projet pilote novateur est en cours depuis quelques mois chez Logistik Unicorp. Des employés de l’entrepôt travaillent avec des exosquelettes développés par Mawashi sciences et technologies, une autre entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ces équipements visent à améliorer la capacité physique et l’endurance des travailleurs tout en les aidant à manipuler les charges de manière sécuritaire.

L’entreprise technologique Mawashi, installée à ses débuts chez Logistik Unicorp, a élaboré l’exosquelette UPRISE pour le domaine militaire. Cet équipement qui s’inspire des lutteurs sumos permet aux soldats de transporter une charge de 50% à 80% de leur propre poids sans réduire leur mobilité. Comment? En répartissant la masse de l’équipement transporté sur l’ensemble du corps.

Depuis quelques années, Mawashi, maintenant établie sur la rue Pierre-Caisse, s’affaire à transposer cette innovation au domaine civil avec le développement de l’exosquelette UPLIFT. Lbbjectif? Réduire la fatigue et les risques de troubles musculosquelettiques chez les travailleurs.

Brandon Day et Julien Poissant, tous deux manutentionnaires chez Logistik Unicorp, font partie de l’équipe qui teste les exosquelettes.

Projet pilote

L’été dernier, sept exosquelettes de Mawashi ont fait leur entrée chez Logistik Unicorp dans le cadre d’un projet pilote. Ils servent aux activités de manutention. Dans le département des tissus, qui loge dans l’entrepôt de 220 000 pieds carrés, les employés reçoivent les commandes. Ils doivent retirer les rouleaux de tissu des palettes et les ranger aux bons endroits. Le poids d’un rouleau varie de 20 à 110 lb. Normalement, ils doivent les manipuler à deux.

«Avec l’exosquelette, ils peuvent manutentionner la plupart des tissus seuls», précise Nicolas Robert, chef de l’exploitation chez Logistik Unicorp. Mais surtout, la manipulation s’effectue de manière encore plus sécuritaire. «L’exosquelette permet de diminuer les charges sur les articulations et sur les muscles. Ça diminue les douleurs, la pression sur le dos et la fatigue», résume M. Robert.

Trois modules

L’exosquelette est composé de trois modules : un pour le dos, un pour les bras et un autre pour les jambes. Différentes combinaisons peuvent être faites, mais le module dorsal est nécessaire pour utiliser les deux autres.

Les unités sont disponibles en différentes grandeurs et sont ajustables, ce qui permet de les adapter à différentes tailles corporelles. Selon les modules choisis, il en coûte de 4000$ à 12 000$ par exosquelette. La version complète, composée des trois unités, coûte 12 000$.

Selon les données fournies par Mawashi, l’exosquelette UPLIFT peut augmenter l’endurance des utilisateurs de 40%. L’équipement permet de réduire l’activation musculaire de 20% à 70%, selon le mouvement et le muscle. Cela permet au travailleur de fournir moins d’efforts pour faire une tâche.

L’exosquelette, qui s’enfile en quelques mouvements, est muni d’un dispositif d’activation. Lorsqu’activé, l’équipement réduit l’utilisation des muscles durant la manipulation des charges. Autre gain : il vient supporter les mouvements de l’utilisateur. En d’autres mots, l’exosquelette l’oblige à bien forcer en l’empêchant de faire un faux mouvement.

L’exosquelette réduit l’utilisation des muscles durant la manipulation des charges et oblige l’employé à bien forcer, puisque l’équipement l’empêche de faire un faux mouvement.

Lorsque le dispositif est désactivé, le travailleur est libre de bouger comme il veut. Il peut s’affairer à d’autres tâches, comme conduire un charriot élévateur.

Évolution

L’exosquelette utilise une technologie passive, c’est-à-dire qu’il n’est pas alimenté par une batterie ou de l’électronique. Le projet pilote effectué chez Logistik Unicorp permet à Mawashi d’améliorer son produit pour le rendre plus fonctionnel.

Une deuxième version a été mise au point à partir des commentaires des employés. Pour rehausser le confort, des points de pression sur le corps ont été éliminés et les ajustements de l’exosquelette ont été améliorés.

Des modifications ont aussi été apportées au niveau des épaules pour accroître la mobilité et permettre un plus grand spectre de mouvements. La nouvelle mouture est aussi plus légère. De nouveaux matériaux ont été utilisés pour certaines composantes.

Santé et sécurité

Logistik Unicorp teste l’exosquelette dans ses différents départements pour voir où cet outil est utile. «Il y a 160 travailleurs dans l’entrepôt. Il faut voir dans quel rôle l’exosquelette fonctionne», poursuit Nicolas Robert.

Jusqu’à présent, il s’avère aidant pour les employés qui réalisent des tâches lourdes et répétitives. L’exosquelette peut aussi apporter des bienfaits aux travailleurs qui manipulent de petites charges, mais de manière répétitive. «L’exosquelette amène le travailleur à faire des mouvements sécuritaires et il limite les torsions lombaires», indique M. Robert. Le projet pilote doit se poursuivre jusqu’à l’été prochain.

Logistik Unicorp souligne quelle utilise l’approche scientifique pour améliorer de façon préventive la santé et la sécurité de ses travailleurs. «C’est pour la qualité de vie à long terme de nos employés. Cet outil permet de diminuer les efforts et de conserver l’intégrité physique des employés», enchaîne Nicolas Robert.

Innovation

L’exosquelette n’est pas la première innovation à faire son entrée chez Logistik Unicorp. L’entreprise du chemin du Grand-Bernier Nord travaille avec l’intelligence artificielle. Cette technologie a permis de limiter le nombre de pas quotidiens des travailleurs en analysant la disposition des articles dans l’entrepôt. «L’intelligence artificielle nous permet de créer la route idéale», expose Nicolas Robert.

Un autre projet intègre l’intelligence artificielle pour augmenter le nombre de commandes complètes transmises aux clients de sorte de réduire les gaz à effet de serre, de diminuer le potentiel d’erreurs et d’améliorer la satisfaction de la clientèle. De plus, des robots aident les employés dans l’entrepôt depuis 2019.

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