La rénovation du Centre Marguerite-Bourgeoys, situé sur la 1re Rue dans le secteur Iberville, réservait une surprise de taille à la Ville. Les registres municipaux indiquaient que ce bâtiment datait de 1980. Or, des planches d’époque ont été découvertes lors du retrait du revêtement extérieur. Cela laisse croire que l’édifice serait beaucoup plus vieux. Il pourrait dater du 19e siècle, mais seule une recherche historique, qui a été lancée, pourra confirmer sa véritable origine.
Les travaux de rénovation ont débuté le 22 mai dernier. Ils devaient se dérouler en deux phases. La première consistait à enlever le revêtement extérieur et à refaire la toiture. Puis, dans un second temps, il était prévu d’installer le nouveau revêtement extérieur, ainsi que de remplacer l’escalier, les portes et les fenêtres. Un contrat de 315 371,83$ a été confié à Constructions J. Boulais afin que l’entreprise du secteur L’Acadie réalise ce projet.
Les travaux, qui visaient à préserver le bâtiment, ne se sont toutefois pas déroulés comme prévu. «Selon nos registres, le bâtiment aurait été construit en 1980. On y a fait des travaux en 2000. Or, quand le revêtement extérieur a été enlevé, des planches d’époque ont été découvertes», souligne Marie-Josée Parent, conseillère stratégies numériques et relations médias à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.
L’administration ne s’explique pas encore cet écart de datation dans ses documents. Cela pourrait être un héritage de la fusion municipale.
Couvent d’Iberville
Ce bâtiment se trouve sur le site de l’ancien couvent d’Iberville de la Congrégation de Notre-Dame. Cette dernière s’y est installée en 1868. Selon des archives du Canada Français, l’immeuble aurait été démoli en 1969.
Sur une photo datée de 1971 et publiée dans le groupe Facebook T’es Johannais, le couvent n’y figure plus, mais on voit très bien l’actuel Centre Marguerite-Bourgeoys avec ses deux lucarnes distinctives et sa cheminée. Le bâtiment semble s’être trouvé à l’arrière du couvent.
Maintenant dénudé de son ancien revêtement, l’édifice est recouvert de planches blanches, qui ont une largeur de près de trois pouces. Les moulures, d’environ six pouces de large, sont jaunes. Une porte et ce qui semble être une porte pour le foin sont aussi exposées.
Incendie?
Au nord du bâtiment d’époque, sur le côté où une rallonge a été ajoutée dans les années 2000, certaines planches du haut sont noircies, d’autres brûlées, ce qui semble être le vestige d’un incendie.
On observe aussi que les deux marquises à l’avant ont été ajoutées au fil des ans, puisqu’elles sont installées par-dessus le revêtement d’origine et ne figurent pas sur la photo retracée. Idem pour la porte qui se trouve à gauche du bâtiment.
Quant à l’intérieur, il a été rénové au fil du temps avec des matériaux standards, souligne Jasmine Chouinard, chargée de projets en bâtiment au Service des travaux publics de la Ville. Le manteau de la cheminée et la cheminée semblent être les éléments les plus anciens. Malgré l’état de la toiture, aucun signe d’infiltration d’eau n’a été observé.
Histoire
Tous les travaux prévus ont été mis sur pause. Les diverses ouvertures ont été protégées pour éviter les infiltrations. Une clôture ceinture le site. «On est en expertises avec des professionnels pour la suite», précise Mme Chouinard. L’état de la structure et la qualité du revêtement seront notamment évalués.
La Ville ne dispose d’aucune donnée sur la vraie date d’origine du bâtiment ni sur l’utilisation qui en était faite. La section Règlementation et patrimoine du Service de l’urbanisme a été mandatée pour réaliser une recherche historique. Des démarches ont été amorcées avec le Musée du Haut-Richelieu. Il n’est pas impossible que des consultants externes ou des historiens locaux soient aussi mis à profit.