Les CPE «sortent l’artillerie» pour éloigner la COVID-19

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Par Valerie Legault
Les CPE «sortent l’artillerie» pour éloigner la COVID-19
Julie Saint-Jean, éducatrice pivot au CPE Les Poussineaux, a le mandat d'accueillir les enfants à l'installation de L'Acadie. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Les centres de la petite enfance n’ont pas eu trop des deux semaines qui leur ont été allouées pour préparer leur réouverture. Depuis lundi dernier, chacun d’entre eux a commencé à retrouver sa clientèle habituelle en suivant un train de mesures pour tenir la COVID-19 à l’écart.

Depuis le début du confinement, tous les CPE du Haut-Richelieu sont demeurés ouverts pour accueillir les enfants des travailleurs essentiels. Cela n’a pas empêché plusieurs d’ entre eux de revoir leurs pratiques pour leur réouverture.

Du service de garde d’urgence au CPE en mode déconfinement, il y a un monde. «Vendredi et lundi, pour moi, ce sont deux choses différentes, dit Josée Boivin, directrice générale du CPE Les Poussineaux. J’ai averti les éducatrices que je serai sévère. Jusqu’à maintenant, on ne portait pas de masque. Là, on sort l’artillerie.»

Les deux installations qu’elle gère dans le quartier Notre-Dame-de-Lourdes et dans le secteur L’Acadie comptent maintenant deux éducatrices pivots chacune. Postées à l’entrée, elles accueillent les enfants avec un équipement de protection complet. Leur mandat consiste à poser aux parents les questions d’usage sur le coronavirus, leur faire signer un formulaire et de désinfecter les jouets.

Masques
Toutes les éducatrices portent désormais un masque, parfois même une visière quand elles travaillent en pouponnière. Effrayés, les enfants, devant ce nouvel accoutrement? Au contraire, la résilience des enfants surprend tout le monde. «Pour dédramatiser les choses, on le leur a présenté comme si le personnel s’était déguisé», rapporte Manon Poirier, directrice générale du CPE La p’tite caboche.

Comme lorsqu’ils étaient des services de garde d’urgence, les CPE fonctionnent à 30% de leur capacité. Il en sera encore ainsi pour les dix prochains jours. Le nombre d’enfants augmentera graduellement. La réouverture complète est prévue pour le 22 juin, si tout se passe bien.

«Le retour dans les écoles et en garderies se fait de façon encadrée avec l’ajout de plusieurs mesures pour limiter le risque de transmission de la COVID-19. La situation sera suivie de près pour s’assurer de tester rapidement les gens et appliquer les mesures de prévention et de contrôle. Aussi, selon l’évolution, il n’est pas impossible que nous ayons à prendre un pas de recul au besoin», prévient Chantal Vallée, porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre.

Absences
Beaucoup d’enfants ne retourneront pas dans leur milieu de garde avant l’été, voire l’automne prochain. Chez les plus vieux, des parents ont mis un terme à leur contrat en attendant la rentrée à la maternelle. Ces absences prolongées s’élèvent jusqu’à 50% dans certaines installations, indique Manon Poirier.

Même si ce n’est pas le cas chez Les Poussineaux ni à La p’tite caboche, des éducatrices ont choisi de ne pas retourner au travail. C’est le cas d’Audrey Guérin, qui travaille dans une garderie privée non subventionnée du secteur Iberville. La jeune mère préfère protéger sa santé et celle de sa fille d’un an à la maison.

Pendant son confinement, elle a entamé une longue réflexion sur son métier qui subit bien des inégalités, selon elle. À commencer par son salaire plus bas que celui d’une éducatrice en CPE. Elle trace un parallèle avec le sort des préposés aux bénéficiaires qui ne reçoivent pas le même traitement selon le statut public ou privé de leur employeur.

Comme dans les CHSLD, Audrey Guérin craint que la pandémie de coronavirus entraîne une pénurie d’éducatrices. Il en va de la qualité du service, particulièrement dans le secteur privé. Elle craint plusieurs conséquences telles que le manque de places et l’impossibilité pour certains parents de retourner travailler.

@BV:Julie Saint-Jean, éducatrice pivot au CPE Les Poussineaux, a le mandat d’accueillir les enfants à l’installation de L’Acadie.
<@CP>(Photo Le Canada Français ‒ Jessyca Viens-Gaboriau)<@$p>

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