Des fleurs coupées, de la ferme à votre table

Par Marie-Pier Gagnon
Des fleurs coupées, de la ferme à votre table
Audrey Bogemans, par le biais de son entreprise la Boîte VAM, propose pour la première fois cette année des bouquets de fleurs coupées. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Ajoutant une corde à son arc, la ferme Bogemans s’est lancée cette année dans la production de fleurs. Une nouvelle passion qui connaît déjà du succès et qui ravit les amateurs du mouvement slow-flowers qui est de plus en plus populaire au Québec.

En 2020, la famille Bogemans a profité de la pandémie pour mettre sur pied un nouveau service de boîte fraîcheur en se lançant dans la culture de fruits et légumes. Un test, comme se plaît à dire Audrey Bogemans, pour voir si cette passion pour la culture maraîchère était passagère ou bien ancrée. Un an plus tard, la Boîte VAM est là pour rester.

C’est en se lançant dans ce concept alimentaire, plus précisément en discutant avec les clients, que l’idée d’ajouter un volet floral au projet a germé. L’image du bouquet de fleurs champêtres trônant au centre d’une tablée qui met en vedette les produits de la ferme semblait parfaite. À l’automne 2020, la famille Bogemans a donc entrepris la planification de sa nouvelle culture.

Un projet faisant écho au mouvement slow-flowers qui consiste à privilégier une consommation responsable de fleurs en achetant directement auprès de producteurs locaux qui, eux, s’engagent à leur tour à respecter la terre tout en suivant l’ordre naturel des choses. Établie à Frelishburgh, l’entreprise Floramama est l’une des pionnières dans ce domaine.

100 variétés

Résultat, depuis juin, la famille Bogemans livre des bouquets sur une base régulière à ses clients qui ont opté pour un abonnement estival ou qui achètent sporadiquement. Pour y parvenir, on compte une centaine de variétés de fleurs plantées sur un demi-hectare de terre. Des fleurs qui rappellent l’enfance passée à jouer dans les champs; d’autres, plus raffinées.

Les variétés ne sont pas toutes indigènes, précise Mme Bogemans, mais elles sont toutes adaptées au climat local et poussent dans le champ. Plusieurs critères, dont leur moment de floraison, ont d’ailleurs mené à leur sélection. Une façon de s’assurer que, semaine après semaine, des bouquets différents en couleurs et en variétés seraient livrés aux clients.

Imprévus

Cette grande planification n’est pas sans imprévus. Parce qu’au même titre que les grandes cultures, qui sont la spécialité de la ferme, la culture de fleurs comporte son lot de défis, explique Mme Bogemans. Par temps de sécheresse, la croissance est ralentie et il faut irriguer les champs. Des maladies ou des insectes peuvent aussi s’attaquer aux fleurs.

Dans un environnement non contrôlé, il est donc difficile de prévoir avec certitude le moment de la floraison alors que la saison s’étire jusqu’en octobre. C’est d’ailleurs pour ça que la possibilité d’ajouter des serres en 2022 est étudiée. Un compromis qui dérogerait légèrement au mouvement slow-flowers, mais qui offrirait une planification plus aisée.

Pour ce qui est des intrants chimiques, Audrey Bogemans précise qu’ils ne sont utilisés qu’en ultime recours et qu’on préfère les biopesticides. La ferme est d’ailleurs reconnue à titre de ferme innovante par Équiterre en plus d’être membre de Régénération Canada. Elle utilise aussi ses propres abeilles pour favoriser la pollinisation.

Succès

Cette première saison n’est pas encore terminée que déjà Audrey Bogemans se dit heureuse de l’engouement. Non seulement cela lui a permis d’aller chercher une nouvelle clientèle, mais plus de la moitié des bouquets qu’elle produit chaque semaine sont livrés à l’extérieur de la région, faisant ainsi rayonner l’entreprise. Les abonnements de saison se sont avérés très populaires.

« Les gens sont souvent surpris de la grosseur des bouquets, mais pour nous, c’était important de recréer le même look qu’un bouquet qui provient du jardin d’un individu», explique Mme Bogemans. Ce qui s’inscrit parfaitement dans le mouvement de retour à la terre où la beauté des assemblages réside justement dans l’utilisation de fleurs légèrement imparfaites.

Les propriétaires n’excluent pas d’ouvrir éventuellement leurs champs de fleurs au public.

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