Plusieurs intervenants issus des milieux de l’éducation et de l’employabilité ainsi que des employeurs et des élus ont participé à une journée d’échanges et de concertation sur la place des femmes dans les métiers à prévalence masculine, le 31 mai, à Saint-Jean-sur-Richelieu. L’un des constats de ces discussions, desquelles résultera un plan d’action pour permettre l’avancement des femmes dans ces secteurs d’activité, est qu’elles sont peu informées sur les divers métiers non traditionnels.
«On a mis la table en présentant les enjeux et la situation actuelle. On constate que les femmes ne connaissent pas l’ensemble des emplois dans des milieux non traditionnels et qu’ils leur permettraient d’améliorer leurs conditions», explique Martine Groulx, directrice générale du Quartier de l’emploi.
Or, l’accessibilité à un métier à prévalence masculine, qui se définit comme un emploi occupé majoritairement par des hommes et où l’on retrouve moins de 33% de femmes, peut être une façon d’améliorer la condition socio-économique de la gent féminine, notamment parce que ces emplois sont généralement mieux rémunérés que ceux à prévalence féminine.
À titre d’exemple, Martine Groulx souligne qu’une éducatrice à l’enfance et une aide-infirmière peuvent avoir respectivement un taux horaire de 12$ à 25$ et de 19$ à 23$, tandis qu’une électricienne peut être rémunérée entre 17$ et 38$ de l’heure et une machiniste entre 15$ et 35$ de l’heure.
Parmi les emplois en demande dans le Haut-Richelieu, notons ceux d’électromécanicienne, d’électricienne, de dessinatrice industrielle et de technicienne en informatique, en génie mécanique, en installation et réparation de matériel de communication.
Freins
Outre cette méconnaissance, Martine Groulx souligne que l’accès des femmes aux métiers traditionnellement masculins est aussi freiné par divers aspects, notamment la conciliation travail/famille, tant pour la formation que pour le choix du travail, et ce, malgré le fait que les hommes occupent de plus grandes responsabilités familiales que jadis.
Certaines femmes peuvent aussi avoir un faible réseau d’entraide, avoir un accès difficile aux services de garde lorsqu’elles ont un horaire atypique et ne pas avoir accès à un système de transport en commun adéquat.
Plusieurs préjugés demeurent également bien présents dans les milieux de travail, notamment sur les capacités et aptitudes des femmes. Or, leur inclusion peut amener divers avantages.
«Des entreprises nous ont mentionné, entre autres, que les femmes développent des méthodes de travail plus sécuritaires qui ont un effet d’entraînement positif sur tout le personnel et qu’elles ont une plus grande facilité de communication entraînant un impact positif sur l’ambiance et le climat de travail», souligne Martine Groulx.
Cette dernière ajoute que les entreprises du Haut-Richelieu sont assez ouvertes à embaucher des femmes dans des métiers non traditionnels, «mais on a plus d’offres d’emploi que de femmes», poursuit-elle.
Pénurie
Martine Groulx croit que dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, la gent féminine peut faire partie de la solution. «On pense rapidement aux immigrants pour combler les emplois, mais on pense moins aux femmes, constate-t-elle. Il faut penser à elles pour les emplois.»
Elle mentionne également que la réussite des femmes dans leur accession à ces métiers traditionnellement masculins concerne tout le monde, autant la population, les établissements d’enseignement, les employeurs, les syndicats que les services, dont les organismes d’employabilité, et ce, de la période du choix jusqu’au maintien en emploi.
Martine Groulx, qui est aussi la présidente du Réseau montérégien des organismes non traditionnels (RMONT), ajoute que cette activité est organisée dans chacune des sous-régions de la Montérégie. Les solutions amenées à chacune des activités seront mises en commun et un plan d’action sera rédigé.