Une ferme de Saint-Valentin accueille des «woofers»

Daniela Vargas Rojas drojas@canadafrancais.com

Une ferme de Saint-Valentin accueille des «woofers»
Stéphanie, Astrid Ammerlaan, Lisa Geis (une « woofer » en provenance de l'Allemagne) et Nathalie nettoient et préparent l'ail pour la vente.  (Photo : (Photo gracieuseté))

Productrice d’ail, de blé, de maïs et de soya entre autres, la ferme biologique Ammerlaan, située à Saint-Valentin, accueille des «woofers», c’est-à-dire des voyageurs provenant des quatre coins du monde qui réalisent un séjour à la ferme en échange de quelques heures de travail. Le projet, initié en 2016, est un réel succès pour la famille Ammerlaan qui profite de cette occasion pour aller à la rencontre d’autres cultures.

«Nos voisins reçoivent des  »woofers » depuis 20 ans pendant l’été. C’est une idée qui nous attirait beaucoup. Quand on est devenus biologiques, on a décidé de se lancer dans le projet parce qu’on s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup plus de travail manuel à faire. Donc, l’idée de recevoir des jeunes qui venaient nous donner un coup de main, surtout pour la récolte de l’ail, est super pour nous», affirme Astrid Ammerlaan, qui gère la ferme en compagnie de son mari et de ses deux enfants Anne et Thomas.

Elle explique que le programme de «woofing» est une bonne alternative pour pallier le manque de main-d’oeuvre dans les fermes, plus particulièrement pour le travail manuel. Toutefois, elle affirme que les «woofers» ne remplacent pas le travail effectué par les travailleurs de l’Union des producteurs agricoles qui sont engagés au printemps ou à l’automne pour réaliser des travaux ponctuels. 

Fonctionnement

Astrid Ammerlaan mentionne qu’il n’est pas difficile d’encadrer des jeunes qui n’ont pas une formation en agriculture. Elle leur montre comment réaliser des tâches simples, telles que le ramassage des mauvaises herbes, la récolte ou la préparation de l’ail pour la vente. En échange, elle leur offre un toit où dormir en plus de laver leurs vêtements et de leur offrir trois repas par jour.

Les jeunes viennent de l’Australie, de l’Iran, de Taïwan, du Mexique, de la France ou de l’Allemagne. Ils logent au sous-sol de la ferme où la famille Ammerlaan a aménagé un espace pour eux. Pour travailler dans une ferme, les participants s’inscrivent sur le site internet WWOOF où ils choisissent l’endroit de leur choix. Ils entrent en contact avec les propriétaires qui décident s’ils reçoivent ou non le jeune. Dans le cas de la famille Ammerlaan, la plupart des jeunes restent trois semaines. En moyenne, quinze voyageurs visitent la ferme chaque année pendant l’été, lors des récoltes. 

Partage culturel

«On se retrouve avec de jeunes idéalistes qui aiment l’agriculture biologique et qui veulent faire leur part pour la planète. Pour nous, c’est comme voyager parce qu’ils discutent avec nous et ça nous donne une vision différente du monde. On a eu une jeune femme de Taïwan qui communiquait avec nous par gestes. Elle a réussi à nous raconter qu’elle habitait au treizième étage d’un grand immeuble dans la grande ville de Taipei et que ça lui faisait du bien de vivre à la campagne avec nous. Je traite ces jeunes comme j’aimerais que mes enfants soient reçus lorsqu’ils voyagent», ajoute la mère de famille. 

Pour la famille Ammerlaan, il s’agit d’un moyen d’encourager les jeunes à voyager d’une manière sécuritaire et à sortir de leur zone de confort. «Je suis fière de l’histoire de certains jeunes qui sont passés par la ferme. On avait reçu une jeune femme qui n’était jamais sortie de la ville de Québec. Elle était très inquiète quand elle est arrivée ici parce que ses parents la protégeaient beaucoup. Quelques années plus tard, elle est revenue nous visiter pour nous raconter qu’elle avait voyagé partout au Canada», mentionne Mme Ammerlaan avec enthousiasme. 

Avant la fin de la visite des jeunes, les hôtes leur demandent de cuisiner un repas et de préparer un PowerPoint pour présenter la musique et les traditions de leur pays d’origine. «Cette expérience nous permet de voyager et d’apprendre plus sur d’autres cultures, mais aussi d’avoir un peu plus d’aide à la ferme», conclut Astrid Ammerlaan.

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