70 demandes en un an pour des terrains industriels

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Par Stéphanie MacFarlane
70 demandes en un an pour des terrains industriels
(Photo : Le Canada Français - Archives - Julien Saguez)

En un an, NexDev | Développement économique Haut-Richelieu a reçu 70 demandes d’information pour des terrains industriels dans le Haut-Richelieu, dont la très grande majorité visait le territoire de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ces projets potentiels représentaient un besoin en superficie estimé à environ 35 millions de pieds carrés. Or, il ne reste que 1 083 612 pieds carrés de terrains industriels répartis en quelques lots en sol johannais. Une situation qui fait perdre à Saint-Jean des opportunités d’investissements.

«Ces projets n’auraient pas tous vu le jour, mais il y en aurait sans doute eu davantage que les trois projets mentionnés dans votre article de la semaine dernière», souligne Mathieu Jeanneau, le président de NexDev.

Mathieu Jeanneau et Alain Paradis.

Dans l’édition du 30 mars, Le Canada Français rapportait qu’il ne restait que 2% des terrains disponibles dans les parcs industriels de Saint-Jean-sur-Richelieu. Un peu moins de 800 000 pieds carrés, répartis en deux ou trois terrains, sont disponibles dans celui de Saint-Luc, tandis que trois terrains, totalisant près de 290 000 pieds carrés, se trouvent du côté d’Iberville.

Et au rythme où les lots sont vendus, les parcs industriels seraient au maximum de leur capacité d’ici deux ans, maximum trois. Depuis le début de l’année, trois terrains industriels ont été vendus pour permettre à autant d’entreprises de Saint-Jean-sur-Richelieu de réaliser leur projet, soit Armoirex, Mobican et Reaction Dynamics.

Processus
Les autres requêtes reçues par NexDev dans la dernière année étaient destinées au futur parc industriel de Lacolle. Cette municipalité a récemment entamé les démarches pour se doter d’un nouveau secteur industriel d’un peu plus de deux millions de pieds carrés.

Les demandes reçues sont analysées. «Mais considérant le fait qu’il ne reste à peu près plus de terrains industriels, on rajoute des critères. Ce qui est dommage, c’est qu’on perd de belles opportunités d’investissements à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il faut qu’on puisse trouver des solutions pour être en mesure d’accueillir des entreprises qui souhaitent s’établir dans la région», enchaîne M. Jeanneau.

Ce dernier mentionne que certaines des demandes sont encore actives, mais la pénurie de terrains complexifie les dossiers.

Priorités
Le développement de la zone aéroportuaire de Saint-Jean-sur-Richelieu est une priorité pour NexDev, confirme Mathieu Jeanneau. La Ville a d’ailleurs confié le développement économique de l’aéroport et sa gestion à l’organisme. La semaine dernière, la mairesse Andrée Bouchard estimait qu’il faudrait patienter environ cinq ans avant de voir un premier projet industriel se réaliser à l’aéroport. Mathieu Jeanneau est d’avis qu’il faut accélérer la cadence.

«Cinq ans, c’est long. On peut trouver des façons pour que ces terrains soient disponibles en trois ou quatre ans tout en respectant toutes les obligations et les règles. C’est clairement l’une des pistes. La délégation de la gestion et du développement de cette zone à NexDev devrait contribuer à réduire ces délais, du moins, je l’espère», dit-il.

La densification et le redéveloppement de certains secteurs des parcs industriels font aussi partie de la solution pour dégager des pieds carrés. «Il y a des secteurs qui sont peu densifiés dans le parc industriel et il y en a qui peuvent être redéveloppés. C’est aussi quelque chose que l’équipe de NexDev travaille», poursuit M. Jeanneau.

Solutions innovantes
De son côté, Alain Paradis, président de la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu (CCIHR), voit d’un œil positif le fait que le conseil municipal actuel reconnait le manque de terrains industriels.

«L’administration précédente, par la voix de son maire, disait qu’on en avait suffisamment pour très longtemps alors que les employés municipaux disaient qu’il y avait un manque flagrant de terrains industriels», observe-t-il.

Maintenant que la situation est reconnue, M. Paradis souligne qu’il sera important de se doter d’un plan avec des livrables et un échéancier clair pour progresser. «J’insiste aussi sur le fait qu’il faut regarder les bons coups qui sont faits ailleurs au Québec et dans le monde», enchaîne-t-il, en disant «qu’il faut penser en dehors de la boîte».

«Il faut que la Ville agisse au même titre qu’elle l’a fait pour le centre de congrès ou le Vieux-Saint-Jean, ajoute Alain Paradis. Ça prend un plan de match avec des échéanciers et une reddition auprès de la population industrielle pour qu’elle voie que la ville bouge.» Sa crainte, qui est partagée par Mathieu Jeanneau, est que des entreprises quittent le territoire johannais faute d’espace.

@BV:Mathieu Jeanneau, président de NexDev | Développement économique Haut-Richelieu
@CP:(Photo Le Canada Français – Archives – Jessyca Viens-Gaboriau)

@BV:Alain Paradis, président de la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu
@CP:(Photo Le Canada Français – Archives – Jessyca Viens-Gaboriau)

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