Le milieu communautaire touché par l’afflux de réfugiés

Par meganchampagne
Le milieu communautaire touché par l’afflux de réfugiés
L'afflux de réfugiés affecte les organismes d'entraide de la région. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Depuis le début de l’année, la Société Saint-Vincent de Paul de Saint-Jean dit être de plus en plus sollicitée par des réfugiés qui ont choisi de s’établir dans le Haut-Richelieu. Il en résulte une situation difficile pour le milieu communautaire étant donné que la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu n’est pas reconnue par le gouvernement du Québec comme ville d’accueil, ce qui la prive de subventions.

«Cette vague de demandeurs d’asile, c’est du jamais-vu selon moi. Au moins 45 familles sont arrivées sur notre territoire depuis la période des Fêtes, ce qui est énorme», affirme Ian Labelle, directeur général de cet organisme d’entraide établi dans le Vieux-Saint-Jean.

Plusieurs de ces nouveaux arrivants viennent de pays hispanophones, dont Cuba et le Nicaragua. D’autres arrivent d’endroits plus éloignés comme le Pakistan. La majorité d’entre eux ont emprunté le chemin Roxham, à Saint-Bernard de Lacolle.

«Durant les trois à cinq premières semaines de leur arrivée, ils sont logés et nourris au Quality Hotel Centre de Congrès, sur le boulevard du Séminaire. Une fois ce séjour terminé, ils sont nombreux à venir cogner à nos portes pour obtenir de l’aide. On leur remet un panier de bienvenue pour de la nourriture afin de leur permettre de bien s’installer, mais ce n’est souvent pas assez. Ils rencontrent beaucoup de difficultés», raconte M. Labelle.
Simplement pour l’obtention d’un permis de travail, il peut s’écouler plusieurs mois.

Complexes
Selon le directeur général de la Saint-Vincent de Paul de Saint-Jean, la situation devient complexe pour le milieu communautaire qui tente de les aider du mieux qu’il peut.

«Le gouvernement du Québec a récemment débloqué des fonds pour soutenir les organismes communautaires qui viennent en aide aux réfugiés en situation de précarité. Cette subvention n’est pas accessible pour nous, puisque nous ne sommes pas officiellement considérés comme une ville d’accueil. Il faut toutefois savoir que nous accueillons énormément de personnes malgré tout. Nous devrions être en mesure de mieux les soutenir», déplore-t-il.

«Mon souhait en ce moment est de sensibiliser la population et mes collègues du milieu communautaire afin que nous puissions nous mobiliser. Cela pourrait peut-être nous aider à être pris au sérieux et à obtenir des subventions. J’ai l’impression que personne ne sait quoi faire avec eux présentement, mais ce sont des humains et ils méritent d’être bien traités», ajoute-t-il.

Population
Pour contribuer au soutien de ces nouveaux arrivants, la population est invitée à faire des dons aux organismes communautaires comme la Saint-Vincent de Paul, mais aussi à se montrer vigilant envers les gens qui vivent cette situation.

«Si vous êtes témoins qu’une famille de réfugiés peine à s’installer et présente des signes de précarité, il est important de nous appeler. Cela fait partie de notre mission de les aider. Ça fait vraiment une différence dans leur vie, tout en nous aidant à savoir combien de personnes sont concernées. Cela nous est d’ailleurs déjà arrivé de recevoir des appels d’enseignants à ce sujet», souligne Ian Labelle.

Pour communiquer avec la Saint-Vincent de Paul de Saint-Jean, on compose le 450 358-1222.

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