Compo-Haut-Richelieu a inauguré en grande pompe lundi son centre de compostage régional de près de huit hectares, construit au coût de 50 M$ à Saint-Jean-sur-Richelieu. Tout le processus de transformation des matières organiques se fait dans un bâtiment complètement couvert. Ce site est le premier du genre à ouvrir au Québec. Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, était sur place pour prendre part à l’événement, tout comme plusieurs élus de la région.
Les installations situées sur le rang des Cinquante-Quatre sont actuellement en rodage. Elles devraient être complètement opérationnelles en novembre. Au total, plus de 50 000 tonnes de matières organiques seront traitées d’ici trois ans et ainsi détournées de l’enfouissement. Le centre se distingue parce que son environnement est complètement fermé. Le Centre de compostage du Haut-Richelieu aura la capacité de revaloriser environ 17 000 tonnes de compost de qualité optimale chaque année.
Les nouvelles installations devraient permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 4185 tonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (CO2) annuellement dès la cinquième année d’exploitation. Le centre est en mesure de recevoir des matières de sources résidentielles, industrielles, commerciales et institutionnelles.
« C’est le début d’un temps nouveau pour notre région. Le Centre de compostage du Haut-Richelieu est le tout premier dans la province qui permet de faire du compost dans des installations fermées du début jusqu’à la fin du processus », souligne la présidente du conseil d’administration de Compo-Haut-Richelieu et mairesse de Mont-Saint-Grégoire, Suzanne Boulais.
Financement
Cette dernière a tenu à souligner l’importance du financement obtenu dans le cadre du Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage du gouvernement. Québec a investi 21,2 M$ pour la réalisation du projet de centre de compostage qui sera profitable à la majorité de la population de la MRC, mentionne Mme Boulais.
Ce financement s’inscrit dans l’une des mesures du Plan pour une économie verte 2030 visant à accélérer la transition climatique du Québec, entre autres, en appuyant les initiatives des villes et des municipalités dans leurs intentions de déployer de nouveaux services résidentiels de compostage bénéfiques pour l’environnement et la population.
« Le centre a pu être réalisé en combinant l’implication des employés, du gouvernement, des municipalités de la MRC et des entreprises privées, dont GFL Matrec, pour permettre d’offrir un service de proximité rigoureux et avant-gardiste, sur le plan tant économique qu’environnemental. Nous avons désormais tous les outils pour une gestion efficace des matières résiduelles », indique Suzanne Boulais.
Revaloriser
Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, était présent sur les lieux il y a deux ans à l’occasion de la première pelletée de terre du chantier de construction du centre de compostage régional.
« Quel beau parcours depuis le lancement de ce projet innovateur qui a été réalisé dans le Haut-Richelieu. De voir un milieu aussi solidaire est un gage de succès pour préserver l’environnement. Ça donne de l’espoir. La gestion des matières résiduelles est l’un des principaux secteurs d’émission de gaz à effet de serre. Actuellement, près de 60% des matières organiques se retrouvent dans les centres d’enfouissement. Pourtant, c’est une belle matière à revaloriser pour en faire du compost de première qualité », indique le ministre Benoit Charette.
Les villes et les municipalités jouent un rôle de premier plan dans l’atteinte de cet objectif pour contrer les changements climatiques, ajoute-t-il. Déjà, les nouveaux services de compostage résidentiel mis en place dans plusieurs communautés locales du Québec, dont à Saint-Jean, sont profitables. « Pour plusieurs communautés, ils sont le fruit de partenariats avec des entreprises innovantes d’ici, comme c’est le cas pour le Centre de compostage du Haut-Richelieu », mentionne M. Charette.
Un projet de dix ans
La directrice de Compo-Haut-Richelieu se réjouit de l’ouverture du centre de compostage, résultat d’un travail de longue haleine débuté il y a dix ans.
« L’ouverture du centre de compostage est la fin de la boucle. On a réussi à contrôler les coûts malgré l’augmentation des prix des matériaux et de l’inflation, en plus de la pénurie de main-d’œuvre. Nous avons réussi à ne renoncer à aucun élément du projet initial. Nous avons toutefois dû conjuguer avec des échéanciers critiques pour obtenir du matériel. Les sous-traitants ont fait des pirouettes pour s’ajuster. Il y a eu une collaboration exemplaire entre élus et partenaires pour arriver à réaliser le projet », dit Louise Fecteau.
Le préfet de la MRC du Haut-Richelieu et maire de Noyan, Réal Ryan, abonde dans le même sens. « La MRC du Haut-Richelieu et Compo-Haut-Richelieu ont travaillé pendant dix ans sur ce projet. L’objectif a toujours été de recycler de façon optimale les matières organiques du territoire tout en limitant les coûts pour les citoyens. La concrétisation du centre de compostage régional est le fruit de la vision et du travail acharné de nombreux élus et de professionnels, ainsi que du soutien du gouvernement du Québec », dit-il.
La députée d’Iberville, Audrey Bogemans, estime que la réalisation du centre de compostage s’inscrit dans la volonté du gouvernement de s’engager pour l’environnement. « L’ouverture du centre de compostage coïncide avec les 25 ans de Compo-Haut-Richelieu. Au départ, il était question d’aménager un centre d’enfouissement. Au fil des années, la population a évolué et a suggéré d’aller plus loin en en faisant plutôt un centre de compostage sans perte ni odeur. La réalisation du centre est le résultat d’une prouesse technique incroyable », souligne Mme Bogemans.
Cycle
Plus de 225 travailleurs ont œuvré en chaine sur le chantier de construction du centre de compostage. Une quarantaine d’entreprises ont été impliquées dans la réalisation du projet, dont les travaux ont été effectués sur une période de deux ans. Tous les bâtiments du site sont désormais fonctionnels, mais une période de rodage de quelques semaines est toutefois encore nécessaire avant de pouvoir fonctionner à 100%.
Les installations comportent un système de ventilation à la fine pointe pour éviter l’émission d’odeurs et respecter les normes environnementales. Les espaces sont constamment inspectés, nettoyés et très propres.
Les matières organiques des bacs bruns sont d’abord récupérées par camions en bordure de rue, avant d’être déchargées dans un premier bâtiment fermé du centre de compostage. Elles sont ensuite broyées, tamisées et insérées dans un autre bâtiment comptant huit silos-couloirs afin d’être mélangées quotidiennement par des agitateurs fonctionnant sur rails.
Une fois passé le stade de maturation, la matière sera de nouveau tamisée afin de récupérer le plastique. Elle sera par la suite dirigée vers un sous bâtiment avec un système de biofiltre composé de copeaux de bois qui permet d’éliminer les odeurs environnantes. Finalement, le résultat donnera belle terre noire très fertile. Tout le processus prend une vingtaine de jours.
Très intéressant cela concorde avec le site officiel de compo mais quelqu’un peut-il me dire où se dirigeait le compost depuis qu il est ramassé. Surement vers une usine temporaire vu que l installation des équipements s’est fait selement en été automne 2023.