Les cabanes à sucre lancent un appel à la solidarité

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Par Stéphanie MacFarlane
Les cabanes à sucre lancent un appel à la solidarité
(Photo : Le Canada Français - Julien Saguez)

Près d’un an après avoir été forcées de fermer leurs portes en raison de la pandémie de la COVID-19, plusieurs cabanes à sucre de la région et de la province se mobilisent et lancent un appel de solidarité aux citoyens: apportez votre «cabane à la maison». Sans quoi, cette tradition québécoise, qui génère des millions de dollars en retombées économiques et des centaines d’emplois, sera en péril.

Lundi matin, l’initiative Ma cabane à la maison a été lancée aux quatre coins du Québec. Des 70 cabanes à sucre participantes, trois sont de Mont-Saint-Grégoire, soit l’érablière Au Toit Rouge, La Goudrelle et l’érablière Charbonneau, et une de Richelieu, soit l’érablière Raymond Meunier et fils.

«On demande aux gens d’aider les cabanes à sucre du Québec en achetant des boîtes de nourriture. C’est un mouvement de solidarité. Les 70 érablières qui y participent s’entraident. Ça nous donne de l’espoir. C’est un beau mouvement», souligne Mélanie Charbonneau, copropriétaire de l’érablière Charbonneau avec son conjoint Alexandre Jourdain.

Mélanie Charbonneau, copropriétaire de l’érablière Charbonneau, a réorganisé son entreprise pour réaliser des plats pour emporter, notamment dans le cadre de la campagne Ma cabane à la maison.

Parce que la cabane à sucre est une expérience gustative, mais aussi festive, les personnes qui commandent une boîte de repas prêts à réchauffer ou à cuisiner obtiendront un lien Web pour visionner un spectacle enregistré dans le fin fond des bois. Il met en vedette Daniel Boucher, Guylaine Tanguay, Yves Lambert et 2Frères. Ma cabane à la maison propose aussi une sélection musicale pour accompagner le repas.

Mélanie Charbonneau espère que les citoyens vont embarquer. «Ça va garder en vie la tradition québécoise d’aller à la cabane à sucre. Si ça ne fonctionne pas, 75 érablières vont mourir. Il y en a déjà 40 sur 200 qui ont fermé», indique-t-elle. Michel Gingras, copropriétaire de La Goudrelle avec ses frères Pierre et Luc, a récemment testé l’une des boîtes-repas. «Ça a fait du bien de manger un repas de cabane! C’est réconfortant», lance-t-il. Il souhaite que les gens soient au rendez-vous pour perpétuer cette tradition.

Plats pour emporter
Ignorant si les salles à manger pourront rouvrir d’ici la fin de la saison, les cabanes à sucre se sont tournées vers les plats pour emporter pour tenter de tirer leur épingle du jeu. «On s’est setté là-dessus, sinon on ne passera pas l’année», mentionne Mme Charbonneau.

«Ça va faire deux saisons de suite qu’on n’est pas en activité. Je ne connais pas une entreprise qui peut survivre sans revenu [autant de temps]. Une saison, c’est 90% de notre chiffre d’affaires», enchaîne Mélanie Charbonneau.

Plusieurs cabanes à sucre de la région qui ne participent pas à l’initiative proposent également des mets pour emporter. Et certaines, dont l’érablière Charbonneau, La Goudrelle, le Sous-bois, à Mont-Saint-Grégoire, et Entre l’érable et l’écorce à Henryville, mettent gratuitement à la disposition des gens leurs infrastructures de plein air. En contrepartie, les gens sont invités à les encourager en achetant des produits.

La Goudrelle offre généralement du travail à une centaine de personnes. Cette année, le nombre d’employés varie entre cinq et dix. Sur la photo, les frères Pierre, Luc et Michel Gringras, copropriétaires de l’érablière.

Retombées
Selon l’Association des salles de réception et érablières du Québec (ASEQC), les cabanes à sucre génèrent plus de 300 M$ en retombées économiques, en plus de leur apport touristique.

En temps normal, cette industrie offre du travail à plus de 6000 personnes, sans compter les emplois issus des fournisseurs et des distributeurs alimentaires. À titre indicatif, 85 personnes travaillent à l’érablière Charbonneau durant les sucres. Elles sont actuellement 12. Et à La Goudrelle, entre 110 et 130 employés y oeuvrent normalement. Leur nombre varie plutôt entre 5 et 10 cette année. À ces travailleurs s’ajoutent ceux des autres érablières de la région.

Tourisme Haut-Richelieu estime que le temps des sucres attire entre 300 000 et 400 000 visiteurs chaque année. En moyenne, un touriste excursionniste dépense 60$ dans la région. Et ce montant passe à 120$ par personne s’il y a de l’hébergement. L’ASEQC estime que l’initiative Ma cabane à la maison générera des retombées économiques de plus de 10 M$ en huit semaines au Québec.

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Franko
Franko
3 années

Lien pour le site web ??!!

Alain Fontaine
Alain Fontaine
3 années

Délicieux, frais et abordable !!! Les portions pour 4 étaient généreuses…même pour 6. Le spectacle virtuel est d’une superbe qualité. Tabarouette de bon show !!! La boîte achetée provenait de Cookshire » Le Chalet des Érables « . Nous recommandons d’encourager nos producteurs des Cantons !!