Début de saison difficile pour les maraîchers

Par Amélie Lamontagne
Début de saison difficile pour les maraîchers
Denise Chouinard est propriétaire d’Aux Jardins de Julie et Julien. Elle tient son kiosque au Marché public les mercredis et les samedis. (Photo : Le Canada Français - Julien Saguez)

Météo capricieuse, insectes ravageurs et augmentation du prix des intrants, le début de la saison estivale n’a pas été facile pour les maraîchers de la région. Heureusement, la clientèle du Marché public du Vieux-Saint-Jean est au rendez-vous.

Malgré un début de saison difficile pour les récoltes, les maraîchers sont heureux de retrouver leur clientèle. Marie-Josée Forget, propriétaire de la ferme Terre-Mère, à Saint-Jean-sur-Richelieu, se dit presque victime de son succès. «On est chanceux, on ne voit pas de diminution dans la demande, se réjouit la maraîchère. Même si on a moins de variété, on sait que nos habitués ne vont pas nous lâcher».

Pour certains producteurs, la canicule de mai leur a permis de semer plus tôt, mais le temps frais et pluvieux du mois de juin a affaibli les jeunes plants.

Météo atypique
C’est le cas pour l’entreprise maraîchère Aux Jardins de Julie et Julien, de Saint-Michel-de-Napierville. Le beau temps du mois de mai a permis une semence hâtive et l’épanouissement d’une première récolte. «Par contre, on va connaître une petite baisse à cause des grosses pluies. On a des plants qui ont été inondés», souligne la propriétaire Denise Chouinard.

En avant: Olivia et Angélie Lelièvre; à l’arrière: Marie-Josée Forget, Marc Lelièvre et Andréanne Cousineau, de la ferme Terre-Mère.

Le constat est similaire chez la ferme Terre-Mère. Marie-Josée Forget témoigne de la perte de nombreux semis qui ont pourri dans un sol détrempé. «L’an dernier, on s’était équipés pour faire face à la sécheresse, mais là, on se retrouve avec un surplus d’eau important», déplore-t-elle.

Jackie Valliear est propriétaire du Petit Verger du Village à Mont-Saint-Grégoire. Elle aussi a été victime de la pluie. Elle se désole de la perte d’une trentaine de livres de framboises qui ont moisi à la suite des précipitations abondantes du mois de juin.

Insectes
En plus de devoir s’ajuster aux caprices de dame Nature, les maraîchers voient leurs récoltes attaquées par des insectes ravageurs. Jackie Valliear est dépassée par l’abondance des scarabées japonais qui s’accumulent dans ses pommiers. «C’est vraiment fou cette année», s’exclame-t-elle lors de notre entretien téléphonique.

De son côté, Diane Chouinard a déjà averti sa clientèle que l’approvisionnement en courges sera plus difficile. Plusieurs plants ont déjà succombé au surplus d’eau. C’est maintenant la présence de perceurs de la courge qui vient affaiblir les plants restants.

Chez la ferme Terre-Mère, ce sont les pucerons qui posent problème. «Habituellement, on a des éclosions à deux ou trois endroits pendant l’été. Là, c’est une année record, il y en a presque partout», s’étonne la propriétaire.

Main-d’œuvre
Un autre enjeu au cœur des récoltes est celui de la main-d’œuvre. Sans employés pour la vente, deux kiosques qui occupaient chacun quatre tables ont quitté le Marché public.

Pour des raisons similaires, la ferme Terre-Mère doit limiter sa présence. Le kiosque n’est ouvert que les samedis. «On comprend que l’inflation touche aussi nos employés, mais en tant que petite entreprise, on n’a pas toujours la capacité d’offrir de meilleurs salaires», explique Marie-Josée Forget.

La propriétaire d’Aux Jardins de Julie et Julien déplore l’augmentation des tâches administratives liées à l’embauche de travailleurs étrangers. «On a beaucoup d’employés étrangers, et plus ça va, plus c’est difficile. C’est rendu qu’il faut passer plus de temps au niveau de l’administration qu’à cultiver», soutien Diane Chouinard.

Coût de production
Depuis le début de l’année, l’inflation est à la hausse et les producteurs de fruits et légumes sont aux premières loges pour constater l’augmentation du prix des intrants. Jackie Valliear, présidente du conseil d’administration du Marché public, estime qu’en général, les prix auraient augmenté de 15%.

L’Ukraine et la Russie étant de gros exportateurs d’engrais chimiques, la guerre entraîne des difficultés d’approvisionnement et une hausse marquée des prix. Certains maraîchers sont plus touchés que d’autres par les augmentations, mais la plupart affirment ne pas avoir modifié leurs prix par rapport à l’an dernier.

À lire aussi dans Le Canada Français du 4 août 2022:

Des idées pour attirer plus de gens au Marché public

 

 

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires