Le parcours d’Audrey Bogemans raconté dans une étude du Conseil du statut de la femme

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Par Stéphanie MacFarlane
Le parcours d’Audrey Bogemans raconté dans une étude du Conseil du statut de la femme
Audrey Bogemans croit que les stéréotypes envers les femmes en agriculture sont en voie de disparaître.  (Photo : Gracieuseté)

Les stéréotypes sont encore bien présents en agriculture. Mais l’actuelle génération d’agricultrices est en train de les révolutionner, croit Audrey Bogemans. Le parcours de celle qui est copropriétaire de la Ferme Bogemans est dépeint dans le portrait préliminaire de recherche La relève agricole féminine au Québec – Remuer ciel et terre, récemment publié par le Conseil du statut de la femme (CSF).

Audrey Bogemans est très fière d’avoir pu participer à un tel projet. En plus de raconter son expérience, la jeune agricultrice de Saint-Sébastien a pu discuter d’un certain nombre d’enjeux propres à sa réalité féminine dans un contexte de relève agricole.

Il est notamment question des perceptions qu’ont les hommes et les femmes de son travail d’agricultrice et de la difficulté à être prise au sérieux. «On doit prouver nos compétences. Une fois que c’est fait, après tout se passe bien», remarque-t-elle.

Génération

Audrey Bogemans, qui a pris la relève de l’entreprise familiale, croit que le domaine agricole est une génération en retard sur cette révolution des pensées réalisée antérieurement dans les autres sphères.

«Je ne me suis jamais sentie différente par exemple à la Chambre de commerce parce que j’étais une femme. Mais en agriculture, ça prend plus de temps. Je suis certaine que ce sera plus facile pour la prochaine génération», note Mme Bogemans, mère deux enfants et enceinte d’un troisième.

«Plus il y aura de femmes en agriculture, plus [les stéréotypes] vont disparaître, ajoute-t-elle. Souvent, les gens ne se rendent pas compte de ce qu’ils disent.»

Implication

La jeune femme raconte aussi que son implication à titre de présidente de la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu (CCIHR) lui a permis de consolider son leadership à l’extérieur de son cercle familial. «J’ai été élue par mes pairs parce qu’il trouve que j’avais des compétences de leader. Ça donne beaucoup de crédibilité», dit-elle.

Le travail réalisé par Audrey Bogemans et son équipe a donné des résultats : la CCIHR a été nommée Chambre de commerce de l’année, le directeur général a été sacré cadre de l’année et la situation de la CCIHR s’est améliorée.

Audrey Bogemans a récemment délaissé son poste de présidente, mais elle siège toujours sur le conseil d’administration de l’organisation.

Réalité

Dans le portrait réalisé par le CSF, Audrey Bogemans souligne qu’elle apprécie particulièrement la section «Discussion» dans laquelle les chercheurs expliquent sa réalité l’aide de statistiques.

Et les premières pages du document racontent ce qu’a vécu sa mère à travers les données partagées. Elle ajoute que deux de ses sœurs gèrent leur entreprise.

«Il y en a une dans l’élevage porcin et l’autre en aménagement paysager horticole. Ça dépeint ce qui s’est passé chez nous», mentionne Mme Bogemans.

Recherche

Outre le portrait d’Audrey Bogemans, le document de 66 pages présente le parcours de Véronique Bouchard, copropriétaire d’une entreprise maraîchère et biologique dans la région de Mont-Tremblant, et de Maude Tremblay, propriétaire d’une exploitation spécialisée en bovins dans la vallée de la Matapédia.

Le CSF explique avoir réalisé le portrait de ces trois agricultrices dans le cadre d’une étude qui comporte trois objectifs. L’organisme souhaite mettre en lumière la diversité des pratiques agricoles, mieux comprendre les dynamiques sociales en cours dans le secteur agricole en 2018, notamment au regard des rapports entre les femmes et les hommes, ainsi que valoriser la contribution économique des femmes dans ce secteur d’activité.

Pierre Turgeon, conseiller affaires publiques et médias au CSF, précise que l’étude complète devrait être publiée en 2019. La recherche a été menée auprès d’une vingtaine d’agricultrices âgées de moins de 40 ans et établies, ou en voie de l’être.

Il est possible de consulter le portrait des agricultrices en version numérique en cliquant ici.

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