Depuis le début de l’hiver, l’espace Partage-Don ta bouffe situé sur la rue Laurier près de la bibliothèque Adélard-Berger a gagné en popularité auprès des citoyens. Par le biais des réseaux sociaux, la communauté se mobilise pour offrir des denrées au suivant. Une initiative qui est saluée par les voisins du quartier et par la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Toutefois, les consignes ne sont pas toujours respectées. Des vêtements, des restants de nourriture ou de la viande ont été retrouvés sur les étagères de l’abri extérieur.
La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu et Alternative Aliment-Terre, les instigateurs du projet, demandent aux citoyens de respecter les instructions qui sont affichées sur la pancarte située à l’intérieur de l’abri. Que ce soit pour offrir des aliments comme les fruits et légumes frais entiers, des denrées sèches dans leur emballage d’origine ou des conserves, les consignes sont claires.
« Il y a des personnes qui laissent de la viande ou des restes de la veille sur les étagères. Le problème est que, même si l’hiver il fait froid, la température peut parfois monter jusqu’à 7 degrés. Les aliments ne se conservent donc pas aussi bien. On demande aux personnes de ne pas laisser de viande ni d’autre aliments dont la chaîne de froid doit être respectée. Même les plats cuisinés peuvent se détériorer s’il y a intempérie », affirme Emmanuelle Aubry, coordonnatrice d’Alternative Aliment-Terre.
Les créateurs du projet demandent à la population de sentir les aliments et de vérifier la texture et la couleur avant de les prendre pour les amener chez eux. Ils veulent éviter que les gens prennent des aliments impropres à la consommation. Pendant l’hiver, il y a seulement des étagères pour déposer les aliments. Un frigo est installé sur les lieux à compter du 1er mai jusqu’à la fin octobre de chaque année.
Des vêtements
La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a trouvé des sacs de dons de vêtements à l’extérieur et à intérieur de l’abri. Des citoyens ont installé des crochets pour permettre aux donateurs de suspendre leurs sacs. Cependant, il est déconseillé de laisser des vêtements à l’extérieur, car ils peuvent se détériorer à cause de l’humidité.
« On ne veut pas mettre des bâtons dans les roues. C’est un très beau geste de générosité. On regarde la situation évoluer et on espère que les gens respecteront plus les consignes. Notre rôle est de sensibiliser les personnes pour qu’elles ne déposent pas de vêtements près de l’espace. Pour les dons, il y a des boîtes jaunes placées un peu partout à Saint-Jean dans lesquelles les personnes peuvent déposer leurs articles », ajoute Mme Aubry.
Implication citoyenne
Selon Emmanuelle Aubry, c’est le premier hiver que la popularité de l’espace libre-service est en augmentation. Les principaux donateurs sont des citoyens sensibilisés au gaspillage alimentaire. L’initiative aide principalement les familles à faible revenu comme les mères monoparentales, les personnes sans emploi et celles qui travaillent au salaire minimum.
« Les personnes qui font des dons dans l’espace libre-service sont monsieur madame Tout-le-Monde qui vient en aide à ceux qui sont dans le besoin. Ils publient sur les réseaux sociaux une photo avec les aliments qu’ils viennent de déposer. De ce que j’ai appris, les aliments partent dans les heures qui suivent. Il y a de nouveaux aliments quasiment une fois par jour », maintient Emmanuelle Aubry.
Les citoyens publient sur le groupe Facebook « Spotted Le Vrai Saint-Jean-sur-Richelieu » au moins une fois par semaine des photos de denrées déposées. L’implication est telle que des citoyens engagés ont installé une armoire additionnelle au début de l’hiver et ils ont renforcé les tablettes déjà existantes.
« En ce moment, aucun organisme n’est responsable de porter le projet. L’été dernier, un organisme gérait les bénévoles qui surveillaient l’abri et faisait également de la sensibilisation. Pendant l’hiver, comme le frigo n’est pas là, il n’y a personne qui est responsable du projet. Les citoyens se sont approprié les lieux, c’est super, mais on veut qu’un organisme porte le projet pour que les directives soient respectées », réitère la coordonnatrice d’Alternative Aliment-Terre.
Selon elle, le même type de projet a gagné aussi en popularité depuis un an dans les municipalités comme Saint-Alexandre ou Marieville. À la différence de Saint-Jean-sur-Richelieu, le frigo est disponible toute l’année. Des organismes communautaires ont la tâche de garder le frigo à l’intérieur de leur bâtisse pour que les citoyens puissent continuer à s’en servir.