La Collaboration Québec-Haïti sera sous peu à bout de ressources. Le Dr André Gamache, qui a fondé l’organisme en 2004, est à la recherche de fonds pour payer les 13 personnes qui travaillent au Centre de santé Notre-Dame-de-Lourdes de la région de Labrousse, un village niché en montagnes au sud-ouest de Port-au-Prince en Haïti. Le 1er avril, l’organisme n’aura plus d’argent pour maintenir en poste l’équipe locale qui offre ses services à 50 000 habitants.
La Collaboration Québec-Haïti ne réussit plus à récolter de l’argent pour soutenir la mission depuis la pandémie. La fermeture des frontières occasionnée par la COVID et la situation actuelle dans le pays empêchent les stagiaires québécois à se rendre sur place. L’argent recueilli pour ces stages représentait la source la plus importante de revenu pour le centre et permettait le financement de la majorité des dépenses, dont les salaires du personnel local. Avant la pandémie, le Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu envoyait deux cohortes d’infirmières par année.
« La mission était soutenue à 70% par les stagiaires et les coopérants qui se rendaient sur place. C’est triste parce que maintenant, on a plus de difficulté à aller chercher des dons pour payer les salaires. La situation est encore plus compliquée à cause des gangs de rue qui sont très présentes à Port-au-Prince. Il n’y a aucune sécurité en Haïti et, en conséquence, on ne peut pas se permettre d’envoyer des stagiaires. C’est trop une grande responsabilité sachant qu’il y a des personnes qui se font kidnapper », explique le Dr André Gamache, qui est à la retraite depuis maintenant 14 ans.
Salaires
Aujourd’hui, ce chirurgien, qui a occupé plusieurs postes durant 40 ans à l’Hôpital du Haut-Richelieu, se bat pour réussir à payer les professionnels sur place. Le salaire annuel de trois infirmières travaillant au Centre de santé s’élève à 4380$ canadiens par année pour chacune d’elles. Le seul médecin sur place reçoit quant à lui 6120$ annuellement. Au total, la Collaboration Québec-Haiti a besoin de seulement 34 260$ pour payer les salaires annuels des 13 personnes qui travaillent au Centre de santé.
« En ce moment, on a seulement de l’argent pour deux mois de salaire. Après, je vais me voir obligé de fermer mes portes. Je suis allé solliciter des proches et d’autres médecins, mais j’ai épuisé mes contacts. Je fais appel à tous vos lecteurs afin de recevoir des dons. Ce n’est pas beaucoup d’argent pour offrir un service essentiel aux habitants de la région », affirme-t-il.
Le projet
Depuis 2004, plusieurs projets ont été réalisés grâce à la Collaboration Québec-Haïti. Un centre de santé a été construit et la Fondation Paul Gérin-Lajoie a construit une école centrale pour les élèves du secondaire et 27 écoles plus petites pour le primaire.
L’Union des producteurs agricoles a également aménagé des terrasses pour la culture de fruits et légumes. De son côté, Terre sans frontières a développé un système d’accès à l’eau potable. « Avant, plein de gens mouraient de maladies courantes comme la grippe ou une gastro dans la région de Labrousse. Aujourd’hui, grâce à notre présence, ces gens peuvent être guéris », conclut le Dr Gamache.
Le Dr André Gamache invite la population à lui faire parvenir des dons par le biais de la plateforme de collecte de fonds zeffy.com. Sur le site, il suffit de taper « Sauvez le Centre de santé communautaire de Labrousse-Haïti ». Les personnes peuvent aussi envoyer un chèque, qui doit être adressé à la Collaboration Québec-Haïti, 309, 1re Rue, Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), J2X 3A5. Des reçus à des fins fiscales sont remis pour les dons de plus de 25$. Pour plus d’information sur l’organisme et ses oeuvres, on peut communiquer avec son fondateur au 514 232-2480.
