Alors que la situation du marché locatif à Saint-Jean-sur-Richelieu devient de plus en plus préoccupante ces dernières années, les plus récentes données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) montrent que le taux d’inoccupation est passé de 0,8% à 0,4% sur le territoire en l’espace d’un an. Le nombre de logements inoccupés est de seulement 56.
La SCHL a publié la semaine dernière son Rapport sur marché locatif, dont les données ont été colligées en octobre 2023. Le taux d’inoccupation des logements de la municipalité est de 0,4%. Plus précisément, le taux d’inoccupation des appartements de deux chambres (4 1/2) est de 0,1%, et celui des appartements à trois chambres et plus est de 0,3%. Quant aux données pour les studios et les appartements d’une chambre, elles ne sont pas disponibles.
À titre indicatif, le taux d’inoccupation est de 0,4% à Trois-Rivières, de 0,5% à Granby, de 1,3% à Sherbrooke, de 1,6% sur l’île de Montréal et de 1,9% à Saint-Hyacinthe.
Situation difficile
«Il s’agit de taux très faibles, mais Saint-Jean ne fait pas exception à ce qu’on voit un peu partout en banlieue dans la province», indique l’économiste de la SCHL Francis Cortellino.
Selon lui, la demande locative est accentuée par plusieurs facteurs, dont le ralentissement de l’accession à la propriété et la migration internationale. «En ce moment, c’est difficile pour les premiers acheteurs d’accéder à une propriété, entre autres en raison de la hausse des prix et des taux hypothécaires. Les jeunes restent donc locataires plus longtemps qu’avant. Il y a aussi de plus en plus de résidents non permanents qui s’installent au Québec et la plupart d’entre eux sont locataires», explique-t-il. Dans les dernières années, la MRC du Haut-Richelieu a notamment connu des gains migratoires assez importants.
Loyer
Pour ce qui est du loyer moyen des logements occupés à Saint-Jean-sur-Richelieu, il demeure assez stable. Il est passé de 877$ à 890$ entre 2022 et 2023. Quant aux données sur les logements inoccupés, elles sont absentes du rapport.
Cependant, en consultant différentes plateformes comme Marketplace et Kijiji, on constate rapidement que les prix des quelques logements à louer sont gonflés. Pour des appartements de deux chambres et plus, les prix se situent majoritairement au-dessus de 1000$.
Déménagements
En 2022, seulement 6,1% des locataires johannais ont déménagé, ce qui représentait le taux le plus bas de toute la région du Grand Montréal, ainsi que l’un des plus faibles de toute la province. Un an plus tard, ce taux de rotation monte toutefois à 9,6%.
« Ce résultat à la hausse est surprenant. Cela peut être expliqué par un événement dans un immeuble se trouvant dans l’échantillon de notre enquête, et qui pourrait avoir provoqué plus de rotation », mentionne l’économiste.
Ce dernier rappelle que malgré la hausse, il s’agit d’un taux assez faible si l’on compare avec les années 2019 (13,2%), 2020 (13,4%) et 2021 (10,4%).
Prévisions
Sans avoir de prévisions pour le marché locatif à Saint-Jean-sur-Richelieu précisément, M. Cortellino s’est exprimé sur celles pour l’ensemble de la région de Montréal et ses environs, dont le territoire johannais fait partie.
« L’an dernier, on a observé un ralentissement des mises en chantier, incluant des projets locatifs. Le fait qu’il y ait eu moins de projets démarrés en 2023 signifie qu’il y aura également moins de logements prêts à l’occupation cette année. Avec la demande locative qui demeure forte, je crois que l’on peut s’attendre à ce que le marché reste assez tendu », de conclure l’économiste de la SCHL.
