Elles ont tardé à arriver, mais elles sont finalement là. Les oies des neiges, que l’on peut généralement admirer dès la mi-novembre dans le Haut-Richelieu, sont plutôt arrivées dans la semaine du 11 décembre. Diverses raisons peuvent expliquer la venue tardive des oies des neiges, indique Réal Boulet, du Club d’ornithologie du Haut-Richelieu (COHR).
Selon M. Boulet, les combinaisons de températures survenues ces dernières semaines et qui ne sont pas des plus propices pour ces oiseaux pourraient expliquer leur arrivée tardive.
Les oies des neiges s’arrêtent généralement dans la région par milliers pour se reposer et s’alimenter. « La quantité d’oies des neiges que l’on peut observer est aussi une donnée intéressante cette année parce qu’elles semblent bien moins nombreuses à se déposer sur la rivière », souligne M. Boulet.
En date du vendredi 15 décembre au matin, on pouvait en compter environ 25 000 sur l’eau, près du pont Félix-Gabriel-Marchand. Lors de certaines années antérieures, on pouvait toutefois en voir plus de 100 000 dans les environs. « Il faut cependant savoir que le nombre observé de cette espèce varie très souvent d’année en année en fonction du climat », précise le passionné d’ornithologie.
Niveau de l’eau
Une théorie qui pourrait possiblement expliquer la faible quantité d’oies des neiges sur la rivière cette année serait le niveau élevé de l’eau. « Le niveau de l’eau peut avoir un impact sur leur comportement. Quand il est plus bas, les oies des neiges peuvent se déposer sur des roches. Au moment où l’on se parle, les roches sont submergées et le courant de l’eau est assez fort. Il serait donc plus difficile pour les oiseaux de se reposer sur la rivière », mentionne Réal Boulet.
Ce dernier croit cependant que le nombre d’oies des neiges dans le Haut-Richelieu serait plus élevé que 25 000, puisque plusieurs seraient réparties dans les terres agricoles de la région. « Elles se nourrissent entre autres de maïs dans les champs, et aussi de racines », indique-t-il.
Grippe aviaire
L’an dernier, le passage des oies dans la région avait été marqué par le virus de la grippe aviaire qui avait causé la mort de nombreuses d’entre elles. Cette année, il semblerait que l’on ne remarque pas de si grands impacts. « On dirait que la situation est passée », commente M. Boulet.
Celui-ci a également remarqué la présence de jeunes oies des neiges dans les parages, une particularité que l’on ne retrouvait pas nécessairement en 2022. Le gel persistant dans le Grand Nord avait causé une saison de nidification particulièrement difficile au printemps précédent. Pour les curieux qui souhaiteraient observer les jeunes oiseaux, ils sont reconnaissables par leur plumage de couleur grise plutôt que blanche comme les plus vieux.
Durée
En ce qui concerne la durée du passage des oies dans le Haut-Richelieu, elle sera déterminée par les températures des prochains jours. « D’habitude, ce sont le froid et la neige qui poussent ces oiseaux migratoires à partir. On verra ce que la météo leur réserve », de conclure Réal Boulet.