Les files d’attente s’allongent pour de l’aide alimentaire

Par meganchampagne
Les files d’attente s’allongent pour de l’aide alimentaire
Les files d’attente pour le dépannage alimentaire de la Société Saint-Vincent de Paul de Saint-Jean ne cessent d’augmenter depuis le début de l’année. Jusqu’à 150 personnes vont y chercher de la nourriture le vendredi. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

En cette période qui marque la fin de la saison estivale, la Société Saint-Vincent de Paul (SSVP) de Saint-Jean voit son nombre de bénéficiaires augmenter rapidement. L’équipe de l’organisme craint que la situation se détériore dans les prochains mois.

«D’habitude, c’est une période relativement plus tranquille pour nous, comparativement au temps des Fêtes, par exemple. Cependant, on vit présentement une situation de jamais-vu, où notre achalandage augmente sans cesse», indique Ian Labelle, directeur général de l’organisme d’entraide.

«Le nombre de bénéficiaires ayant besoin de nos dépannages à chaque deux mois a augmenté de 12 %, si l’on compare avec l’an dernier, à pareille date», poursuit-il.

Files d’attente

Pour ce qui est de l’aide hebdomadaire, M. Labelle dit avoir observé une augmentation fulgurante des files d’attente à l’extérieur des bureaux de cet organisme qui distribue des surplus les mardis et vendredis, sur la rue Laurier.

«Depuis le mois de janvier, j’estime que nous sommes passés de files d’attente de 40 à 90 personnes les mardis et de 80 à 150 personnes les vendredis. Avant, nos débuts de mois étaient tranquilles, mais je sens que les gens ne peuvent vraiment plus se passer de notre aide et ça ne fait que commencer», souligne notre interlocuteur.

«Je constate une insatisfaction et une fatigue générale des gens en raison de la situation économique dans laquelle on baigne présentement. J’ai même un aîné qui m’a confié que ça lui rappelait les temps de guerre», d’enchaîner M. Labelle.

Coûts

Parmi les raisons qui incitent les gens à se tourner vers cet organisme, il y a évidemment l’inflation galopante que nous vivons. D’autres viennent aussi en raison de situations exceptionnelles comme une maladie. «On revoit également des gens qui n’étaient pas venus depuis des années et qui retombent dans la pauvreté. C’est très malheureux, car ils sont obligés de se déplacer de ressource en ressource pour subvenir à leurs besoins», déplore Ian Labelle. Il fait aussi remarque que le frigo communautaire du parc Alphonse-Lorrain se vide en seulement quelques minutes chaque fois qu’il est rempli.

Immigration

Une autre situation préoccupante est l’arrivée d’un plus grand nombre de travailleurs étrangers dans la région. Souvent sans repères, ces derniers doivent avoir recours à la SSVP et à L’ANCRE du Quartier de l’emploi.

«Pour les aider, je fais des paniers de bienvenue avec des denrées. Avant, j’avais environ une famille par mois, mais en ce moment, ça explose. On a aussi appris que 40 familles arriveraient bientôt», note M. Labelle tout en émettant l’avis que les entreprises qui embauchent ces personnes devraient faire plus d’efforts pour les aider à s’intégrer.

Dons

Rappelons que cet organisme ne reçoit aucune subvention gouvernementale pour remplir sa mission. La SSVP de Saint-Jean doit donc compter sur la générosité de la population et des entreprises.

«Le comptoir vestimentaire de la rue Saint-Jacques fonctionne très bien, ce qui nous permet de récolter de l’argent. Nous avons aussi nos partenaires corporatifs fidèles, mais nous aurions besoin que plus d’entreprises locales nous soutiennent. Nous n’avons pas seulement besoin d’eux pendant la guignolée», mentionne M. Labelle.

Pour faire un don en ligne à la SSVP de Saint-Jean ou pour devenir bénévole, il suffit de consulter le site Web ssvpstjean.org. Il est aussi possible de magasiner et de donner des vêtements ou des objets au comptoir vestimentaire situé au 747, rue Saint-Jacques.

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