Le gobie à taches noires progresse dans le Richelieu

Par meganchampagne
Le gobie à taches noires progresse dans le Richelieu
Le gobie à taches noires se distingue entre autres par ses yeux globuleux, sa nageoire pelvienne fusionnée sur le ventre ainsi que sa tache noire sur la nageoire dorsale.  (Photo : (Photo: Gracieuseté - Picasa))

Le gobie à taches noires, une espèce aquatique envahissante progresse présentement dans la rivière Richelieu, en amont du barrage de Saint-Ours. Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) demande aux citoyens de signaler toute observation de cette espèce entre ce barrage et la frontière américaine. 

Selon le MELCCFP, trois gobies à taches noires ont été capturés en amont du barrage de Saint-Ours cet automne dans le cadre de pêches effectuées pour valider sa présence. L’espèce a été observée pour la première fois dans la rivière Richelieu en 2011 près de l’embouchure du fleuve Saint-Laurent.

Ce poisson a maintenant progressé jusqu’à l’endroit où il vient d’être repéré par le ministère. Ce dernier est d’ailleurs en action pour définir la progression de l’espèce et mettre en oeuvre des mesures adaptées pour la contenir. 

Impacts

L’arrivée d’une espèce exotique peut avoir de nombreux impacts sur l’écosystème de la rivière. C’est notamment le cas du gobie à taches noires provenant de l’Europe et qui est considéré comme une espèce envahissante.

« Il faut comprendre qu’il s’agit d’une espèce qui s’ajoute à l’habitat sans qu’il y ait plus d’espace et de ressources pour elle. Le gobie à taches noires s’alimente entre autres d’oeufs d’autres espèces et de nourriture mangée par d’autres variétés de poissons dans la rivière », explique la biologiste Nathalie Vachon. Sa présence pourrait donc faire diminuer l’abondance de certaines espèces. 

« Étant donné que plusieurs grands prédateurs consomment le gobie à taches noires, dont les achigans, les brochets et les dorés, cela peut aussi avoir des conséquences sur la qualité des pêches sportives. Certains poissons pourront se nourrir de cette espèce à la place de mordre les lignes de pêche », commente Mme Vachon. 

Signalement

Le MELCCFP lance un appel aux citoyens pour leur demander de signaler la présence du gobie à taches noires entre le barrage de Saint-Ours et la frontière américaine. Pour ce faire, il est possible de communiquer avec le ministère par téléphone au 1 877 346-6763 ou par courriel à services.clientele@mffp.gouv.qc.ca.

En plus de mentionner la présence du poisson, il est demandé que l’information soit accompagnée des coordonnées géographiques du lieu et d’une photo claire du spécimen. On peut aussi conserver le poisson en le congelant. 

À noter que le gobie à taches noires se distingue entre autres par ses yeux globuleux, sa nageoire pelvienne fusionnée sur le ventre ainsi que sa tache noire sur la nageoire dorsale. Il fait généralement entre 10 et 15 centimètres, mais il peut mesurer jusqu’à 20 centimètres.

Bonnes pratiques

La biologiste souhaite aussi rappeler aux pêcheurs quelques comportements à adopter pour limiter la propagation d’espèces envahissantes. « Il est très important de bien inspecter et nettoyer ses embarcations, surtout quand on change de secteur, car des espèces peuvent s’accrocher aux bateaux », mentionne Nathalie Vachon. 

Elle rappelle aussi qu’il est interdit d’utiliser des poissons-appâts vivants pour tout type de pêche sportive sur notre territoire depuis 2017. Les témoins d’actes illégaux peuvent dénoncer de tels gestes en contactant SOS Braconnage au 1 800 463-2191. 

« Le ministère continue de travailler sur la détection de gobies à taches noires pour limiter son introduction dans l’habitat. Nous avons besoin du maintien de bonnes pratiques de la part des citoyens pour nous aider », de conclure Mme Vachon. 

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