Les organismes dénoncent en bloc « les dons sauvages »

Les organismes dénoncent en bloc « les dons sauvages »
Des dons sauvages laissés sur la rue Foch au Centre de Partage Communautaire Johannais.  (Photo : (Photo Canada Français-Jessyca Viens-Gaboriau))

Plus de la moitié des vêtements, vaisselle, jouets et autres objets laissés par les citoyens dans les boîtes de dons est jetée à la poubelle. La plupart des articles sont tellement en mauvais état que rien ne peut être fait pour les sauver. Les quatre organismes qui récupèrent les dons dénoncent en bloc ce qu’ils appellent « les dons sauvages ». Afin de mieux gérer les dons, les organismes responsables de vider les boîtes demandent à la population de ne pas donner des biens souillés, brisés ou tachés. Ils souhaitent également que les tissus soient emballés dans des sacs en plastique pour éviter que la pluie et l’humidité les endommagent.

Depuis la pandémie, le Centre d’action bénévole d’Iberville (CABIR), le Centre de Partage Communautaire Johannais et les deux Sociétés Saint-Vincent de Paul de Saint-Jean-sur-Richelieu et de Saint-Luc voient leurs boîtes déborder d’objets inutilisables.

« On a tous des histoires d’horreur. La pire fois, c’est quand un de nos jeunes qui collectait a trouvé dans la boîte un siège de bébé souillé d’excréments d’enfant. Celui qui a ramassé m’a dit : »Les gens n’ont pas de bons sens. Ils n’ont pas nettoyé.» Je parle cette fois d’un cas extrême. Toutefois, il représente une partie de ce que nos bénévoles vivent », affirme Jean Lamoureux, président du Centre de Partage Communautaire Johannais. 

Bénévoles en danger

Trois fois par semaine, les bénévoles des quatre organismes font le tour des 18 boîtes qui se trouvent aux quatre coins de Saint-Jean-sur-Richelieu. Les lundis, mercredis et vendredis, ils doivent s’aventurer à l’intérieur des boîtes pour récupérer les objets. Épuisés et découragés par la quantité de déchets, certains quittent les organismes. D’autres mettent parfois leur sécurité en danger lorsqu’ils ramassent de la vaisselle brisée, des boîtes de conserve vides ou des seringues.

« On a déjà eu un bénévole qui s’est coupé la main en essayant d’aller chercher un sac. Quand il l’a pris, il s’est coupé avec un morceau de vaisselle brisé. Il a décidé de nous quitter après cet incident. C’est compréhensible et triste en même temps parce qu’on manque de volontaires. On a besoin de bénévoles et on les perd depuis un bon moment à cause des situations comme ça », raconte Élizabeth Boucher, la directrice du CABIR.

Les organismes sont à la recherche de bénévoles qui aimeraient donner quelques heures pour la cause. « Pour nous, une heure ou deux heures font toute la différence, car on reçoit énormément de choses. C’est bien d’avoir des dons, mais des choses que les gens eux-mêmes seraient prêts à acheter », affirme M. Lamoureux.

Bien donner

À cause des fortes pluies de cet été, une partie des dons mal emballés a été endommagée. Certains vêtements sont parfois déposés directement dans le conteneur de métal et doivent être jetés, car une fois trempés, ils prennent l’humidité, et de la moisissure peut se développer. Pour réussir à récupérer le plus de dons possible, les organismes demandent aux gens de laver, sécher et mettre les dons en tissu dans des sacs noirs bien fermés. 

Également, lorsque les gens souhaitent donner des objets en vitre tels que des assiettes, décorations et autres objets de cuisine, ils doivent les déposer directement à la porte des organismes ou dans les friperies. Aucun don ne doit être laissé sur le sol, car il peut être abîmé plus facilement. 

« Pendant l’été, des citoyens ont laissé des boîtes de dons ouvertes. Alors, lorsqu’il pleut, l’eau rentre et mouille tout ce qui est à l’intérieur. Comme les vêtements sont déposés directement sans sac, lorsque nos bénévoles viennent les chercher, ils ne sont déjà pas en bonne condition. Il faut rappeler aux gens qu’on ne fait pas de miracles. Si une patte manque à une chaise, on ne pourra pas la réparer, même chose, pour les jouets brisés ou les vêtements sales, on ne peut pas les laver non plus », ajoute la directrice du CABIR. 

Cette grande négligence met en péril la mission des organismes communautaires. Grâce aux dons vendus dans les friperies, les organismes financent une partie de leurs activités. La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu compte installer des affiches sur les boîtes pour expliquer à la population la façon adéquate de donner. Les citoyens peuvent également s’informer des bonnes pratiques au sjsr.ca/recuperation-vetements.

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Damien julien
Damien julien
10 mois

Assez drôle de lire qu’il manque de volontaire . J’ai du temps de libre et j’ai été à vos organisme pour du bénévolat. Il avait un formulaire compliqué . J’ai même du aller au palais de justice sortir un papier prouvant que je n’ai pas de casier judiciaire . Finalement je n’ai jamais eux de retour d’appel . Vous préférer prendre les sortie de prison en travaux communautaire . Ces ironique quand vous m’avez fait déplacer au palais de justice….

Jean Audette
Jean Audette
10 mois

Ça prendrait quelqu’un en permanence pour quelques temps sinon il a été prouvé pendant la pandémie que de faire confiance à la population n’empêche pas les « irresponsables » d’agir comme bon leur semble