Les experts de l’Étude sur les inondations du lac Champlain et de la rivière Richelieu (LCRR) s’intéresseront de près au canal de Chambly dans les prochains mois. C’est ce qui ressort des quatre rencontres virtuelles tenues avec le public les 29 et 30 septembre.
À la suite des inondations de 2011, la Commission mixte internationale (CMI) a mis sur pied un groupe d’étude afin de comprendre les causes, les répercussions, les risques et les solutions au phénomène naturel ayant causé 80 M$ US de dommages dans une trentaine de municipalités québécoises.
Les causes étant maintenant établies (topographie, forces naturelles et altération à la plaine inondable), les experts se sont attardés dans les derniers mois à l’analyse de six solutions d’atténuation pouvant contribuer à réduire le niveau de futures inondations. Parmi celles-ci, la dérivation d’eau par le canal de Chambly.
Jugée la solution la plus prometteuse, celle-ci fera l’objet d’analyses plus poussées dans les prochains mois en vue de la publication d’un rapport en avril 2021.
Les données préliminaires du groupe révèlent toutefois que cette mesure pourrait contribuer à abaisser de 30 centimètres le niveau de la rivière en période d’inondation.
Le niveau du lac Champlain serait également affecté positivement, bien que plus modestement, par cette mesure avec une baisse prévue de 15 centimètres. Pour y parvenir, la section large du canal (vis-à-vis des hauts-fonds de Saint-Jean-sur-Richelieu) nécessiterait des travaux estimés entre 63 M$ et 77 M$.
Il faudrait entre autres revoir la structure qui ne pourrait pas recevoir un débit d’eau aussi élevé que celui enregistré lors des inondations de 2011. Une porte de sortie là où le canal bifurque, à la hauteur des rues Notre-Dame et Saint-Hubert, devrait aussi être ajoutée afin de permettre à l’eau de retourner dans la rivière.
Solutions écartées
Les cinq autres solutions d’abord envisagées par les experts ont été mises de côté au moyen de critères d’évaluation tels que les considérations environnementales, la viabilité sur les plans économique et technique, l’aspect équitable envers toutes les zones touchées par les inondations et la robustesse face aux changements climatiques.
Parmi les solutions alors étudiées on note le dragage au seuil Saint-Jean afin d’enlever les structures obsolètes, l’installation d’un barrage gonflable au même endroit ou encore l’installation d’un barrage au seuil de Saint-Jean.
Milieux humides
Le groupe a également profité de cette troisième rencontre avec le public pour discuter du rôle des milieux humides. Le sujet fera l’objet d’un rapport complet en novembre, mais les experts ont confirmé que ceux-ci ont contribué à réduire de 12,3% l’apport d’eau dans le lac Champlain lors des inondations de 2011.
On estime même que le lac Champlain aurait eu un niveau d’eau de 11 centimètres supérieur à celui enregistré sans leur apport. Cela dit, une vidéo envoyée par le groupe d’étude à tous les participants des webinaires démontre clairement que la superficie de stockage des milieux humides requise pour contrer les effets des inondations est supérieure à ce qui est disponible sur le territoire.
Mentionnons que le rapport final du groupe d’étude sera remis à la CMI en mars 2022. Pour plus d’information sur les travaux du groupe d’étude, visitez le www.ijc.org/fr/lcrr.