Le leadership au féminin vu par trois femmes

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Par Stéphanie MacFarlane
Le leadership au féminin vu par trois femmes
Le brigadier-général Jennie Carignan, Marie-France Paré et Marie-Claude Boisvert. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Le plus récent dîner grande rencontre organisé par la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu (CCIHR) a donné la parole à trois femmes d’action qui ont gravi les échelons de leur milieu respectif. Animé par Amélie Paré, de chez Boom FM, le panel a abordé diverses questions liées au leadership au féminin, dont l’importance d’être soi-même et de lâcher prise.

L’une dirige 12 000 militaires, civils et réservistes, une autre gravit les échelons de l’entreprise familiale et la troisième, est la première femme à être nommée première vice-présidente de son institution.

Si elles ont réussi sur le plan professionnel, les trois invitées de la CCIHR partagent aussi la similarité de ne pas avoir suivi leurs aspirations de carrière initiales.

« À 17 ans, il n’était pas question que je travaille pour l’entreprise familiale. Je voulais faire mon chemin par moi-même », souligne Marie-France Paré, maintenant vice-présidente de Paré Assurances et Services financiers.

Après des études en marketing et diverses expériences, la jeune femme au rire communicatif s’est jointe à l’entreprise dirigée par son père.

Marie-Claude Boisvert, première vice-présidente, Services aux entreprises du Mouvement Desjardins, rêvait, dans sa jeunesse, d’avoir son propre… camp de vacances ! Elle est toutefois devenue comptable professionnelle agréée et a cumulé diverses expériences avant de joindre Desjardins, il y a 23 ans.

Enfin, le brigadier-général Jennie Carignan, commandant de la 2e Division du Canada et de la Force interarmée (Est), dont la famille n’a aucune histoire militaire, se dirigeait vers une carrière en danse.

« J’ai décidé d’aller au collège militaire parce que je m’ennuyais et qu’il offrait un programme sportif. Un bon soldat allie la discipline et la force. C’était dans mes cordes », dit-elle.

Leadership au féminin

L’essentiel d’un bon leadership, le brigadier-général Jennie Carignan l’a appris à l’âge de 21 ans, lorsqu’elle a dirigé sa première troupe. « J’essayais de dégager une image et mon adjoint m’a fait un cadeau. Il m’a dit : « Vous n’avez pas besoin d’être quelqu’un d’autre. Vous êtes parfaite telle que vous êtes ». Le leadership est basé sur la personnalité. À 21 ans, c’est un cadeau immense que j’ai eu et par un homme », raconte-t-elle.

Elle croit d’ailleurs que le leadership est à la base de tout. « On peut avoir tout ce qu’il faut pour aller de l’avant, mais une organisation peut être en situation d’échec selon le leader qu’elle a. Ce n’est pas le budget, la technologie ou les ressources, ce sont les qualités de leadership qui vont faire son succès », poursuit le brigadier-général Jennie Carignan.

Marie-Claude Boisvert ajoute qu’il est souhaitable de sortir de sa zone de confort. « Je suis appelée à siéger sur des conseils d’administration, dont celui du Port de Montréal où je suis présidente. Ce sont les membres qui nomment le président et je dois faire une pas pire job parce qu’ils viennent de me réélire. Je ne suis pas dans ma zone de confort, mais c’est bon d’en sortir », souligne Mme Boisvert.

Le brigadier-général Jennie Carignan abonde en ce sens. « Quand on regarde les leaders, ils ont toujours l’air d’être en contrôle et on ne se dit pas qu’ils ne sont pas à leur place. Il faut battre ces idées. C’est normal d’être hors de notre zone de confort. C’est la seule façon de construire sa confiance en soi », dit-elle.

Lâcher prise

Si elles évoluent dans des domaines très différents, les trois invitées ont parlé de l’importance de lâcher prise. « Je suis passionnée par mon travail et ma famille. Tout n’est pas tout le temps important. Il faut lâcher-prise. C’est un voyage constant de balancer tout ça en même temps », note le brigadier-général Jennie Carignan et mère de quatre enfants.

Marie-France Paré, qui a un garçon de 5 ans et une fillette de 8 ans, souligne qu’être mère fait d’elle une meilleure dirigeante, notamment face aux imprévus. « Avant d’avoir des enfants, j’étais une fille organisée. Là, je suis super prévoyante. J’ai un plan B, un plan C. On devient des gestionnaires extraordinaires, mais on a la pression pour réussir à tous les niveaux », souligne Mme Paré.

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