Les lingettes nettoyantes sont un vrai fléau dans le réseau d’égout sanitaire de la ville. Elles bloquent les postes de pompage, endommagent les équipements de l’usine d’épuration et peuvent même causer des refoulements à la maison.
La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu rappelle aux résidents, commerces et institutions l’importance de ne pas jeter de lingettes nettoyantes ou tout autre déchet indésirable à la toilette, dans le lavabo ou dans les égouts.
Même si elles sont parfois identifiées comme biodégradables, il n’en est rien. Les lingettes jetables mises dans les toilettes n’ont pas le temps de se dégrader durant leur parcours.
Bloquée
Il ne se passe pas une semaine sans que des employés des Travaux publics soient appelés à déboucher une pompe bloquée. Une centaine d’entre elles sont réparties aux quatre coins de la ville dans les nombreux postes de pompage.
« Ça prend deux à trois heures de travail pour la débloquer par une équipe de deux personnes. Il arrive aussi que les déchets causent des bris aux pompes. Elles sont capables d’en prendre, mais ça finit par dépasser leurs capacités », explique Sébastien Marquis, chef de la Division assainissement au Service des infrastructures et gestion des eaux.
Cheveux et tissu
Les lingettes ne sont pas les seules grandes responsables des avaries. D’autres déchets sont susceptibles de causer des dommages, en particulier les morceaux de tissu et les cheveux, qui finissent par s’accumuler en boulettes.
La toilette n’est pas une poubelle, insiste M. Marquis. Les déchets envoyés dans l’eau, y compris les tampons sanitaires, nuisent au libre écoulement des eaux usées dans les conduites. « Tout ça finit par s’agglomérer, ce qui occasionne aussi des refoulements dans les résidences », souligne-t-il. Les lingettes doivent donc toujours être mises aux ordures ménagères.
Un autre mythe laisse croire que le marc de café dégraisse les tuyaux. C’est faux, affirme le chef de la Division assainissement. Le résidu se compacte comme du sable et peut aussi provoquer des dégâts.
150 tonnes
Chaque année, 150 tonnes de déchets indésirables sont jetées à la toilette et au lavabo. À l’usine d’épuration située sur la rue du Parc, dans le secteur Saint-Luc, l’étape initiale du dégrillage permet de retirer une foule d’ordures inusitées, comme des serviettes hygiéniques, des condoms, de la soie dentaire, des gants et des masques sanitaires.
Aussi incompatibles avec l’égout, les résidus de table se destinent au bac brun pour être revalorisés en compost. Quant aux médicaments périmés, ils sont acceptés gratuitement dans les pharmacies. Lorsqu’ils sont relâchés dans la nature, les médicaments risquent de polluer la rivière Richelieu et d’attaquer sa biodiversité.
