Le maire de Saint-Jean-sur-Richelieu, Alain Laplante, veut que la Ville exproprie l’immeuble du 295, Richelieu, dans le Vieux-Saint-Jean. Pour lui, la valeur patrimoniale du bâtiment ne fait pas de doute.
Lors de la dernière séance du conseil, le maire a demandé que soient entreprises les démarches en vue d’exproprier le bâtiment incendié il y a un an. Rappelons que cet immeuble est l’un des plus vieux du centre-ville. Il a la particularité d’avoir résisté au Grand feu de 1876.
Un incendie l’a ravagé l’an dernier alors qu’un acheteur se montrait intéressé à en faire la réfection. Depuis, le bâtiment a été laissé à la merci des intempéries. Une partie du revêtement de toiture en tôle a même été enlevée parce qu’elle menaçait d’être emportée par le vent.
Depuis un an, la Ville et le propriétaire ont une vision opposée du dossier. Un rapport d’ingénieur commandé par l’acheteur potentiel conclut que le bâtiment n’est pas récupérable. La Ville a fait le même exercice pour en arriver à un résultat contraire.
Démolition
Dans une récente entrevue au journal, Luc Castonguay, directeur du Service de l’urbanisme, de l’environnement et du développement économie a déclaré que le promoteur serait sur le point de demander un permis de démolition. Le maire ne veut pas attendre cette issue.
Linda Bonneau, directrice adjointe du Service de l’urbanisme indique qu’il n’y a actuellement aucune démarche d’expropriation en cours. Pour l’heure, le service étudie la procédure à suivre pour procéder à l’expropriation du bâtiment. Il faudra une résolution du conseil pour entamer formellement la procédure.
Notons que la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme prévoit des dispositions en ce sens dans un quartier qui fait l’objet d’un PPU, un programme particulier d’urbanisme. C’est le cas pour le Vieux-Saint-Jean. En outre, la loi 122, adoptée l’an dernier, a introduit de nouvelles dispositions à ce sujet. La municipalité a la possibilité d’exproprier le bâtiment pour le rénover ou le remettre sur le marché.
Rappelons que l’homme d’affaire Georges Coulombe ( http://gestioncoulombe.com/ ) a manifesté un intérêt pour rénover ce bâtiment. Ce dernier a déjà sauvé de la démolition deux bâtiments de la rue Richelieu. Il a aussi rénové de nombreux édifices prestigieux du Vieux-Montréal. Enfin, pour quelqu’un qui veut démolir, on peut présumer que la valeur marchande de l’immeuble ne correspond guère plus qu’à la valeur du terrain amputée des coûts de démolition.
