Les propriétaires du club de golf Les Légendes, à Saint-Luc, ont toujours la volonté de cesser les activités de golf cet automne et veulent obtenir un changement de zonage pour convertir une partie du terrain pour construire de 200 et 250 maisons unifamiliales.
C’est deux fois moins que les 500 maisons dont il avait été question quand l’urbaniste Marc Perreault s’est inscrit au Registre des lobbyistes pour faire valoir le projet auprès de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Le 22 juin dernier, M. Perreault a présenté le projet incluant la création d’un parc nature lors d’une troisième consultation citoyenne organisée en mode virtuelle par les promoteurs.
L’urbaniste est mandaté par les propriétaires du club, les Entreprises sportives Jean Morin et la compagnie 9241-4333 Québec. Jason Morin ainsi que Stéphane Deneault, Denis Valières et Georges Côté étaient présents pour entendre les questions et les commentaires des citoyens qui ont été lus. Jusqu’à 68 participants ont été branchés durant la présentation, a indiqué Sylvie Marier, présidente de l’Agence globale de communication.
Pour les propriétaires du club, il s’agit de rallier une majorité de propriétaires des résidences du secteur à leur projet pour éviter qu’ils ne s’opposent à un changement de zonage.
Par ailleurs, M. Perreault a interpellé les autorités municipales pour qu’elles amorcent les discussions avec les promoteurs. Il a fait valoir les avantages d’arriver le plus rapidement possible à une entente pour qu’en contrepartie du dézonage, le club de golf remette les terrains cédés à la Municipalité pour éviter que leur état ne se détériore.
Projet
Aucun modèle de maisons n’a été produit lors de la présentation du projet. Ce sont des maisons unifamiliales sur deux étages au maximum qui sont proposées. Même si le changement de zonage se réalisait dans la prochaine année, il ne faudrait pas s’attendre à une première pelletée de terre avant trois ou quatre ans, indique-t-on.
Concernant le parc nature proposé, il pourrait couvrir jusqu’à 1,6 million de pieds carrés. La contribution obligatoire de 10% aux fins de parcs représente 430 000 pieds carrés et les promoteurs sont prêts à céder 15% de plus, soit 405 000 pieds carrés pris sur la partie développable pour bonifier l’espace naturel. La donation totale s’élèverait alors à 765 000 pieds carrés.
Pour atteindre les 1,6 million de pieds carrés du parc apparaissant au schéma du projet, les promoteurs proposent à la Ville un échange de terrain au nord. La Ville possède environ 780 000 pieds carrés de terrain dans une zone où le lotissement serait problématique. Les propriétaires du golf font valoir que la Ville deviendrait ainsi propriétaire, à coût zéro, d’un parc nature de 1,6 million de pieds carrés déjà aménagé.
Les promoteurs se disent prêts à réaliser les travaux de la rue de la Bergère pour en faire l’axe principal pour rejoindre le chemin Saint-André. Le projet des 200 à 250 maisons est présenté comme la création d’un quartier autonome.
Quant au lotissement du secteur de la Bergère, l’intention des promoteurs est de construire avec une grande densification. «C’est encore très hypothétique», a dit M. Perreault.
Préoccupations
Le schéma soumis le 22 juin prévoit l’emplacement d’une école et de petits commerces de voisinage. Des sentiers sont dessinés dans le parc nature et traversent le développement domiciliaire proposé.
Déclarant répondre aux préoccupations des résidents, M. Perreault a expliqué que les marges de distanciation entre les maisons existantes et le développement projeté ont été agrandies. À titre d’exemple, dans le secteur des Fortifications, une bande tampon additionnelle de 15 mètres s’ajouterait et comporterait une servitude de non-construction et sans circulation du public.
À une question d’un citoyen concernant l’impact de la réalisation d’une rue et la construction de l’école, M. Perreault a reconnu qu’elles conduiraient à la destruction d’un lac. Il indique qu’une étude sur le lac a conclu qu’il n’avait pas de valeur écologique important, alors que le projet préserve deux étangs importants, a-t-il plaidé. Les promoteurs sont prêts à produire l’étude, mais elle doit d’abord être communiquée à la Ville, a-t-il dit. D’autres questions ont été soulevées sur la protection des bassins artificiels.
Quant à l’école localisée dans un secteur boisé, le projet en assure la conservation à 40%. M. Perreault fait valoir que le boisé concerné est de moindre valeur que d’autres boisés inscrits au Plan de conservation de la Municipalité. Précisons qu’aucune démarche concernant l’école n’a été menée auprès des autorités scolaires. Il revient aux municipalités la responsabilité de trouver les terrains pour la construction des écoles.
Évolution
Le plan soumis le 22 juin aux citoyens a évolué au cours du dernier mois à la suite des commentaires des citoyens, a signalé M. Perreault ajoutant qu’il ne s’agit pas d’un projet final.
Il n’accepte pas le commentaire d’un citoyen pour qui les promoteurs prennent les gens pour des valises alors qu’il travaille depuis trois mois à élaborer les plans.
«On visait à ouvrir un canal de communication. D’un côté la Ville est fermée à nous rencontrer. Au moins, les citoyens et les propriétaires ont commencé à se parler. Chose certaine, le golf sera fermé cet automne», a répété M. Perreault réitérant le désir d’instaurer une discussion à trois. Les promoteurs continueront à recevoir les commentaires du public par courriel (info@agccom.com) jusqu’au 11 juillet.
Le Club de golf des Légendes couvre une superficie totale de 6,4 millions de pieds carrés, dont 4,3 millions en zone non agricole. Pour ce qui est de la zone agricole, il n’est pas dans les intentions d’en demander le dézonage.