Le prix des titres de transport en commun en hausse de 3%

Valérie Legault
vlegault@canadafrancais.com

Le prix des titres de transport en commun en hausse de 3%
L'achalandage du transport interurbain s'est effondré à cause de la pandémie de COVID-19. Trois ans plus tard, il n'est qu'à 57% de celui de 2019. (Photo : (Photo Archives - Jessyca Viens-Gaboriau))

La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu augmentera de 3% ses tarifs pour l’utilisation du transport en commun en 2024. Cette mesure concerne les trajets autant urbains qu’interurbains jusque sur la Rive-Sud ou à Montréal. Le coût du contrat avec le transporteur Transdev grimpera quant à lui de 5,5% en fonction de l’indice des prix à la consommation.

Le prix d’un billet d’autobus pour adulte en zone 1 (Saint-Jean) passera de 4,50$ à 4,75$ l’unité. Il grimpe de 0,25$ pour aller sur la Rive-Sud, soit de 7,25$ à 7,50$. Le billet pour la zone 3 (Montréal) sera quant à lui établi à 11,75$. Cela représente également une hausse de 0,25$.

La passe mensuelle régulière pour la zone 1 se détaillera à 75,75$ à partir du 1er janvier. Elle se vendait à 73,75$ en 2023. Quant à la passe mensuelle pour voyager en zone 3, elle augmente de 178,50$ à 183,75$.

Le budget du transport en commun se chiffre à 11,5 M$, dont 9,6 M$ pour le contrat avec le transporteur Transdev. « Le dossier du transport exige une gestion très responsable, indique Stéphane Lefebvre, chef de la Division des transports à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. C’est toute une gymnastique. Il faut à la fois maintenir des tarifs concurrentiels et optimiser le service sans pénaliser le client. C’est ce à quoi le gouvernement s’attend, c’est-à-dire une gestion diligente. »

Départs en moins

La réduction des départs en direction de Montréal depuis le mois de juillet dernier a été décriée par de nombreux usagers du transport interurbain. La situation semble s’être stabilisée depuis le rajout de cinq liaisons avec la ligne Super Express, dont trois le matin vers Montréal et deux le soir en direction de Saint-Jean-sur-Richelieu.

« On analyse l’achalandage quotidiennement et à chaque départ, dit M. Lefebvre. La période de pointe de 7h15 s’est dissipée depuis l’automne. On tend pas mal vers l’équilibre. »

L’achalandage du transport interurbain s’est effondré à cause de la pandémie de COVID-19. Trois ans plus tard, il n’est qu’à 57% de celui de 2019. La bonne nouvelle, c’est que la Ville a enregistré cette année une hausse de 13% des passagers par rapport à 2022. « On assiste à une certaine reprise, constate le chef de la Division transport, mais on n’est pas encore à la hauteur de ce que c’était avant. »

Pertes

Selon des données obtenues par Le Canada Français grâce à la Loi sur l’accès à l’information, on recensait 155 656 passages dans les autobus interurbains pour les mois de janvier à avril 2023, comparativement à 338 846 pour la même période en 2019. « C’est ce qui nous fait le plus mal. Nos pertes sont importantes. Elles se chiffrent en millions de dollars », avoue M. Lefebvre.

Le taux de vacance du stationnement incitatif au terminus de la rue Boucher en dit long à ce sujet. Des 1355 places disponibles, on évalue que seulement 350 à 400 d’entre elles sont occupées chaque jour en moyenne. « C’est là qu’on voit qu’il y a un enjeu, et ce n’est pas seulement qu’à Saint-Jean-sur-Richelieu », nuance le chef de division.

La situation s’améliore du côté du transport urbain. On note une progression de 6% par rapport à 2019. L’achalandage de 2023 affiche même une hausse de 8,5% par rapport à l’année précédente. Elle s’explique en majorité par les déplacements des étudiants.

Année charnière

L’année 2024 sera une année charnière à plusieurs égards. D’abord, il faudra renégocier l’entente avec le transporteur Transdev, qui arrive à échéance en 2025. Cette même année correspond à la fin de l’entente sur l’utilisation du quai au Terminus centre-ville, à Montréal. 

Stéphane Lefebvre préfère ne pas se prononcer sur l’avenir de la ligne 96 après cette date. Chose certaine, l’avenir du REM repose sur le rabattement des lignes d’autobus vers ses gares.

Le chef de division souligne que la Ville a dû faire valoir des «arguments béton» pour conserver encore un an son quai au 1000, rue de la Gauchetière. «Le REM a vu que nous étions des gens sérieux. Je suis bien fier de cette décision. Je sens que les gens sont satisfaits du maintien de la liaison entre Saint-Jean et Montréal. Il n’y a pas d’avantage avec le REM pour le client actuellement, même si la durée du trajet a augmenté avec le retrait des voies réservées sur le pont Champlain et en amont de celui-ci», conclut-il.

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F coteau
F coteau
3 mois

M. Lefebvre, je ne sais pas d’où vous tenez vos sources pour dire que les gens sont satisfaits du maintien du service actuel malgré le temps de trajet augmenté, mais étant moi-même une usager du transport St-Jean / Mtl j’entends le mécontentement des gens. Les opinions des usagers sont totalement opposés à votre vision. Prenez le bus pendant un mois et vous serez à même de constater à quel point vous êtes déconnecté de la réalité. Venez faire un tour de bus quand il va neiger et vous changerez d’avis.