Le prix des terres agricoles atteint un nouveau sommet

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Par Stéphanie MacFarlane
Le prix des terres agricoles atteint un nouveau sommet
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La valeur des terres agricoles continue de croître au Québec. À près de 20 000$ l’acre, celle de la Montérégie vient d’atteindre un nouveau sommet. La hausse annuelle a toutefois été moins prononcée ici qu’ailleurs dans la province, selon le plus récent rapport de Financement agricole Canada (FAC).

Chaque année, FAC publie un rapport sur la valeur des terres afin de fournir un aperçu annuel des tendances régionales à l’échelle du Canada. Les données qui viennent d’être publiées représentent la valeur moyenne des terres agricoles cultivées en 2022.

L’an dernier, le prix moyen d’un acre s’est élevé à 19 700$ en Montérégie avec des écarts variant de 9300$ à 27 700$. L’année précédente, il fallait payer en moyenne 18 800$ pour cette même superficie. «Les terres de cette région offrent des rendements élevés et affichent la valeur par acre la plus élevée de la province», écrit FAC.

Depuis 1996, année où les données sont disponibles, c’est en Montérégie que les terres agricoles sont les plus chères au Québec, à deux exceptions près, selon FAC. En 2013 et en 2014, les valeurs étaient légèrement plus élevées dans Laurentides-Lanaudière.

Pression
Le prix des terres agricoles contribue à créer une pression chez les agriculteurs. «La valeur des terres fait en sorte que l’endettement des fermes est élevé. Le domaine agricole doit avoir 8$ d’actifs pour générer 1$ de revenu brut en moyenne. Les producteurs sont davantage sujets à être touchés par l’augmentation des taux d’intérêt, surtout quand elle est rapide comme ce fut le cas en 2022», indique Sébastien Robert, le président de l’UPA du Haut-Richelieu.

Il est d’avis que la valeur des terres en Montérégie a atteint un niveau plafond qui demeurera stable durant quelques années, notamment en raison de la hausse des taux d’intérêt.

Ailleurs au Québec
Dans la province, une augmentation du prix des terres agricoles de 11% a été enregistrée en 2022, alors que la variation était de 10% en 2021 et de 7,3% en 2020. «Au Québec, les hausses ont surtout été observées dans la première moitié de l’année, puis ont progressé à un rythme plus modéré dans la seconde moitié de l’année. La demande pour des terres agricoles bien situées est restée vigoureuse, et les recettes monétaires agricoles sont demeurées élevées pendant la majeure partie de 2022», lit-on dans le rapport.

La valeur de l’acre varie grandement d’une région à l’autre. C’est en Abitibi-Témiscamingue qu’elle est la moins élevée (1500$). Cette donnée est demeurée inchangée par rapport à 2021. Ailleurs au Québec, les valeurs oscillent entre 4400$ l’acre (Bas-Saint-Laurent-Gaspésie) et 18 300$ (Laurentides-Lanaudière). L’an dernier, c’est la région de Mauricie-Portneuf qui a enregistré la fluctuation la plus importante de la valeur de ses terres agricoles. Elle a crû de 19,2% pour se solder à 9800$ l’acre.

En Montérégie, la croissance a été de 4,8% en un an, une augmentation moins importante qu’ailleurs dans la province. Sébastien Robert rappelle les prix des terres ont crû ici bien avant qu’ils n’augmentent dans les régions périphériques. «Elles sont en rattrapage. Elles ne rejoindront pas les valeurs de la Montérégie parce que notre région est la plus productive. Par contre, dans les régions périphériques, les augmentations avaient été moins significatives dans les années précédentes», souligne M. Robert.

Au pays
Au Canada, la valeur des terres agricoles a augmenté de 12,8% l’an dernier dans un contexte marqué par de forts revenus agricoles certes, mais aussi d’augmentations élevées du prix des intrants et des hausses de taux d’intérêt.

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